Algérie : Le président Macron, seul point de repère (Tebboune)

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, lors de l’entrevue périodique accordée aux représentants des médias nationaux, plusieurs questions nationales, régionales et internationales.

Par Meriem B.

Lors de cette traditionnelle rencontre diffusée samedi soir sur les chaines de Télévisions et de Radios nationales, le chef de l’Etat a affirmé que le contentieux entre l’Algérie et la France «a été créé de toutes pièces», qualifiant ce qui se passe autour de cette question de «brouhaha» et de «capharnaüm politique». «Il y a un brouhaha, un capharnaüm politique (en France) autour d’un contentieux créé de toutes pièces», a-t-il déclaré «On garde comme unique point de repère, le Président Macron.

Nous travaillons ensemble. Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais il reste le président de la République française, et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre», a-t-il précisé.

«En ce qui me concerne, le dossier contentieux créé de toutes pièces, est entre de bonnes mains, entre des mains de quelqu’un de très compétent qui a toute ma confiance, en l’occurrence, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf», a ajouté le président de la République. Il a indiqué, en outre, que l’Algérie et la France «sont deux Etats indépendants : une puissance africaine et une puissance européenne et deux présidents travaillant ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas», a-t-il martelé.

Au sujet des visites des officiels français dans les territoires sahraouis occupés, il a fait remarquer que ces visites «ne sont pas une provocation». «Le jour où je comprendrai, j’expliquerai. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons que l’histoire de l’autonomie est française avant qu’elle ne soit défendue par nos voisins de l’Ouest. La France et le Maroc s’entendent bien et cela ne nous dérange pas. Cette manière ostentatoire pose un problème. Elle dérange l’ONU et la légalité internationale», a-t-il souligné.

Concernant l’actualité nationale, le président Tebboune a réitéré son engagement à maintenir le caractère social de l’Etat et à réaliser davantage d’acquis, notamment au profit des jeunes, qui sont «l’essence même du pays», et ce, «par fidélité aux chouhada de la Révolution de Libération et à la Déclaration du 1er Novembre». «La valorisation des salaires se poursuivra en fonction de la situation économique du pays et dans des proportions raisonnables, sans déséquilibrer le budget de l’Etat», a-t-il expliqué. Le président de la République a également réaffirmé son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026, souhaitant que ce dialogue profite au pays.

Autosuffisance alimentaire et leadership énergétique

Le président de la République a souligné que l’Algérie atteindra l’autosuffisance en plusieurs produits, «à l’instar du blé dur dont l’autosuffisance sera complètement réalisée au cours de cette année», a-t-il dit. Le président de la République a également salué le progrès réalisé en matière d’exportation grâce à la qualité du produit local, notamment l’exportation des produits agricoles, et ce, suite à «la débureaucratisation du secteur agricole et au recours à des techniques agricoles avancées grâce aux efforts des agriculteurs». Il s’est dit, à ce propos, satisfait quant à la résolution du problème du foncier agricole «qui sera définitivement réglé cette année», en attendant le parachèvement des efforts devant «résoudre deux problèmes majeurs : la production de lait, notamment grâce à notre projet avec les Qataris à Adrar, et la production de viande. Je me suis entendu avec l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour parvenir à une solution définitive à la filière ovine».

Le président de la République a en outre indiqué que l’économie algérienne devrait connaître un essor économique majeur, avec l’entrée en production de plus de 11 000 projets d’investissement. Après avoir salué les progrès réalisés par la numérisation dans différents secteurs, le président de la République a rappelé les efforts de l’Etat pour lutter contre la spéculation et dissuader les spéculateurs en instaurant des sanctions sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison, qualifiant la spéculation de «résidus et de pratiques hérités d’une époque révolue» et affirmant que «la majorité des jeunes d’aujourd’hui sont loin de ces comportements».

A une question sur le projet du gazoduc transsaharien et la place de l’Algérie sur l’échiquier énergétique international, le président a affirmé l’ambition de l’Algérie de «doubler sa production de gaz naturel dans les cinq prochaines années», soulignant que l’Algérie est devenue «un fournisseur très fiable», notamment pour le marché européen. Et d’ajouter que les efforts sont en cours en vue de réaliser un «troisième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie vers l’Allemagne, pour exporter l’hydrogène et l’électricité conventionnelle et non conventionnelle», insistant sur l’importance de diversifier la production nationale d’hydrocarbures, tout en rappelant la profondeur et la qualité des relations historiques entre l’Algérie et l’Italie, lesquelles se démarquent par leur «efficacité».

Il a, à cet égard, salué les investissements italiens en Algérie, notamment dans le domaine du montage automobile, qui va permettre de passer à une véritable industrie basée sur l’augmentation du taux d’intégration nationale, outre l’investissement dans le domaine agricole, annonçant l’ouverture prochaine, par le Plan Enrico-Mattei, ami de la révolution algérienne, de son siège en Algérie.

Le président de la République s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, notamment sur le plan commercial, «après avoir connu un coup de froid», ajoutant, dans ce contexte, que l’Algérie importera de ce pays une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd El-Adha.

L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine

Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie ne renoncera pas à la Palestine et qu’elle continuera à la défendre, tout en exigeant que les responsables des crimes commis à Ghaza répondent de leurs actes. «L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine. Nous l’avons défendue et nous continuerons à le faire», mettant en avant la bataille que mène l’Algérie à cet égard au sein des Nations Unies.

«Nous avons été les premiers à appeler à la poursuite en justice des responsables des massacres à Ghaza et nous le sommes toujours», a-t-il ajouté. A cet égard, le président de la République est revenu sur la position de l’Algérie à l’égard de la Ligue arabe, rappelant qu’elle réclame, depuis les années 1970, une réforme de cette organisation. Concernant les relations avec l’Afrique, il a déclaré que l’objectif de l’Algérie est l’unité du continent et le rassemblement, tel que prôné par les anciens dirigeants.
M. B.

Le Jour d’Algérie, 23/03/2025

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