Boycott.- Plusieurs acteurs économiques de par le monde n’ont pas manqué depuis plusieurs années déjà de marquer leur distance quant à des produits provenant du Sahara occidental étiquetés comme «marocains».
Les derniers en date sont quatre grandes chaînes alimentaires suédoises qui ont déclaré au début de cette année qu’elles ne voulaient plus importer ni vendre des produits provenant du territoire occupé, faussement étiquetés comme produits «marocains ». Les quatre principales chaînes suédoises d’alimentation Axfood, Coop, ICA et Bergendahls/ City Gross ont signé une lettre d’intention avec le réseau suédois de soutien au Sahara occidental, Väst sahara Aktionen, décrivant leurs positions vis-à-vis des importations du Sahara occidental.
«Les importations en provenance du Sahara Occidental ont gagné en visibilité en Suède en 2010», explique Sören Lindh de Väst sahara Aktionen. À l’époque, un documentaire diffusé à la télévision nationale suédoise a révélé que bon nombre des populaires comprimés d’oméga 3 contenaient de l’huile de poisson originaire du Sahara occidental occupé.
En conséquence, la plupart des produits ont été interdits par les magasins et les supermarchés de santé suédois, jusqu’à ce qu’il soit assuré que les produits ne contiennent pas d’huile de poisson provenant de ce territoire occupé. Mais ce n’est pas seulement les produits oméga-3 qui sont tachés par l’occupation. D’autres produits, qui sont susceptibles d’avoir leurs origines au Sahara occidental, ont été trouvés dans les magasins suédois, étiquetés comme provenant du Maroc, emballés aux Pays-Bas ou en France.
Les quatre chaînes ont publié la déclaration d’intention suivante : «Nous estimons qu’il est incompatible avec nos engagements éthiques d’acheter et de revendre des matières premières et des produits du Sahara occidental occupé. Cette position est conforme au droit international, et nous voulons rendre notre position claire pour nos consommateurs, détaillants, acheteurs et autres intermédiaires dans notre chaîne d’approvisionnement. Une indication formelle de l’origine, comme «produit au Sahara occidental», permettrait d’identifier positivement les marchandises non désirées, et fait encore défaut aujourd’hui. Cela nous impose une attention et des vérifications supplémentaires pour identifier et éviter les produits en provenance du Sahara occidental tout au long de la chaîne d’approvisionnement. «L’engagement des chaînes alimentaires fournit une base pour une coopération constructive pour limiter et prévenir le trafic de produits sahraouis en violation du droit international», déclare Lindh. Il ajoutait : «L’initiative sera bien accueillie par le peuple sahraoui qui possède les ressources de la terre, mais ne bénéficie pas de leur richesse.»
Lyes Sadoun
Info-Soir, 2 décembre 2013
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