Sahara Occidental : l’Algérie durcit le ton face au soutien français au Maroc

Les relations entre l’Algérie et la France connaissent une nouvelle tempête diplomatique majeure, exacerbée par la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024. Cette décision, qui s’inscrit dans une continuité de soutien au Maroc, a été perçue par Alger comme une atteinte directe à ses intérêts stratégiques et une remise en cause de ses positions historiques sur la question sahraouie.

En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France, marquant une rupture nette avec Paris. Ce geste diplomatique fort reflète une exaspération grandissante face à ce qui est considéré comme un alignement français de plus en plus marqué sur les positions marocaines.

Une position algérienne plus ferme que jamais

Alors que certains observateurs, notamment du côté marocain, ont tenté d’interpréter les récentes déclarations du Président Abdelmadjid Tebboune comme un signe d’assouplissement de la position algérienne sur la question du Sahara occidental, la réalité est tout autre. Bien loin d’une inflexion, ces propos marquent un renforcement ferme et assumé de la posture d’Alger.

En affirmant que l’Algérie n’a jamais été dupe du rôle de la France dans le soutien aux revendications marocaines et en soulignant que le projet d’autonomie n’est autre qu’une initiative impulsée par Paris, le Président Tebboune adresse un message sans ambiguïté : l’Algérie a changé de paradigme dans sa relation avec la France. Jadis, notre pays rappelait Paris à ses obligations et tentait, avec lucidité et responsabilité, de l’amener à une posture équilibrée. Désormais, l’Algérie ne cherche plus à raisonner la France, mais prend acte de son alignement sur des positions hostiles à ses intérêts stratégiques. Et face à ces manœuvres, notre nation souveraine tirera toutes les conséquences nécessaires pour défendre ses intérêts vitaux avec détermination.

Cette position traduit une volonté inébranlable de mettre un terme à une hypocrisie qui ne trompe plus personne : l’Algérie refuse d’être dupe des jeux d’influence où certains, sous couvert de discours diplomatiques feutrés, tentent de masquer des prises de position biaisées. Paris ne peut prétendre vouloir des relations équilibrées tout en adoptant une posture qui sert systématiquement les desseins marocains au détriment des principes fondamentaux du droit international et des aspirations légitimes du peuple sahraoui.

L’Algérie, fidèle à son histoire et à ses principes, ne cédera ni à la pression, ni aux calculs opportunistes. Sa position sur le Sahara occidental est ancrée dans la légalité internationale, et aucun marchandage, d’où qu’il vienne, ne viendra ébranler cet engagement.

Un soutien français au Maroc ancré dans l’histoire

Le rapprochement stratégique entre la France et le Maroc sur la question sahraouie n’est ni fortuit ni récent. Déjà, le 5 mai 1978, l’aviation française, par le biais de ses redoutables Jaguar de la force aérienne d’intervention de Mauritanie, s’attaquait au Sahara occidental aux colonnes du Front Polisario, infligeant de lourdes pertes aux combattants sahraouis qui luttaient pour leur liberté. En 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Paris franchissait un nouveau cap en soutenant avec zèle le plan d’autonomie marocain, en contradiction flagrante avec les résolutions onusiennes qui prônent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Mais ce soutien n’est que la continuité d’une politique plus ancienne, ancrée dans l’histoire coloniale et postcoloniale de la région. Dès la guerre des Sables en 1963, l’ombre de la France planait déjà sur l’agression marocaine contre l’Algérie naissante. Le général De Gaulle, dans un dessein machiavélique, armait et encourageait le Maroc à attaquer le territoire algérien le 1ᵉʳ octobre 1963, une guerre injuste qui coûta la vie à plus de 800 valeureux martyrs algériens. Depuis cette époque, Alger n’a cessé de constater l’ingérence française dans la consolidation de la posture belliqueuse de Rabat, au détriment de la souveraineté et de la stabilité régionales.

Aujourd’hui encore, en apportant un soutien sans réserve aux revendications marocaines sur le Sahara occidental, la France ne se contente pas de défier la position algérienne. Elle se met ouvertement en porte-à-faux avec le droit international, qui considère toujours ce territoire comme non autonome, en attente d’un processus d’autodétermination. Pire encore, par cette prise de position partiale, Paris offre un dangereux blanc-seing aux ambitions expansionnistes du régime marocain, menaçant ainsi directement la sécurité nationale algérienne. Cette collusion manifeste entre Rabat et Paris, loin d’être une simple alliance diplomatique, est une manœuvre géopolitique perfide qui cherche à affaiblir l’Algérie et à remodeler l’équilibre régional selon des intérêts néocoloniaux. Mais l’Algérie, fidèle à son histoire, ne pliera jamais face aux manœuvres de ceux qui veulent bafouer les droits des peuples et perpétuer la domination injuste.

