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On connait un peu plus sur les secrets du chantage du Makhzen à l’encontre du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui l’ont forcé à changer radicalement la position diplomatique de l’Espagne sur la question des territoires sahraouis occupés par Rabat. L’affaire avait fait grand bruit et continue de susciter de vives polémiques dans les milieux politiques et médiatiques ibériques.
Alors que certains avaient évoqué la piste du logiciel d’espionnage israélien Pegasus que les services secrets marocains l’ont utilisé à grand échelle en Europe et en Algérie, voilà qu’un journal espagnol « Periodista digital » avance une autre hypothèse, plus fiable selon diverses sources.
Ce journal a rapporté les révélations d’un colonel des renseignements espagnols à la retraite, qui a accusé les services secrets marocains d’avoir usé du chantage à l’encontre du premier ministre espagnol Pedro Sanchez à travers les activités commerciales de son épouse Begoña Gómez.
Le journal “Periodista digital”- citant l’officier supérieur à la retraite- a indiqué que les services de renseignements marocains étaient au courant des activités de la femme de Pedro Sanchez. Selon ses propos, Sanchez tentait de dissimuler ces activités commerciales, qui lui rapportaient de fonds conséquents. Sans citer ouvertement ces activités, il est clair qu’il s’agit ici d’un business à la limite de la légalité et qu’il pourrait bien être lié à des circuits informels.
D’autres pensent que ce business touche plutôt à l’évasion fiscale, fausses déclarations aux impôts ou dissimulation, transferts de capitaux. Un Premier ministre en Espagne est tenu de faire des déclarations de son patrimoine avant toute prise de fonction politique supérieure.
Quelques jours après la divulgation de cette histoire, l’analyste politique Alvise Pérez est revenu en détails sur l’implication de l’épouse du Premier ministre espagnol dans des activités douteuses. L’analyste a fait savoir que “le gouvernement marocain a créé un réseau d’affaires regroupant Begoña Gómez et Pedro Sanchez lui-même”. Avec la découverte de ce réseau, Rabat n‘a pas hésité un seul instant.
Pedro Sanchez avait été sommé par le makhzen ou de soutenir les thèses sur le Sahara occidental au profit du Maroc ou de procéder à la dissolution dudit réseau commercial. Pour le journal, un abandon du business entraînera des répercussions fatales sur le couple ‘Sanchez’. Ce dernier n’a pas résisté longtemps, voulant sauver surtout sa carrière politique, il a fini par céder aux chantages marocains.
Pour rappel, le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental est dû à l’attitude du Premier ministre Sanchez. Ce revirement n’a jamais été dans les tablettes du gouvernement socialiste espagnol ou dans une quelconque coalition. Aucun débat n’a été avancé par Sanchez, ni au Parlement, ni dans les médias ibériques. La décision d’abandonner la traditionnelle doctrine de neutralité sur la question sahraouie a surpris aussi bien les partis politiques espagnols que les Etats européens.
La volte-face du gouvernement espagnol en faveur du plan marocain d’autonomie a choqué le peuple sahraoui mais aussi le peuple espagnol. Elle a également provoqué une crise avec l’Algérie, dont les relations économiques étaient au beau fixe avant cette décision.
A l’époque, le journal espagnol El Pais a publié l’intégralité du message envoyé par le chef du gouvernement espagnol au roi du Maroc, Mohammed VI. En substance, cette lettre considère que la proposition marocaine d’autonomie, qui date de 2007, «est la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution du contentieux sahraoui».
A en croire El Pais, Madrid a bel et bien cédé aux menaces et chantages marocains en rapport avec l’émigration clandestine et d’autres sujets sensibles. Un troc désavoué par l’opposition espagnole et qualifié ce geste de honteux et scandaleux.
Par Mohamed Kouini
Le Jeune Indépendant, 20 mai 2022
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