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CNSS : Des fuites dévoilent les profondes inégalités au Maroc

Des pirates informatiques violent la base de données de la sécurité sociale marocaine lors d’une cyberattaque sans précédent.

La caisse de sécurité sociale du Maroc a déclaré que d’importantes quantités de données ont été volées de ses systèmes lors d’une cyberattaque cette semaine, entraînant la fuite d’informations personnelles sur l’application de messagerie Telegram.

L’organisme nord-africain gère les pensions et les prestations d’assurance pour des millions de travailleurs du secteur privé, allant des ouvriers à la chaîne aux cadres d’entreprise.

Dans un communiqué, il a indiqué que les premières investigations suggèrent que la fuite résultait du contournement de ses systèmes de sécurité par des pirates informatiques.

L’agence n’a pas précisé qui était soupçonné d’être responsable du piratage, tout en affirmant que de nombreux documents publiés étaient « trompeurs, inexacts ou incomplets ».

Les pirates qui ont publié les documents sur Telegram ont déclaré que l’attaque était une réponse au prétendu « harcèlement » du Maroc envers l’Algérie sur les plateformes de médias sociaux, promettant des cyberattaques supplémentaires si des sites algériens étaient ciblés.

Les médias marocains ont attribué l’attaque à des pirates algériens, la décrivant comme un épisode d’une cyberguerre plus vaste entre les deux pays.

Certaines des informations divulguées touchent à des questions profondément sensibles au Maroc. Parmi les documents divulgués figurent des informations salariales qui, si elles sont exactes, refléteraient de vastes inégalités qui continuent de sévir au Maroc malgré ses progrès en matière de développement économique. Soukayna Akhannouch, une des filles du Premier Ministre touches près de 11 millions de centimes :

Le Secrétaire particulier du roi, Mohamed Mounir El Majidi touche 120 millions :

Le lot comprend des données financières non vérifiées concernant des dirigeants d’entreprises publiques, des partis politiques, des personnalités associées à la holding et au fonds de charité de la famille royale, ainsi qu’au bureau de liaison israélien à Rabat.

La Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel du Maroc a déclaré jeudi qu’elle se tenait prête à examiner les plaintes des personnes ciblées par la fuite.

Différend du Sahara occidental

Les relations entre l’Algérie et le Maroc se sont récemment détériorées à des niveaux historiquement bas.

Les pays ont rappelé leurs ambassadeurs, fermé leurs ambassades et leurs espaces aériens respectifs.

Le soutien de l’Algérie au Front Polisario, un mouvement pro-indépendance luttant contre le Maroc pour le Sahara occidental contesté, figure parmi les causes profondes des tensions actuelles.

Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement marocain, a lié l’attaque à ce qu’il a qualifié de soutien croissant de la communauté internationale au Maroc dans le conflit, ce qui, selon lui, « dérange les ennemis de notre pays au point de tenter de lui nuire par ces actions hostiles ».

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré plus tôt cette semaine qu’il soutenait le plan du Maroc pour le territoire contesté, une déclaration que l’Algérie a critiquée jeudi.

Au cours de son premier mandat, le président Donald Trump a modifié la position de longue date de Washington en 2020 pour soutenir la souveraineté du Maroc sur le territoire.

L’administration du président Joe Biden n’a ni inversé ni ouvertement soutenu cette politique.

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