Mots clés : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Staffan de Mistura, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité, statu quo,
par Abdelkrim Zerzouri
Le dossier du Sahara occidental sera sur la table d’une énième réunion à huis clos du Conseil de sécurité onusien, le 16 avril prochain. Dans ce cadre, l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a engagé des consultations afin d’établir son rapport sur «la situation et les perspectives du processus de paix» au Sahara occidental, au moment où le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, présentera un rapport sur «le développement de la situation dans la zone couverte par le mandat de la mission de l’ONU».
Difficile de croire à des développements importants par rapport au constat établi lors de la présentation, il y a une année, d’un rapport de même objet devant le Conseil de sécurité. D’ailleurs, on peut affirmer que le dossier qui fait du surplace depuis plus de cinq décennies n’est pas près de connaître son épilogue, tant qu’on ne s’attaque pas aux racines du mal, en l’occurrence les obstacles rencontrés par l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans ce territoire « non autonome », dont « la décolonisation n’est pas terminée », selon l’ONU elle-même.
Pour se situer tout près, en 2024, la dernière résolution de l’ONU a renouvelé le mandat de la Mission jusqu’au 31 octobre 2025, tout en soutenant « une solution politique réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable ». Un langage diplomatique sans angles solides, prêchant le bon chemin à prendre sans tracer la voie à suivre. Et puis, comment interpréter en langage cru, hors du ton diplomatique, « la solution politique réaliste » à laquelle tient le Conseil de sécurité ? Déjà, le huis clos du Conseil de sécurité, quand il se penche sur ce dossier, n’est pas de nature transparente.
Le plan de paix adopté conjointement par l’ONU et l’Union africaine (UA), en 1991, accepté par les deux parties au conflit, avait été adopté unanimement par le Conseil de sécurité, comme étant «la solution la plus pratique et la plus réaliste ayant fait l’objet d’un consensus», comme le rappelle le représentant du Front Polisario aux Nations unies et coordinateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Omar, qui a rappelé, également, «l’engagement de la partie sahraouie en faveur d’une paix équitable et durable», insistant sur «l’attachement du peuple sahraoui à son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, mais aussi à son droit à la résistance par tous les moyens légaux, incluant la lutte armée, pour obtenir son indépendance». Alors que le Maroc s’attache à son prétendu plan d’une autonomie sous sa souveraineté.
Le fossé est grand entre les deux parties au conflit, et pour le combler, le Conseil de sécurité onusien ne fait pas grand-chose, sinon faire durer un statu quo « inacceptable », selon les termes de la dernière résolution de l’ONU, elle-même. On fait durer le statuquo quand on ne s’en tient pas clairement et ouvertement aux termes du plan de paix adopté en 1991.
Est-ce que les consultations de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, avec les parties au conflit ont fait avancer le processus politique en 2025 ? C’est à cette question nodale que devrait répondre la réunion à huis clos du Conseil de sécurité prévue le 16 avril prochain. Toute autre parodie de langage diplomatique participerait à faire durer un statuquo qui devrait forcément servir des intérêts pas trop déguisés.
Le Quotidien d’Oran, 17/03/2025
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