France: Un gouvernement de droite hostile à l’Algérie en gestation

La gauche envisage de faire tomber le gouvernement Lecornu cette semaine

Mohamed Meslem

Le Premier ministre français désigné, Sébastien Lecornu, s’oriente vers l’exclusion du courant de gauche et la formation d’un gouvernement de droite. Ceci donne des signaux négatifs quant à la possibilité de la naissance d’un exécutif qui œuvrerait à l’apaisement des tensions avec l’Algérie, à un moment où la relation entre les deux pays connaît une trêve politique et médiatique non déclarée.

Les déclarations et les prises de position de Lecornu et d’autres responsables des partis politiques en France indiquent que le prochain gouvernement sera un gouvernement de minorité de droite. Cela a poussé les dirigeants et figures du « Nouveau Front Populaire » (qui regroupe les différents partis de gauche) à menacer de faire tomber le nouveau gouvernement s’il sollicite l’approbation du Parlement début octobre.

Le courant de droite, dans ses composantes traditionnelles et extrêmes, est considéré comme l’un des adversaires politiques les plus farouches de l’Algérie, de ses intérêts et de sa communauté en France. Ceci a été démontré par les positions et déclarations de ses dirigeants. Le courant de gauche, quant à lui, tend vers l’établissement de relations d’égal à égal entre l’Algérie et Paris. Cela a été concrétisé par des déclarations antérieures de ses figures, qui avaient accusé l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de prendre les relations algéro-françaises en otage pour ses calculs politiques et électoraux étroits.

Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a accusé le Premier ministre désigné d’avoir « fermé toutes les portes » à l’opposition de gauche, qui constitue le plus grand bloc parlementaire à la chambre basse du Parlement français (l’Assemblée nationale). C’est la même position qu’a exprimée Jean-Luc Mélenchon, chef du parti « La France Insoumise ».

Le chef du Parti socialiste a déclaré sur la chaîne française TF1 que le Premier ministre désigné « n’a fait aucun effort » pour convaincre les partenaires politiques de gauche de l’importance de participer au gouvernement en cours de formation. Même s’ils n’ont pas complètement fermé la porte à Lecornu, ils ont exprimé leur mécontentement face aux orientations de droite claires du Premier ministre désigné.

Sébastien Lecornu est l’une des figures de droite qui a rejoint le camp du président français, Emmanuel Macron, en 2017, aux premiers jours de son arrivée au Palais de l’Élysée. Il est à noter que les partis « La République en Marche » (devenu « Renaissance ») ont regroupé de nombreuses figures de droite, ce qui explique sa tendance répétée à adopter des positions proches de la droite traditionnelle et de l’extrême droite.

Quant au chef du parti de gauche « La France Insoumise », Jean-Luc Mélenchon, il a pris sa décision sur le futur gouvernement de Sébastien Lecornu dès le début. Il a appelé les autres composantes du courant de gauche à voter en faveur de la motion de censure que ses députés présenteront au début de la session parlementaire, qui commence le 1er octobre.

Les observateurs à Alger comme à Paris attendent la nature du prochain gouvernement du Premier ministre désigné par Macron, car sa composition dessinera les grandes lignes de l’avenir des relations bilatérales, qui sont entrées dans un tunnel sombre depuis plus d’un an, lorsque le président français a décidé de s’engager dans la démarche du Royaume du Maroc en soutenant le plan d’autonomie au Sahara occidental.

Toutes les informations issues des consultations menées par le ministre désigné avec la classe politique à Paris indiquent que le prochain gouvernement sera de droite et que le ministre de l’Intérieur du gouvernement déchu de François Bayrou, Bruno Retailleau, conservera son poste à la tête du ministère de l’Intérieur. C’est lui, comme on le sait, qui a provoqué une crise dans les relations avec l’Algérie en raison de ses positions hostiles à tout ce qui est algérien.

La chef de file du courant d’extrême droite, Marine Le Pen, a annoncé précédemment, ainsi que les figures importantes de son parti, dont Jordan Bardella, qu’ils ne voteraient pas de motion de censure contre le gouvernement Lecornu. La participation de son parti, « Les Républicains », au prochain gouvernement n’est pas encore confirmée. Cela signifie que le parti de Le Pen aurait obtenu des garanties du chef du Palais de Matignon concernant l’adoption d’une politique qui ne contredit pas les positions et les orientations de l’extrême droite, dont certains piliers de la politique étrangère visent à cibler l’Algérie et à nuire à ses intérêts en France.

Source: Echouroukonline, 30/09/2025

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