La fermeture du gazoduc dans la presse internationale

La fermeture du gazoduc dans la presse internationale – L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

L’Algérie condamne un gazoduc passant par le Maroc
L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

Nouveau coup de froid sur la relation algéro-marocaine. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné dimanche de ne pas reconduire le contrat d’un gazoduc alimentant l’Espagne car il passe par le Maroc. Le président algérien, qui a récemment rompu les relations diplomatiques avec le royaume voisin, a pris cette décision « au vu des pratiques à caractère hostile du Maroc, qui portent atteinte à l’unité nationale », selon un communiqué.

L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME). Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz.

Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le Maroc. En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. Le gaz algérien alimentait, en outre, deux centrales thermoélectriques marocaines.

Un impact « insignifiant » ?
Les conséquences pour la consommation locale devraient néanmoins être « marginales dans la mesure où le Maroc a une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins », a tempéré un expert du secteur de l’énergie qui a requis l’anonymat. Dans un communiqué publié dimanche soir, l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a confirmé que la décision algérienne « n’aura dans l’immédiat qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national ».

« Eu égard à la nature du voisinage du Maroc et en prévision de cette décision, les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité », poursuit le communiqué, sans autre précision. « D’autres options sont en cours d’étude pour des alternatives durables, à moyen et long termes », assure l’ONEE. Le royaume chérifien pourrait notamment se tourner vers l’Espagne, selon des médias marocains.

Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. La raison de cette crise : le destin du Sahara occidental, vaste zone désertique revendiquée par le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par Alger.

Le Parisien, 01/11/2021
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L’Algérie ferme le robinet du gaz pour punir le Maroc, et c’est l’Espagne qui trinque

Après la Russie, l’Algérie à son tour utilise le gaz comme moyen de pression : elle met fin au contrat du gazoduc passant par le Maroc qui alimente l’Espagne en gaz.
L’Algérie ne sait plus quoi faire pour enquiquiner son meilleur ennemi. Cet été, le gouvernement a même accusé le Maroc d’être responsable des incendies qui ont fait une centaine de morts en Kabylie. C’était plus pratique que de parler réchauffement climatique ou de reconnaître ses propres carences en matière de pouvoirs publics. Fin août, de manière unilatérale, Alger a même décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat. Aujourd’hui, il ferme le gaz.

Depuis 1996, le Maroc est en effet un pays de transit pour le gaz algérien destiné à l’Espagne et au Portugal. Grâce au gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le pays et transporte chaque année plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel, le royaume touche des droits de péage payés en nature : par du gaz. Et pour les mètres cubes qui lui manquent, il a droit à des tarifs très avantageux. Alors que les prix de l’énergie s’envolent, depuis le 31 octobre au soir, cette manne est officiellement tarie par décision des autorités. Le président Tebboune a demandé au groupe public algérien Sonatrach de ne pas reconduire son contrat avec l’Office national de l’électricité (ONE), l’opérateur marocain.

Au cœur du conflit, le Sahara occidental
Pourquoi une telle décision ? Pour protester contre des « pratiques à caractère hostile qui portent atteinte à l’unité nationale ». Au cœur de la crise, il y a encore et toujours le même sujet, le Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis et leur droit à l’autodétermination, ne digère toujours pas le fait que les États-Unis aient reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé, administré depuis 1975 par le Maroc.

Au cœur de l’été, une petite phrase a brusquement ravivé les tensions : lors d’une visioconférence aux Nations unies, le chef de la diplomatie algérienne rappelle le soutien de son pays à « l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le représentant marocain réplique : « Plus que tout autre, dit-il, le peuple kabyle en Algérie mérite de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Alger voit rouge. On connaît la suite.

Ce 29 octobre, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU actant la prolongation du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), n’a rien arrangé. La résolution est jugée « partiale » par les autorités algériennes. Elle « a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant [le Maroc], dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental », précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le dernier envoyé spécial de l’ONU sur le Sahara occidental ayant jeté l’éponge, son successeur ­Staffan de Mistura prend justement ses fonctions ce lundi 1er novembre. À lui – une nouvelle fois – de relancer les négociations pour que la guerre du gaz ne se transforme pas en conflit ouvert.

Une décision à l’impact « insignifiant » pour le Maroc
Le Maroc réagit en mode « même pas mal ». Dans son communiqué publié dès dimanche 31 octobre, l’Office national de l’électricité explique que la décision algérienne n’aura dans l’immédiat qu’un impact « insignifiant ». Le pays a pris ses dispositions. Et même si les deux centrales qui fonctionnent grâce au gaz algérien s’arrêtent, le consommateur ne s’en rendra pas compte. Le Maroc dispose d’une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins. Le nouveau gouvernement d’Aziz Akhannouch discute également avec Madrid pour que l’Espagne renvoie du gaz au Maroc par le même gazoduc.

