L’Algérie soutient plus que jamais la cause du peuple sahraoui – Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région
« Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région « . C’est en quelque sorte la conclusion du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger et ce, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2O62- (2O21) portant le renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental).
« L’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement dés- équilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil « , déplore un communiqué du ministère des Affaires étrangères. » L’Algérie qui exprime sa pleine compré- hension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette Résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental « , le communiqué ajoute : » par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 69O (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité « .
Par ailleurs » l’Algérie escompte que la communauté internationale ne manégera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d’Etats membres de l’Union africaine (UA), à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement le 8 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA).
Pour rappel, en avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa Résolution 69O(1991), s’appuyant sur un rapport de l’ONU sur la situation du Sahara occidental préconisant que la population de cette ancienne colonie espagnole revendiqu ée par le Maroc et par le Front Polisario » puisse exercer son droit à l’autodétermination « .Il prévoyait pour cela qu’une Mission des Nations unies surveille l’application du cessez-le-feu et procède à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais, trente ans plus tard, le conflit demeure, sans aucune solution n’ait été dégagée et il semble à peu près certain que ne seront pas appliquées les dispositions du Plan de règlement. C’est ce qui ressort de la Résolution 26O2 adoptée le 31 octobre 2O21 par le Conseil de sécurité des Nations unies sous l’influence de certains de ses membres.
Une Résolution qui ne tient pas compte de la réalité du conflit du Sahara occidental, notamment les aspirations des Sahraouis à la liberté et à l’indépendance. Ce faisant la communauté internationale reste préoccupée par l’absence de progrès notables dans la recherche d’une solution politique juste et durable en ce qui concerne ce conflit entre le Maroc et la Front Polisario.
Les efforts des Nations unies depuis 1965, et plus particulièrement de la Minurso pour l’organisation d’un réfé- rendum au Sahara occidental depuis 1991, ont atteint une phase de stagnation, voire de paralysie qualifiée par les observateurs d’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du Secrétaire général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental.
Une position de fait qui a encouragé le Makhzen en tant qu’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région. L’inaction et le silence assourdissant de l’organisation onusienne face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc au Sahara occidental a encouragé la monarchie marocaine à ignorer le droit international à savoir l’autodétermination du peuple sahraoui étant délibérément soutenue par certaines grandes puissances siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU.
Des parties qui ignorent que ce conflit est une source d’épreuves et de souffrances inacceptables pour des populations innocentes et dont le seul tort est de lutter pour leur liberté.
Les observateurs citent des exemples au sujet de sérieux et graves dépassements commis par le Maroc dont l’ONUJ, le Conseil de sécurité et la Minurso ont choisi de détourner le regard : la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences régionales et internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire sahraoui, incluant les espaces maritimes.
B. Chellali
Lemaghreb.dz, 03/11/2021
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