Un tournant stratégique pour l’Algérie

Face à ce qui s’apparente à une menace directe contre sa sécurité nationale, l’Algérie ne saurait rester passive. Son rappel d’ambassadeur n’est que le premier acte d’une riposte plus vaste, à la hauteur des enjeux. L’ère de la complaisance est révolue : l’Algérie, fidèle à ses principes de souveraineté et de dignité, ne tolérera plus l’hypocrisie et l’arrogance d’une France qui n’a eu de cesse de mépriser son indépendance et ses intérêts. Les dernières déclarations du Président algérien ne laissent aucune place au doute : Alger est résolue à passer à l’action et à défendre ses prérogatives face aux manœuvres d’une ancienne puissance coloniale qui persiste dans son double jeu.

L’Algérie dispose de plusieurs leviers de pression, et elle est prête à les actionner sans hésitation :

🔸 Sur le plan économique, Alger pourrait redéfinir ses relations commerciales et énergétiques avec la France, en accordant la priorité à des partenaires plus fiables, notamment la Chine et la Russie, qui se sont déjà solidement implantées dans le pays. Loin de la dépendance à des accords léonins, l’Algérie est déterminée à affirmer son autonomie stratégique.

🔸 Sur le plan diplomatique et stratégique, le rapprochement entre Alger et Bamako dans un contexte où le Mali s’affranchit progressivement du joug français envoie un signal fort. L’Algérie, puissance régionale incontournable, pourrait jouer un rôle majeur dans la reconfiguration géopolitique du Sahel, en contestant l’influence déclinante de la France et en œuvrant pour une coopération entre États africains libres de toute tutelle étrangère.

🔸 Sur le plan militaire et sécuritaire, l’axe Alger-Moscou pourrait connaître un renforcement significatif, limitant encore davantage la capacité de Paris à peser dans la région. L’Algérie, qui a toujours misé sur une armée forte et indépendante, n’hésitera pas à resserrer ses liens avec ses partenaires stratégiques, afin de garantir la protection de son territoire et de contrer toute tentative d’ingérence.

Ce changement de paradigme marque la fin d’un statu quo que l’Algérie considère inéquitable et inacceptable. Loin de se plier aux diktats d’une France qui peine à abandonner ses réflexes néocoloniaux, l’Algérie affirme avec force son indépendance et sa souveraineté. L’histoire a prouvé que ce peuple ne plie jamais face à l’adversité ; ceux qui pensent encore pouvoir l’intimider en seront pour leurs frais. L’Algérie avance, déterminée, libre et inébranlable.

La fin des illusions

Alors que la France s’efforce de maintenir un discours diplomatique de façade, prônant des relations prétendument « apaisées » avec Alger, elle peine à masquer l’incohérence flagrante de sa posture. Comment prétendre bâtir une relation équilibrée tout en soutenant activement un adversaire stratégique de l’Algérie sur un dossier aussi crucial que le Sahara occidental ? Cette duplicité, teintée d’arrogance et de mépris, ne trompe plus personne à Alger.

L’Algérie voit dans cette attitude la continuité des politiques néocoloniales, un mépris assumé pour sa souveraineté et ses intérêts fondamentaux. Mais les temps ont changé : fini l’ère où Alger courbait l’échine devant les injonctions de l’ancienne puissance coloniale. L’Algérie n’attend plus rien d’un changement de posture française sur le Sahara occidental ou sur toute autre question stratégique. L’ère des naïvetés diplomatiques est révolue.

Désormais, Alger agira avec la même duplicité que Paris, multipliant les contre-mesures et les initiatives stratégiques pour faire payer au centuple à la France ses manœuvres hostiles qui remontent à la guerre des Sables. Le temps des palabres et des faux-semblants est terminé : place à l’action.

Paris doit maintenant choisir : persister dans son hypocrisie et assumer les conséquences, ou revoir sa copie avant qu’il ne soit trop tard.

Belgacem Merbah

Source : Algériens Patriotes, 25/03/2025

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