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Lors de l’une des plus grandes manifestations du pays depuis des mois, les manifestants ont envahi les rues de la capitale, Rabat.

Des dizaines de milliers de Marocains sont descendus dans la rue pour protester contre l’offensive dévastatrice d’Israël sur Gaza et sa population, exprimant également leur colère contre les États-Unis et leur soutien à cette guerre qui dure depuis 18 mois.

Lors de l’une des plus grandes manifestations qu’ait connue le pays ces derniers mois, les manifestants ont envahi plusieurs quartiers de Rabat ce dimanche, piétinant des drapeaux israéliens, brandissant des banderoles à l’effigie de dirigeants du Hamas assassinés et des affiches mêlant des Palestiniens déplacés au président américain Donald Trump.

Les organisateurs ont dénoncé la campagne militaire israélienne, qui a tué plus de 1 000 Palestiniens et déplacé de nouveau des centaines de milliers de personnes, depuis la rupture du cessez-le-feu par des attaques aériennes et terrestres intenses le mois dernier.

Depuis le début de la guerre, plus de 50 700 Palestiniens ont été tués et plus de 115 300 blessés.

Les manifestations au Maroc faisaient écho à d’autres rassemblements à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, où des rassemblements pro-palestiniens ont eu lieu en Tunisie, au Yémen et dans la capitale économique du Maroc, Casablanca.

La colère contre Washington était particulièrement vive, notamment en raison de la proposition de Trump de relocaliser de force les Palestiniens afin de permettre la reconstruction de Gaza. Les pays arabes ont dénoncé ce plan, et des groupes de défense des droits humains l’ont qualifié de nettoyage ethnique. Les manifestants ont également critiqué la répression exercée par les États-Unis contre les militants pro-palestiniens sur les campus universitaires.

« Gaza est en train d’être rayée de la carte »

De nombreux Marocains voient la position de Trump comme une continuation des politiques de son prédécesseur, l’ancien président américain Joe Biden.

« [Trump] a aggravé la guerre », a déclaré Mohammed Toussi, venu de Casablanca avec sa famille pour participer à la manifestation, s’adressant à l’agence de presse Associated Press.

« Biden a caché certaines choses, mais Trump a tout montré », a-t-il ajouté, estimant que leurs politiques diffèrent dans la forme, mais pas dans le fond.

Abdelhak El Arabi, conseiller de l’ancien Premier ministre conservateur marocain, a déclaré que l’indignation publique n’a cessé de croître à mesure que la guerre se prolongeait.

« Ce n’est pas une guerre — Gaza est en train d’être rayée de la carte », a déclaré ce résident de Tamesna, âgé de 62 ans, à l’AP.

Une large coalition de groupes a rejoint les manifestations. Si les autorités marocaines tolèrent la plupart des rassemblements, elles ont arrêté certains militants accusés de cibler des ambassades étrangères ou de lier leurs critiques à la monarchie.

De nombreux manifestants restent en colère face à la décision du Maroc, en 2020, de normaliser ses relations avec Israël, une mesure controversée à l’époque et qui continue de susciter la contestation.

Le Maroc a signé les Accords d’Abraham, une initiative diplomatique lancée par la première administration Trump, dans le cadre de laquelle les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan ont normalisé leurs relations avec Israël en échange d’accords diplomatiques et financiers.

Néanmoins, comme dans de nombreux États arabes, l’opinion publique au Maroc reste rarement conciliante envers Israël.

Source : Al Jazeera et agences de presse

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