France : Le ministre de l’interieur Bruno Retailleau dans le viseur de l’Algérie

Les relations entre l’Algérie et la France viennent de plonger dans une nouvelle crise, et le ton monte dangereusement. Lundi soir, Alger a défendu avec fermeté sa décision d’expulser 12 agents français – en poste à l’ambassade et aux consulats de France en Algérie – en les déclarant persona non grata. Une riposte directe à l’arrestation, le 8 avril 2025, d’un agent consulaire algérien en France, un acte qualifié par le ministère algérien des Affaires étrangères de “voyant et diffamatoire”. Dans le viseur d’Alger : le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, accusé de porter “l’entière responsabilité” de ce regain de tensions.

Le communiqué du ministère algérien ne mâche pas ses mots. Il dénonce une “action honteuse” menée “au mépris flagrant” des conventions diplomatiques, en violation des immunités et privilèges de l’agent consulaire. L’arrestation publique, décrite comme “humiliante” et “déshonorante”, aurait traité le fonctionnaire “comme un voleur”, bafouant les normes internationales. Alger va plus loin, accusant Retailleau de “manquer du moindre sens politique” et de s’adonner à des “sales pratiques” pour des “fins personnelles”. Une charge d’une rare violence, qui contraste avec la phase de “décrispation” entamée récemment entre les deux pays, marquée par un entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, suivi de la visite du ministre français des Affaires étrangères en Algérie.

Ce nouvel accroc diplomatique, révèle la fragilité persistante des relations algéro-françaises, minées par des décennies de contentieux historiques et des malentendus récurrents. L’Algérie, jalouse de sa souveraineté, perçoit l’arrestation de son agent comme une provocation délibérée, un affront à sa dignité nationale. En expulsant 12 agents français, elle envoie un message clair : toute atteinte à ses intérêts sera sanctionnée, sur la base d’une réciprocité sans concessions. “Tout nouvel acte” de ce type, prévient le communiqué, recevra une “réponse ferme et appropriée”.

Mais au-delà de la rhétorique, cette crise pose une question plus profonde : jusqu’où ira cette escalade ? Les relations entre Alger et Paris, déjà marquées par des tensions sur des dossiers comme la mémoire coloniale ou la coopération économique, semblaient enfin s’apaiser. L’incident Retailleau risque de réduire à néant ces efforts, ravivant les rancœurs d’une partie de la population algérienne, prompte à voir dans chaque geste de la France une tentative de domination. Côté français, la fermeté affichée par Retailleau pourrait être interprétée comme une posture électoraliste, visant à flatter un certain électorat en quête d’autorité, au détriment d’une diplomatie plus mesurée.

L’Algérie et la France se trouvent aujourd’hui à un carrefour. Soit elles parviennent à surmonter cet épisode par le dialogue, soit elles s’enfoncent dans une spirale de mesures et contre-mesures, au risque de compromettre des liens historiques et stratégiques. La balle est dans le camp de la France: Retailleau saura-t-il faire preuve de retenue, ou persistera-t-il dans une logique de provocation ?

Riad

Source : Réflexion

#Algérie #France #Retailleau

Visited 45 times, 1 visit(s) today

Be the first to comment on "France : Le ministre de l’interieur Bruno Retailleau dans le viseur de l’Algérie"

Leave a comment

Your email address will not be published.


*