Présidentielle française: Mélenchon le grand gagnant

Présidentielle française: Mélenchon le grand gagnant – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, élections présidentielles,

Alors que Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont sceller leurs retrouvailles au second tour de la présidentielle 2022 en France, Jean Luc Mélenchon est sorti tout puissant au premier tour. Ile sera l’arbitre au second tour le 24 avril prochain et lorgne déjà sur les législatives qui font consacrer la montée en puissance de la France insoumise.

Crédité de 8% des intentions de vote par les instituts de sondage, le leader de la gauche populaire a pointé à la troisième place au premier tour dimanche 10 avril 2022. Il a amélioré sa performance passée de 17% en 2017 à 21,7 % en 2022 totalisant plus de 7,2 millions de voix. Depuis 2012, Mélenchon, 70 ans, grignote du terrain et brasse des électeurs.

De son QG ou sa base était euphorique quant à sa progression de force au poids indéniable, Mélenchon a appelé à voter contre Marine Le Pen. “Jamais nous ne perdrons notre confiance en la démocratie. Il ne faut pas donner une seule voix à M. Le Pen. Je répète aucune voix”, a lancé le leader de la France insoumise, qui a bénéficié des voix  de tous les déçus de la gauche. Sa base a désormais les yeux rivés sur la prochaine élections législatives pour confirmer cette progression et glaner le maximum de sièges afin de devenir une force capable de peser au milieu d’un échiquier politique qui a bifurqué dans l’extrême droite. 

Comme en 2017, le second tour de l’élection présidentielle prévu le 24 avril en France opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Le président sortant, avec 28,4% des voix au premier tour devance la dirigeante d’extrême droite de 5 points, arrivée avec 23,8% des voix.

En 2017, Emmanuel Macron, à peine lancé en politique, gagnait avec 66,1% des voix contre 33,9% pour son adversaire au second tour. Il avait gagné à la suite d’un débat télévisuel où la fille de Jean-Marie Le Pen avait surpris par sa médiocrité, par sa méconnaissance des dossiers.
Il n’empêche, le président sortant va affronter le second tour dans des deux semaines avec plus d’anxiété qu’il y a cinq ans. Les sondages donnent Macron vainqueur au second tour avec 51% des voix.

Si une nouvelle victoire est prévisible, elle ne sera pas de même ampleur que de 2017. Et il en est conscient. “Rien n’est joué, rien n’est fait”, a-t-il averti sans aucun triomphalisme. Un premier sondage prévoit 54% contre 46%. C’est à dire seulement 8% d’écart contre 32% en 2017.

Marine Le Pen a tout de suite bénéficié d’un appel à voter pour elle d’Eric Zemmour, autre candidate d’extrême droite qui lui a pris 7% des voix en ce premier tour. En revanche, Emmanuel Macron a bénéficié des appels en sa faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains), Yannick Jadot (Ecologistes), Fabien Roussel (communiste) et Anne Hidalgo (socialiste).

C’est donc un vote pour faire barrage à l’extrême droite et pas du tout le signe d’une adhésion à Emmanuel Macron. Ce vote “utile” s’est exprimé dès le premier tour. Bon nombre d’électeurs de droite et de gauche n’ont pas pris le risque d’un vote d’adhésion. C’est ce qui explique notamment l’effondrement de Valérie Pécresse, tombée à moins de 5% et arrivée après Eric Zemmour.

A priori sensible à ces ralliements prudents, Emmanuel Macron veut, s’il réélu, mettre en œuvre une “action commune au service de la France”. Jupiter pourrait donc partager son pouvoir avec des alliés, d’autant plus La République en marche (LREM), le, parti qu’il a créé en 2017, n’a pas réussi à devenir une grande formation politique au terme d’un quinquennat.

En 2002, Jacques Chirac a fait l’erreur de ne pas prendre en compte le Front Républicain qui s’était formé autour de lui pour battre Jean-Marie Le Pen, arrivé pour la première fois et à la surprise générale, au second tour.

Cette élection a dévoilé une nouvelle carte politique le centre-droit autour d’Emmanuel Macron, l’extrême droite avec Marine Le Pen et un mouvement populaire derrière Jean-Luc Mélenchon. La gauche de gouvernement sort affaiblie et le PS court désormais un risque de disparition. La Droite, fracassée en 2017, poursuit sa descente aux enfers. Tout cela élargit la voie devant l’Extrême droite : âgé de seulement 54 ans, Marine Le Pen augmente à chaque élection ses chances de conquérir l’Elysée.

Par De Paris, Nidal Aloui

Le Jeune Indépendant, 11/04/2022

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