En revanche, pour l’Espagne, ça risque d’être moins indolore. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel du pays. Heureusement, elle ne l’envoie pas par un seul tuyau. Un autre gazoduc, le Medgaz, qui depuis 2011 passe par les fonds marins, va lui continuer de fonctionner.

Mais le Medgaz est déjà au maximum de sa capacité. Les autorités algériennes se veulent rassurantes : pour que l’Espagne ne manque pas de gaz cet hiver, elles promettent d’augmenter les livraisons de gaz liquéfié par méthanier. Une méthode en réalité aléatoire car ces bateaux sont rares sur le marché. La conséquence possible, c’est une augmentation des prix pour les Espagnols. Une affaire qui embarrasse toute l’Europe, car les 27 n’ont aucun moyen pour aider l’Espagne, cinquième économie de l’Union, à résoudre son problème de dépendance énergétique.

Franceinfo, 01/11/2021
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Algérie : le président scelle la fin du gazoduc transitant par le Maroc

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a «ordonné» dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume» voisin. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

«Le président Abdelamadjid Tebboune a ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et le non renouvellement de l’accord qui expire dimanche à minuit», selon un communiqué de la présidence diffusé par la télévision publique.

M. Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale», selon le communiqué.

L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des «actions hostiles» du royaume, une décision «complètement injustifiée», selon Rabat.

La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

Le Figaro, 31/10/2021
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Crise diplomatique : le président algérien ferme le gazoduc transitant par le Maroc

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a « ordonné » dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume » voisin.

Le torchon continue de brûler entre Alger et Rabat. Le président Abdelamadjid Tebboune a « ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) », a annoncé, dimanche 31 octobre, la télévision publique algérienne, diffusant un communiqué de la présidence.

Abdelamadjid Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Energie, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale », expliquait le communiqué.

Inquiétude à Madrid
La décision algérienne de fermer le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc a été prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat. Le pays premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, était depuis resté sur ses positions, ne faisant pas mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Energie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

Rupture des relations diplomatiques
Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat.

La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

Avec AFP

Press From, 01/11/2021
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L’Algérie ferme le gazoduc GME qui reliait l’Espagne, inquiétude à Madrid

RFI – C’est ce 31 octobre qu’Alger ferme le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc. Une décision prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat.

L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré.

Mais dans un contexte de crise énergique mondiale, il reste à savoir si les prix ne pas vont flamber à nouveau, comme ils l’ont fait début octobre.

L’Espagne sera-t-elle la victime collatérale des tensions entre l’Algérie et le Maroc ? Pour tenter de le comprendre, il faut sortir la calculette. Le gaz brûlé dans les centrales espagnoles provient pour moitié des gisements algériens. La moitié de cette moitié empruntait jusqu’à ce dimanche le gazoduc GME passant par le Maroc mais désormais fermé. L’autre moitié circule via Gazmed, un tuyau sous-marin traversant la Méditerranée.

Alger s’est engagé à honorer ses contrats avec l’Espagne et, pour éviter toute rupture, a entrepris des travaux pour gonfler ce deuxième gazoduc, et lui permettre de palier la fermeture du GME.

De nouvelles hausses des prix à venir ?

Mais Gazmed ne suffit pas et l’Algérie propose d’envoyer du GNL, du gaz liquéfié, par bateaux depuis ses quatre sites de liquéfaction. Sur le papier, les Algériens sont confiants. Et si la Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, jure avoir les capacités suffisantes, on ne sait pas en revanche à ce stade si les prix vont bouger. Ceux passés sur des contrats à long terme sont garantis et plutôt bas, explique l’expert Philippe Sebille Lopez, mais ceux du marché spot peuvent se révéler plus onéreux.

Par ailleurs, en ce moment les prix de l’énergie ont grimpé en Espagne dans le sillage des cours mondiaux. D’ailleurs début octobre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assurait avoir proposé à la Commission européenne de procéder à des « achats groupés » de gaz afin d’accroître le pouvoir de négociation de l’UE face à la flambée des prix de l’énergie.

« Si l’achat groupé de vaccins fonctionne, pourquoi n’augmentons-nous pas notre pouvoir de négociation en faisant un achat groupé et une réserve stratégique de gaz en Europe ? ».

La Commission doit présenter en décembre un paquet de propositions législatives concernant notamment le gaz. Pas sûr que la flambée d’octobre soit la dernière pour les consommateurs espagnols.

RFI, 31/10/2021

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