Quand Kissinger trompe Bouteflika sur le Sahara Occidental

Kissinger a trompé le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, lors d'une réunion le 17 décembre 1975 à Paris, en affirmant la neutralité des États-Unis et en promettant d'exercer une pression sur le Maroc pour un référendum sous l'égide de l'ONU, une promesse non tenue malgré les demandes répétées de Bouteflika pour une plus grande implication américaine.

Les Etats-Unis les relations entre le Maroc et l’Algérie comme si c’était une guerre froide.

Orchestrée par Henry Kissinger dans les années 1970 pour tacler l’influence de l’URSS à l’époque, cette stratégie visait explicitement à ralentir l’expansion soviétique en Afrique du Nord, en particulier en soutenant le Maroc comme allié anticommuniste pour éviter la création d’un État indépendant au Sahara occidental qui pourrait devenir « un autre Angola sur le flanc Est de l’Atlantique », selon les termes de Kissinger lui-même.

En tant que secrétaire d’État sous les présidents Nixon et Ford, Kissinger voyait dans le Maroc un allié stratégique clé, permettant aux États-Unis d’accéder à des bases militaires et de modérer les tensions arabes vis-à-vis d’Israël, tout en craignant que l’Algérie, alignée sur l’URSS, n’exploite le conflit pour étendre l’influence soviétique via son soutien au Front Polisario.

Face à l’Algérie, qui soutenait l’indépendance du Sahara occidental (ancienne colonie espagnole) et hébergeait les réfugiés sahraouis, Kissinger a activement favorisé l’invasion marocaine de 1975, connue sous le nom de « Marche verte », malgré des assurances de neutralité données aux Algériens.

Il a déformé l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) d’octobre 1975, qui rejetait les revendications territoriales du Maroc et de la Mauritanie tout en soulignant le droit à l’autodétermination des Sahraouis, en affirmant à Ford que la Cour avait « décidé de la souveraineté entre le Maroc et la Mauritanie », ce qui était fondamentalement ce que voulait Hassan II.

Kissinger a même trompé le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, lors d’une réunion le 17 décembre 1975 à Paris, en affirmant la neutralité des États-Unis et en promettant d’exercer une pression sur le Maroc pour un référendum sous l’égide de l’ONU, une promesse non tenue malgré les demandes répétées de Bouteflika pour une plus grande implication américaine.

Alors qu’il orchestrait en coulisses l’accord de Madrid de novembre 1975, cédant le territoire au Maroc et à la Mauritanie sans référendum, via l’envoyé spécial Vernon Walters qui liait cela à des concessions sur des bases militaires américaines en Espagne et des ventes d’armes.

Cette manœuvre a non seulement exacerbé les tensions algéro-marocaines, mais a aussi permis aux États-Unis d’augmenter massivement l’aide militaire au Maroc – passant de 4,1 millions de dollars en 1974 à près de 100 millions en 1978 – pour contrer toute instabilité qui pourrait profiter aux Soviétiques via l’Algérie et le Polisario, même si les Sahraouis n’ont jamais directement sollicité l’aide soviétique.

Les États-Unis craignaient que, sans ce soutien au Maroc, l’URSS n’exploite le vide pour étendre son influence en Afrique, comme l’attestent les documents déclassifiés.

Aujourd’hui, ils veulent se positionner en médiateur de bon voisinage, comme si l’histoire n’existait pas. Qui va croire à ça ? Ne faites jamais confiance aux roublards et adeptes en perfidie en temps de tension. L’Algérie n’est pas la raison d’être des autres ou la garantie de leur bien-être.

Au contraire, cette ingérence historique montre comment les puissances extérieures manipulent les conflits régionaux pour leurs propres intérêts géopolitiques, laissant derrière elles des décennies de tensions non résolues.

Source: Nemra

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