De l’usage de la grâce royale au Maroc

Mots clés : Maroc, Mohammed VI, grâce royale, islamistes, attentats de Casablanca 2003, prérogatives du roi, Daniel Galvan, pédophilie, pédocriminalité,

Au Maroc, les tribunaux rendent justice au nom du roi. Parmi les prérogatives du souverain figure la grâce royale. Elle est accordée à  sept occasions dans l’année : lors des trois fêtes religieuses de l’Aïd el Kébir, de l’Aïd el Fitr et le Mouloud et lors de quatre cérémonies nationales (manifeste de l’Indépendance, fête du Trône, commémoration de la révolution du roi et du peuple et la fête de la jeunesse).

Chaque année, ce sont donc des centaines de Marocains qui sont graciés par sa majesté (prisonniers de droits communs, islamistes condamnés pour terrorisme, journalistes), avec une nette prédilection pour les islamistes.

Des records ont été battus au lendemain des attentats de Casablanca de mai 2003 : alors que la justice marocaine avait condamné des dizaines d’islamistes présumés à  de lourdes peines de prison, la plupart ont été graciés par Mohammed VI.

Cela a suscité un débat au Maroc sur les grâces royales qui servent à palier les injustices de la justice. Mais à  mon sens cela n’est pas valable puisque le Palais n’envisage pas sérieusement de réformer l’institution judiciaire et la justice se rend au nom du souverain.

Un pédophile espagnol libéré grâce à une grâce royale marocaine

Daniel Galván Viña a été reconnu coupable il y a deux ans d’abus sexuels sur 11 enfants âgés de 3 à 15 ans et condamné à 30 ans de prison.

La décision du roi Mohammed VI du Maroc d’accorder une grâce royale à des centaines de prisonniers a remis un pédophile notoire dans la rue.

Le monarque marocain a accordé le 30 juillet 2013 une grâce totale ou partielle à 1 044 prisonniers à l’occasion des festivités de la Fête du Trône. Parmi eux, 48 Espagnols dont la libération avait été demandée par le roi Juan Carlos et négociée par le CNI et son homologue marocain, la DGED. La majorité d’entre eux avaient été condamnés pour trafic de drogue, mais le nom de Daniel Galván Viña s’est retrouvé sur la liste.

Galván, 64 ans, a été condamné il y a deux ans à 30 ans de prison pour abus sexuels sur onze enfants âgés de trois à quinze ans. L’affaire a suscité un tel intérêt qu’un reportage télévisé de 50 minutes a été diffusé en prime time.

Des ONG et des partis d’opposition organisent des manifestations nocturnes devant le Parlement à Rabat. On ignore comment Galván a été inclus et le CNI nie avoir demandé sa libération. Lors d’une réunion entre les monarques en juillet, le roi Juan Carlos n’a nommé qu’un seul prisonnier, Antonio García Vidriel, et a demandé qu’il soit autorisé à purger sa peine en Espagne.

La liste des 48 détenus a été établie par le ministère de la Justice et les autorités pénitentiaires marocaines. Leur âge, la durée de leur peine et leur comportement ont été pris en compte. Galván aurait traversé la frontière vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Avec Bakchich et El Pais

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