Algérie-Maroc: Le drapeau volé et la diplomatie des imposteurs

par Larifa Kharrat

Omar Hilale, l’ambassadeur Marocain auprès de l’ONU, a franchi une ligne que même la provocation diplomatique hésite à traverser. En couvrant le drapeau Algérien du drapeau Américain au siège des Nations unies, il n’a pas seulement insulté un pays voisin, il a défiguré l’idée même de diplomatie.

Ce geste n’est pas une maladresse, c’est un symbole. Le miroir exact d’une politique étrangère fondée sur la mise en scène, le mensonge et la servilité.

Le royaume du Maroc ne parle plus au monde, il l’empoisonne par le spectacle. Ce diplomate en costume officiel s’est comporté comme un agent d’influence plus que comme un représentant d’État. Hilale n’a pas dissimulé un drapeau, il a cherché à faire disparaître une nation. Son geste ne s’explique pas, il se diagnostique. Nous avons affaire a la pathologie d’un pouvoir qui n’existe plus que par le déni de l’autre.

Force est de constater que le Maroc s’enfonce dans un théâtre où tout est faux, faux triomphe, fausse victoire, fausse reconnaissance. On annonce à Rabat des succès diplomatiques sur le Sahara Occidental alors que les documents officiels de l’ONU disent l’inverse. Le territoire reste inscrit sur la liste des zones non autonomes, la MINURSO poursuit sa mission d’autodétermination, et la souveraineté marocaine n’a jamais été reconnue. Mais qu’importe le droit quand la mise en scène suffit à fabriquer l’illusion.

Les diplomates marocains, à commencer par Hilale, ne défendent plus une cause, ils vendent un mirage. Ils falsifient les résolutions, manipulent les termes, étouffent la réalité sous le vernis de la communication. Le Maroc n’a pas conquis le Sahara occidental, il a colonisé le langage. Il impose ses mots pour dissimuler sa défaite.

De son côté ,Ahmed Attaf, le ministre Algérien des affaires étrangères, a dévoilé ce que Rabat voulait cacher. Dans les coulisses de la dernière résolution, le Maroc a tenté d’imposer son plan d’autonomie comme unique base de solution, de réduire le mandat de la MINURSO, voire effacer jusqu’à l’idée d’autodétermination. Le tout soutenu par une poignée d’alliés pressés de solder le droit international au profit du clientélisme politique.

Mais l’ONU a résisté. La souveraineté marocaine n’apparaît nulle part et le référendum reste au cœur du texte. Ce revers a précipité la colère et le geste de Hilale en est le dérapage visible.

Sous le drapeau Américain, c’est la frustration d’un régime qui se prend pour une puissance coloniale. En 2025, au cœur de New York, un ambassadeur a tenté d’effacer l’Algérie comme on efface une ligne gênante d’un communiqué. C’est cela, le vrai visage du royaume. Un pouvoir féodal déguisé en acteur international, accroché au rituel du baise-main pendant qu’il prêche la modernité.

Aussi, le Maroc s’invente des victoires diplomatiques pour masquer une défaite politique. Il confond l’ONU avec une scène de propagande et l’Algérie avec un décor qu’on peut déplacer. Qu’on se le dise, Omar Hilale n’est qu’un figurant de cette illusion permanente. Son geste restera dans l’histoire, non comme un incident, mais comme la preuve filmée d’un royaume en dérive, prêt à tout pour continuer à jouer au conquérant sous le regard indifférent du monde.

Ce jour-là, à l’ONU, le drapeau Algérien n’a pas disparu. C’est le Maroc qui s’est effacé, sous sa propre imposture.

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