Tags : Maroc, Emirats Arabes Unis, Mehdi Hijaouy, Abdellatif El Hammouchi, Yassine Mansouri, DGED, DGST, guerre de succession, Moulay El Hassan, Moulay Rachid,
Rédaction Africa inside
Une affaire d’une gravité sans précédent est en train de se dessiner entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis, déclenchée par la défection de Mehdi Hijaouy, présenté comme le numéro deux des services de renseignement extérieur marocains. Cette situation pourrait dégénérer en une crise politique majeure en raison d’une campagne de presse marocaine agressive, menée notamment par des médias tels que « Barlamane.com », « 360.ma » et le quotidien « Assabah », visant des personnalités émiraties de premier plan, dont le Cheikh Tahnoon bin Zayed Al Nahyan, frère du président des Émirats et conseiller à la sécurité nationale.
Cette offensive médiatique est perçue comme un quasi-acte de rébellion de la part du Maroc envers un allié et un soutien stratégique historique, les Émirats Arabes Unis. Une telle escalade pourrait avoir des répercussions significatives sur des dossiers régionaux cruciaux pour le Maroc, notamment la question du Sahara Occidental, sur lesquels Abu Dhabi a toujours apporté son appui.
Selon de nombreux médias marocains proches du « Makhzen » (le pouvoir royal), le Cheikh Tahnoon bin Zayed aurait lui-même ordonné à des journaux émiratis de traduire un article du journal français Le Monde, et surtout, d’y mentionner la qualité militaire de l’ancien officier déserteur Mehdi Hajaoui. Une reconnaissance que les services de renseignement marocains (DGED) refusent d’accepter, cherchant à minimiser l’impact de la défection de cet officier supérieur. Cette manœuvre est également interprétée comme une tentative de dissimuler l’étendue des tensions internes entre les services de renseignement extérieur (DGED) et intérieur (DST) marocains, qui traversent une véritable guerre de positionnement depuis la fuite en Espagne du bras droit de Mansouri et la vague d’arrestations parmi ses proches et membres de sa famille.
Parallèlement, les services marocains tentent d’obtenir un mandat d’arrêt international contre Mehdi Hajaoui, une démarche qui se heurte jusqu’à présent à un échec. Cette difficulté s’explique par le statut d’ancien officier de renseignement et de personnalité politique de Mehdi Hajaoui, qui lui confère, selon les conventions internationales, le statut de demandeur d’asile politique, protégeant sa situation.
Revenant sur l’article du journal Le Monde qui a abordé le cas de l’ex-officier des renseignements extérieurs marocains, ses avocats ont fourni au journal des informations confirmées sur le statut de renseignement de Mehdi Hajaoui.
Auparavant, le journaliste belge Claude Moniquet, réputé proche du « Makhzen » marocain, avait lui-même publié un tweet sur la plateforme X, désignant Mehdi Hajaoui comme le numéro deux des services de renseignement extérieurs marocains et le qualifiant d’ami proche. Il avait même annoncé son intention de publier le « Livre Blanc » au nom de son ami, un tweet qui a été totalement ignoré et non commenté par les médias marocains.
Selon le journaliste de « Le Monde », Frédéric Bobin, les relations de Mehdi Hajaoui avec des officiers de renseignement de haut rang, tels que le Cheikh Tahnoon bin Zayed, chef du renseignement émirati, et l’officier franco-belge Claude Moniquet, ainsi que leur défense acharnée en sa faveur, confèrent à Mehdi Hajaoui le statut d’officier de haut niveau, tel que présenté par les services de renseignement extérieurs marocains. Sans cela, il n’aurait pu atteindre des personnalités d’un tel poids dans le renseignement mondial qui adoptent sa cause et le défendent avec une telle ferveur, poussant les médias marocains à défier leur « sponsor » émirati.
Source: Africa Inside, 30 jui 2025