« La Rasd est un acteur de paix et de stabilité » (politologue). Pour le politologue et spécialiste des relations internationales, M’hand Berkouk, «le Sahara occidental demeure la dernière colonie en Afrique.
A quelques jours de la prorogation du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, les Sahraouis ne perdent pas espoir de parvenir à une solution politique juste et durable.
Pour le politologue et spécialiste des relations internationales, M’hand Berkouk, «le Sahara occidental demeure la dernière colonie en Afrique. C’est aussi le cas qui bénéficie d’un consensus juridique sur le plan international en matière du droit d’un peuple à se libérer de la colonisation». Selon lui, «certains pays continuent à freiner le processus de décolonisation par la voie du référendum, à l’image de la France qui ne cesse de soutenir le Maroc par rapport à cette question», soulignant que «Paris continue à être otage de sa culture coloniale et néocoloniale». «Le Maroc fait, pour sa part, de la servitude stratégique au profit de l’Occident notamment la France», précise-t-il. Il existe aujourd’hui, d’après le politologue, «des intérêts partagés pour la préservation de ce statu quo. C’est pourquoi lors du débat sur la reconduction de la mission de la MINURSO, la France a tenté de bloquer cette opération, ainsi que la mise en œuvre d’un plan avec des échéances pour la concrétisation du référendum». Elle est même, ajoute-t-il, «responsable des multiples échecs qu’a connus la communauté internationale dans la protection des droits des sahraouis et le plan de la décolonisation de ce pays».
La célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) intervient dans une conjoncture marquée par une victoire triomphale du peuple sahraoui devant la justice européenne. Mais aussi une vaste campagne de soutien au peuple sahraoui qui lutte pacifiquement pour son indépendance et son droit à l’autodétermination. « Ce qui s’est passé au sein de la Cour de justice européenne est une reconnaissance des droits du peuple sahraoui qui, indépendamment des discours marocains ou français, aspire à la mise en œuvre du processus d’autodétermination», estime Berkouk pour qui «la Rasd est acteur de paix et de stabilité ».
D’ailleurs, poursuit-il, « les sahraouis ont toujours milité dans le silence jusqu’au 13 novembre 2020 où ils ont décidé de reprendre les armes pour défendre leur peuple. Celui-ci est constamment agressé par les services de sécurité marocains et le pouvoir politique de ce pays qui continue avec ses alliés à spolier les richesses sahraouies ». Le retour à la lutte armée est le résultat, ainsi, du désengagement marocain et de ses successives violations de l’accord du cessez-le-feu. L’enterrement du plan de paix signé avec le Front Polisario en 1991 sous l’égide de l’ONU intervient après une forme de prise de conscience des populations africaines en termes des droits de l’homme.
L’Algérie demeure, néanmoins, pionnière dans la promotion de cette notion. « Notre révolution est une révolution de libération pour l’émancipation des droits de l’homme. Il n’est donc pas étonnant de voir l’Algérie soutenir tous les peuples colonisés ou victime de l’apartheid », affirme le politologue.
Il suffit pour s’en convaincre, rappelle-t-il, « de voir le nombre de pays aidés par l’Algérie pour obtenir leur indépendance. Et de créer les conditions appropriées pour garantir le respect des droits économiques et sociaux notamment à travers la solidarité interafricaine ».
AssiaBoucetta
Horizons, 25/10/2021
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