Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Espagne, CNI, services secrets espagnols, camionneurs algériens – CNI espagnol: Les camionneurs algériens tués par le Maroc
Les services de renseignements ont conclu que les trois camionneurs algériens ont été tués le 1er novembre dernier au Sahara Occidental par des drones marocains. C’est ce qu’a révélé jeudi le quotidien espagnol “El Pais”, proche des milieux sécuritaires espagnoles.
“Des sources du renseignement espagnol confirment que l’attaque a eu lieu avec des drones et doutent sérieusement qu’il puisse s’agir d’une erreur”, a rapporté le quotidien espagnol.
Ces “sources” confirment ainsi les conclusions de l’enquête menée par les autorités algériennes au lendemain de l’ignoble assassinat et selon lesquelles l’attaque “a été commise par un armement sophistiqué”.
Les trois chauffeurs de camions algériens ont été tués dans un bombardement mené dans l’après-midi du 1er novembre 2021 par l’armée marocaine contre leur convoi dans la route entre la ville frontalière algérienne Tindouf et Zouiret en Mauritanie.
Les camions de fret faisaient régulièrement la liaison Nouakchott-Ouargla, selon un des proches des victimes dont deux roulaient à bord de leur camion de la marque allemande MAN. Le troisième chauffeur tué était originaire de Ouargla et était aussi un habitué du trajet. Les victimes effectuaient une mission d’exportation de ciment blanc vers la Mauritanie.
L’agression marocaine s’est déroulée entre les localités d’Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, le tronçon qui conduit à la route entre l’Algérie et la Mauritanie.
Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été la cible de bombardements par l’artillerie marocaine provenant de derrière le mur de séparation se trouvant à plus de 25 km du lieu du drame.
L’une des victimes de l’agression marocaine est Hmida Boumediene, originaire de Laghouat, dont l’annonce de sa mort a été faite sur Facebook par son neveu Djallal Eddine Boumedienne habitant Ain Madi à Laghouat.
Les deux autres victimes sont Ahmed Belkhir Chtam et Brahim Larbaoui tous deux de Ouargla.
Lors d’une conférence de presse mercredi 10 novembre à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a réaffirmé que l’assassinat des trois ressortissants algériens par le Maroc était un “acte délibéré” de provocation contre l’Algérie.
“Selon tous les facteurs disponibles, il s’agit d’un acte délibéré de provocation contre l’Algérie, au mépris du droit international”, a souligné le chef de la diplomatie algérienne.
M. Lamamra a fait observer que “cet acte s’inscrit dans la volonté des autorités marocaines et de leurs alliés d’étendre le conflit militaire au-delà de la zone dans laquelle se produisaient les opérations militaires auparavant, autour et à l’intérieur du mur” de sable, notant, en outre, que cet acte “intervient dans le prolongement de l’extension de l’occupation militaire marocaine de la zone d’El-Guerguerrat, en violation des accords de cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)”.
Par S. Ould Brahim
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Abou El-Fadl Baâdji à Tizi Ouzou : «Ceux qui prétendent que le FLN doit être mis au musée se trompent !»
Sans verser dans la diatribe, le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadl Baâdji, n’a cependant pas mâché ses mots à l’issue d’un meeting qu’il a animé jeudi dernier, en milieu d’après-midi, à la Cinémathèque (ex-cinéma Mondial) de Tizi Ouzou.
Devant une salle pleine à craquer et composée autant de femmes que d’hommes, le premier responsable du FLN, avec une grande rhétorique dans le discours, a commencé son allocution par rendre un vibrant hommage à feu Loucif Hamani et aux trois camionneurs algériens tués dans un bombardement sur la route reliant l’Algérie à la Mauritanie. Abou El-Fadl Baâdji a même demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire des quatre disparus. Une fois cette minute de silence observée, le premier responsable du FLN a repris le micro pour affirmer que l’Algérie vit une situation particulière ces derniers temps, notamment sur le plan sécuritaire, mais que «grâce à nos forces de sécurité, particulièrement l’ANP, aucun mauvais coup ne peut atteindre notre pays».
Abordant le cas des trois chauffeurs de camion, l’orateur a accusé le Makhzen d’être responsable de leur mort. Ensuite, il a dit : «Tizi Ouzou n’est rien sans l’Algérie et l’Algérie n’est rien sans Tizi Ouzou et, par conséquent, la politique du séparatisme ne peut être en aucun cas la solution idoine à la problématique que vit l’Algérie». Sur ce passage précis, le secrétaire général du FLN faisait allusion au MAK sans pour autant prononcer le nom du MAK ou celui de Ferhat M’henni. Abou El-Fadl Baâdji a rappelé à l’assistance que les problèmes que vit l’Algérie ne sont pas propres à une seule région ou une seule wilaya, notamment sur le plan économique et social. «Les problèmes que vit la population de Tizi Ouzou sont identiques à ceux des populations des autres wilayas», a expliqué l’orateur.
Concernant l’origine du mal que vit le pays, le secrétaire général du FLN l’a imputé aux différents lobbies tant internes qu’externes qui s’affrontent. Abordant ensuite les élections locales et, par ricochet, la situation interne de son parti, l’orateur a déclaré, sans ambages, que même si la nouvelle loi concernant les élections contient certaines ambiguïtés, son parti a accepté d’honorer ce rendez-vous du 27 de ce mois car «nous avons jugé impératif de doter le pays de ses institutions». Abou El-Fadl Baâdji, toujours avec une voix pleine d’assurance, a lancé une pique contre les voix demandant à ce que le FLN soit mis en retrait de la pratique de la politique. «A ceux qui prétendent que le FLN doit être mis au musée, je dis qu’ils se trompent lourdement», a lancé vivement l’orateur, avant de poursuivre : «Le FLN a encore des obligations à remplir envers le peuple algérien. Et il n’est que trop vrai qu’il est porteur des aspirations du peuple algérien», a martelé le premier responsable du FLN. Concernant les luttes internes que connaît son parti depuis quelques années, l’orateur a affirmé que, bientôt, le FLN retrouvera son homogénéité et sa stabilité d’autrefois.
Revenant sur le statut dont jouit son parti, Abou El-Fadl Baâdji a affirmé que le FLN «incarne l’espoir des Algériens». «Il le démontrera, encore une fois, le 27 de ce mois», a conclu l’orateur. Il convient de souligner que le secrétaire général du FLN a été accueilli comme un héros à Tizi Ouzou. Cet accueil chaleureux a d’ailleurs fortement ému Abou El-Fadl Baâdji. De son côté, il a prononcé de grandes louanges à l’endroit de la wilaya de Tizi Ouzou, «région qui a enfanté de grands et nombreux héros».
Par Saïd Tissegouine
Le Jeune Indépendant, 12/11/2021
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