Les Marocains de la Flotille de Gaza, ignorés par leur pays. « Nous nous sentions comme des orphelins »

"Aucun responsable marocain ne nous a rendu visite pendant notre détention, ce que peuvent confirmer tous les participants à la Flottille. L'ironie choquante fut même que, à notre arrivée en Turquie après la libération de certains d'entre nous, nous n'avons trouvé aucun représentant officiel ou consul marocain à notre attente, contrairement aux autres délégations internationales qui ont été accueillies par les représentants de leurs pays, sans exception. "

De l’intérieur de la cellule numéro 2 de la prison de « Katsiot », j’étais proche du camarade Aziz Ghali qui se trouvait dans la cellule numéro 3. Nous échangions quotidiennement pendant la période de détention, d’autant plus que j’étais chargé de distribuer la nourriture aux autres détenus le deuxième jour.

Aujourd’hui, après avoir remarqué les tentatives de certains médias pro-Makhzen de falsifier les faits et de polir l’image des appareils officiels en publiant des récits erronés, je juge nécessaire de clarifier la vérité pour l’opinion publique et de réfuter ce que l’on cherche à propager comme accusations injustes contre le camarade Ghali, que certains tentent de rendre responsable de prétendus événements et circonstances sans rapport avec la réalité.

Premièrement, aucun responsable marocain ne nous a rendu visite pendant notre détention, ce que peuvent confirmer tous les participants à la Flottille. L’ironie choquante fut même que, à notre arrivée en Turquie après la libération de certains d’entre nous, nous n’avons trouvé aucun représentant officiel ou consul marocain à notre attente, contrairement aux autres délégations internationales qui ont été accueillies par les représentants de leurs pays, sans exception. Nous, les Marocains, nous nous sentions comme des orphelins au milieu des autres délégations. La tentative de certains médias de dire qu’Aziz Ghali aurait refusé de rencontrer un responsable du Bureau de Liaison n’est qu’une tentative flagrante de lui faire porter la responsabilité de l’absence de l’État dans l’accomplissement de son devoir, et de faire croire à l’opinion publique que les autorités menaient leurs missions diplomatiques à la perfection, alors que la réalité était tout le contraire.

Quant à l’allégation selon laquelle le camarade Aziz Ghali aurait refusé de faire apposer un cachet de l’entité sioniste sur son passeport, il ne s’agit que de pure calomnie visant à déformer sa position de principe et à le présenter comme une source de problèmes au sein du groupe. La vérité est qu’aucun des participants n’a fait apposer de cachet de l’entité sur son passeport, et je peux personnellement présenter mon passeport et ceux des autres participants comme preuve irréfutable de cela, car ils n’y trouveront aucun cachet. Cette allégation médiatique trompeuse cherche à faire passer un récit fallacieux suggérant qu’Aziz était le seul à « créer des problèmes » tandis que les autres « cédaient », alors que la réalité prouve que nous étions tous unis dans une position courageuse, refusant toute interaction ou normalisation avec l’autorité d’occupation, malgré les circonstances difficiles que nous avons traversées.

Ayoub Habraoui

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