Mots clés : Maroc, Etats-Unis, visite de John Kerry en Algérie, 4ème mandat de Bouteflika, Qatar,
Royaume du Maroc
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
Direction de la Diplomatie Publique
et des Acteurs non Etatiques
546 DG9/1 03 AVR. 2014
A Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Postes Consulaires
Objet: Visite de John Kerry en Algérie
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en visite de travail en Algérie depuis mercredi, s’est entretenu aujourd’hui en tête à tête avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, avant de co-présider les travaux de la 2ème session du dialogue stratégique algéro-américain.
D’après une information rapportée par le journal El Watan, les deux ministres tiendront, cet après midi, une conférence de presse. Chaque mot, chaque expression, chaque illusion sera pesé et analysé, a expliqué le quotidien, qui s’est interrogé à l’instar des autres journaux indépendants, sur les dessous et le timing de cette visite, ainsi que celle de l’émir du Qatar dans un pays en plein campagne présidentielle, alors que le président sortant Bouteflika brigue un quatrième mandat malgré ses problèmes de santé et une contestation grandissante dans le pays.
El Watan rapporte, également, que la consigne donnée à John Kerry est de ne pas « se mêler de la politique interne actuelle » de l’Algérie, un pays toujours considéré comme « solide partenaire de la Russie, proche de l’Iran, de la Syrie et de la Chine ». John Kerry risque, selon le journal le Quotidien d’Oran, de « décevoir beaucoup de monde à Alger », puisque la position officielle américaine, réplique Al Fajr, ne changera pas et « Washington travaillera avec le président élu démocratiquement par le peuple algérien ».
Le Soir d’Algérie a rapporté une déclaration du candidat aux élections présidentielles, Ali Fewzi Rebaïne, dans le contexte de la visite du secrétaire d’Etat américain et de l’émir du Qatar en Algérie, qui a déclaré que «je n’ai pas peur de l’étranger. J’ai peur des Algériens qui nous vendent». Il s’est interrogé : «Où sont nos intérêts ?», ajoutant que ceux qui nous représentent et qui sont censés nous défendre, qui vendent le pays au plus offrant».
Dans une déclaration à la presse, rapportée hier par l’APS, le porte-parole du ministère des affaires étrangères algérien a indiqué que la visite de John Kerry, en Algérie ne s’articulera pas uniquement autour des questions sécuritaires mais elle s’intéressera aussi à la coopération économique, commerciale et politique, relevant que la deuxième session du dialogue stratégique institué entre les Etats-Unis et l’Algérie se tiendra à l’occasion de cette visite, avec une multitude de questions inscrites à l’ordre du jour.
A ce propos, il a expliqué que des groupes de travail seront mis en place et discuteront des différentes thématiques de coopération. Il s’agira, selon lui, d’un groupe de travail sur les questions politiques, un groupe sur la coopération sécuritaire et un autre groupe sur la coopération économique et commerciale.
Concernant la cause nationale, le diplomate algérien a révélé qu’elle » sera aussi au menu des discussions » en soulignant que « les Etats-Unis représentent un acteur majeur dans cette problématique » et que « l’administration du président Obama accorde tout l’intérêt à cette question, ainsi que l’ »engagement personnel de Kerry en faveur de la solution préconisée par l’ONU ».
En ce qui concerne le volet économique de cette visite, le porte parole a précisé que « la finalité recherchée à travers le dialogue stratégique américano-algérien c’est d’explorer les opportunités pour élargir les investissements et la coopération à d’autres domaines tels que les travaux publics, la biotechnologie et les technologies de l’information et de la communication ».
Quant à la situation géopolitique au Sahel, il a rappelé que « l’Algérie fait un travail en profondeur assez conséquent. C’est un pays axial dans la région. Nous œuvrons pour être des exportateurs de stabilité car notre stabilité est le meilleur garant de toute la région maghrébinc, sahélo saharienne et même méditerranéenne », soulignant le « travail colossal » de l’Algérie en direction des pays du Sahel.
Force est de constater que la visite du secrétaire d’Etat américain en Algérie a été largement médiatisée par les organes de la presse officielle en Algérie. Pour les observateurs de la scène politique dans le pays, cela peut être interprété comme une caution au processus de maintien en cours. Un avis qui n’est pas partagé par Sellal, le directeur de campagne de Bouteflika qui, a estimé, hier, à partir de Béchar où il animait un meeting électoral, que cette visite qui intervient en pleine campagne électorale prouve « toute la force de l’Algérie », et que, selon lui, « Bouteflika est un grand dirigeant respecté dans le monde entier et jouit d’un grand prestige ».
Karim MEDREK
Directeur de la Diplomatie Publique
Et des Acteurs non Etatiques


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