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Khabar Press – Algérie :
Moncef Marzouki n’a jamais été la voix des révolutions ; il fut plutôt un produit accidentel de la vague de colère arabe qui a ouvert ses portes à quiconque maîtrisait l’art des slogans. Il a revêtu la tunique du « révolutionnaire » sans jamais livrer de véritable combat, chantant la « liberté » et la « dignité » alors qu’il est incapable de les exercer sur lui-même.
Aujourd’hui, alors que le feu des prétendues révolutions s’est éteint, ses dernières prises de position révèlent une vérité qu’il a longtemps tenté de cacher : Marzouki n’est pas un révolutionnaire, mais un mercenaire politique qui change de position comme il change de bailleur de fonds.
L’homme qui appelle à renverser par la force les régimes en Égypte, en Algérie et en Tunisie, garde un silence absolu face à la corruption du Makhzen marocain, à sa normalisation ouverte [avec Israël] et à sa répression systématique de ses citoyens. Pire encore, il présente le Maroc comme un « modèle réformateur » digne d’éloges, comme si le sang marocain valait moins que les autres, et comme si la normalisation avec l’entité sioniste constituait une forme de « réforme » !
C’est la logique de l’opportuniste qui revêt le manteau de la révolution quand cela l’arrange, et le retire lorsqu’il se trouve dans les bras de celui qui paie le plus. Les révolutions qu’il prétendait défendre se sont transformées dans son discours en une marchandise qu’il vend au plus offrant. Comment en serait-il autrement, lui qui a quitté le pouvoir en Tunisie vaincu et rejeté, cherchant depuis lors la moindre fenêtre pour réapparaître sur la scène politique, fût-ce par la porte du Makhzen ?
Le masque est tombé avec chaque déclaration appelant au chaos dans les pays arabes, tout en accordant la légitimité au régime monarchique marocain — simplement parce qu’il fait aujourd’hui partie de la chorale chargée de promouvoir le Makhzen à l’étranger, dans le cadre d’une campagne subtile visant à déconstruire la conscience maghrébine et à la remodeler au service de l’influence marocaine et israélienne à la fois.
Ce que propose Marzouki n’est pas une pensée politique, mais un service de propagande bon marché, fondé sur le lexique de la « révolution en boîte » popularisé par certains cercles occidentaux depuis 2011. Les « révolutions arabes » n’étaient pas, à leurs yeux, un projet d’émancipation, mais un laboratoire de reconfiguration des influences dans la région — et Marzouki fut l’un des instruments de ce projet raté.
Lorsqu’il appelle aujourd’hui à renverser les régimes par la force, il ne traduit pas une aspiration à la liberté, mais un désir de vengeance contre les États qui ont refusé d’être otages des axes qu’il a servis. Quant à son appel à la « réforme au Maroc », il n’est que la traduction littérale d’une logique de dépendance financière et politique, où le mercenaire n’ose pas mordre la main qui le nourrit.
Marzouki s’est transformé d’un « symbole supposé de la révolution » en une voix stipendiée dans la chorale du Makhzen, répétant la rhétorique de Rabat sur « la stabilité et le modèle démocratique marocain », tout en oubliant que ce « modèle » repose sur une répression continue, l’achat d’allégeances et la vente de positions sur le marché de la politique régionale.
Les révolutions dont parle Marzouki n’étaient que des illusions dirigées, qu’il a exploitées pour se promouvoir avant d’en faire commerce sur les tribunes occidentales. Et aujourd’hui, en se repositionnant dans le camp du Makhzen, il prouve que celui qui vend sa patrie sur le marché des slogans ne reculera pas devant la vente de sa conscience à qui paie en dollars ou en dirhams.
L’histoire de Marzouki se termine comme elle a commencé : un beau mensonge nourri par les caméras et démasqué par les faits.
Les révolutions qu’il n’a pas faites sont devenues son moyen de subsistance, et le Makhzen qu’il devait affronter est devenu son ultime refuge. Ainsi, de la « voix de la liberté » à l’ombre du Makhzen… le voyage fut court, mais la chute retentissante.