Sénégal-Maroc: Macky Sall rattrapé par la maleldiction du peuple sahraoui

Le Maroc, terre d’accueil de dirigeants ripoux déchus

Le Maroc, c’est connu, est une terre d’accueil des dirigeants corrompus devenus personna non grata. Rabat a en effet accueilli d’anciens leaders aux mauvaises réputations comme l’ex-dictateur Zaïrois Mobutu Sese Seko, l’ancien Shah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi, le capitaine Dadis Camara, l’assassin de Thomas Sankara Blaise Compaoré, Macky Sall…

Pour la plupart d’eux, le Royaume évoque « des raisons humanitaires », mais c’est en réalité sur insistance de la France en échange de son soutien dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis, les habitants autochtones du Sahara Occidental, l’ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975.

Le dernier en date, l’ex-président sénégalais, en échange de son retrait, a été nommé par Paris Envoyé Spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) après avoir violemment sévi contre sa population en vue de briguer un troisième mandat en dépit des restrictions imposées par la Constitution du pays.

Macky Sall s’est installé avec son épouse dans leur somptueuse villa de Marrakech en avril 2024. Une demeure que, selon Mondafrique, l’ancien chef de l’Etat apprécie particulièrement et dans laquelle il s’est souvent rendu en famille ces dernières années. En raison de sa très bonne relation avec Mohamed VI, une relation née des services rendus par l’ancien président sénégalais qui ont facilité l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine et la suppression de la question du Sahara Occidental des agendas de l’organisation panafricaine.

Sous le titre de « Le Sénégal, porte-flambeau du retour du Maroc à l’UA et trouble-fête du Sommet arabe », le média « Mauritanie sans frontières » a affirmé que Macky Sall a reçu, lors d’un de ses nombreux séjours au Maroc, le montant de 50 millions d’euros en vue de « conduire le plan de retour du Maroc au sein des instances de l’union africaine après plus de 33 ans d’absence et s’est fait passer pour un moyen de pression et de chantage contre la Mauritanie pour faire capoter le sommet arabe ».

« C’est le Sénégal de Macky Sall qui a décroché le marché pour 50 …millions d’euros déboursés par le Royaume de Mohamed VI en vue de faire accepter aux africains un retour de Rabat contre l’exclusion de la RASD », indique le média mauritanien.

« L’objectif fixé était d’obtenir l’exclusion pure et simple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) lors du sommet de Kigali (de 2014, ndlr) mais cela s’est heurté aux textes et à la charte de l’Union africaine et au refus catégorique de l’Afrique du Sud et de l’Algérie ».

Au Sénégal, Macky Sall a semé la culture de la mendicité

Quatre ans après son accès à la présidence, en 2016 plus précisément, les accointances de Macky Sall avec le Royaume de Rabat ont été mises à nu par les Maroc Leaks, une série de documents confidentiels de la diplomatie et des services secrets marocains qui semble avoir été fuités par la DGSE dans le cadre d’un réglement de compte entre barbouzes.

Grâce à ces fuites, nous avons appris que le chef de la diplomatie de Macky Sall, le dénommé Mankeur Ndiaye, a pris l’habitude de passer chaque année pour recevoir sa récompense pour ses complots contre le peuple sahraoui à Addis Abeba. Une lettre de l’Ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Berrada, atteste de son passage pour faire part de son souhait d’obtenir du Maroc «trois places de pèlerinage qu’il souhaiterait octroyer à ses proches». «Je vous prie de bien vouloir accepter le principe de ce soutien et donner vos instructions pour que les montants conséquents soient adressés au Ministre Mankeur N’diaye qui a toujours réagi positivement à nos démarches et doléances», écrit l’ambassadeur marocain.

Dans une autre lettre, Berrada fait part de la remise « en mains propores » au chef de la iplomatie sénégalaise le montant de 8.224.754 francs CFA ». « Monsieur le Ministre m’a exprimé toute sa gratitude pour ce geste qui lui a permis de prendre en charge trois pèlerins », conclue la lettre.

Dénoncée par un blog sahraoui et reprise par la presse sénégalais, l’affaire a fait du buzz au Sénégal. Parmi ses titres :

– Mankeur Ndiaye est indigne de diriger notre diplomatie (Sene.news).

– Scandale des billets pour la Mecque demandés au Maroc : Le Mouvement pour l’Ethique et la Démocratie demande la démission de Mankeur N’diaye (Xalima)

– Monsieur le Président, lavez l’honneur perdu du Sénégal devant le Royaume du Maroc, demande la Plateforme « AVENIR, Senegaal bi ñu bëgg » (Leral TV)

Acculé, Mankeur Ndiaye a été contraint de réagir. « Si l’objectif visé est d’amoindrir ou d’atténuer le soutien que le Sénégal apporte au Maroc sur la question du Sahara occidental, au moment où le dossier est en examen à l’Union africaine, dans le cadre de son Sommet en cours, c’est également peine perdue(…) Le ministre des affaires étrangères que je suis, sur instruction de Monsieur le Président de la République, qui détermine la politique extérieure du Sénégal, continuera comme par le passé, à défendre les positions diplomatiques du Sénégal sur ce dossier, positions diplomatiques qui remontent au magistère du Président Léopold Sedar Senghor », a-t-il déclaré dans des propos repris par le journal Senego.

Troublées par les révélations du hacker Chris Coleman, les autorités marocaines ont déclaré, dans un premier temps, que les documents étaient faux pour ensuite tenter de banaliser l’affaires en indiquant, dans un communiqué, que « cette démarche est bel et bien accomplie au profit de quelques autorités religieuses du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau, pays que couvre cette ambassade » (…) « Le site à l’origine de cette information est un site hostile qui use de la manipulation et de la déformation pour tenter de nuire au Roayume et à ses alliés à la veille de chaque échéance internationale, continentale et régionale », conclue le communiqué.

Une autre lettre dévoile le combat entre les responsables sénégalais pour gagner les faveurs du Maroc. Mankeur Ndiaye s’en prend à celui qui a été son ami, mais surtout son patron à la tête du Ministères sénégalais des Affaires Etrangères, Cheikh Tidiane Gadio.

Dans une lettre envoyée, le 10 septembre 2014, par l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Taleb Barrada, celui-ci fait part d’une audience que Mankeur Ndiaye lui a accordé. « Le Ministre sénégalais a soulevé un point qui semblait lui tenir à cœur, à savoir : la visite au Maroc, en août dernier de l’ancien MAE sénégalais Monsieur Cheikh Tidiane GADIO, Envoyé Spçecial de l’OCI pour la Centrafrique », a écrit Barrada. « Le Ministre sénégalais a avancé également que s’il y a aide du Maroc, il devrait être accordé à l’Etat du Sénégal et non à Monsieur Gadio », a-t-il ajouté.

Tout est dit, écrit. Entre les autorités marocaines et sénégalaises c’est la « transparence ». Ceux qui croient que les relations entre le Maroc et le Sénégal sont basées sur des intérêts des deux pays et des deux peuples n’ont qu’à lire les documents qui apparaissent sur les photos.

Fin de la lune de miel du couple Macky Sall-Mohammed VI ?

La Cour des comptes du Sénégal a publié il y a une vingtaine de jours un rapport sur la gestion des finances publiques sous Macky Sall. À la suite de cet audit, on parle de poursuites judiciaires contre Macky Sall et certains de ses anciens collaborateurs. La Cour a souligné que les faits relatés dans son rapport sont « présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestion de fait ou d’infractions à caractère pénal ».

« Je ne lui donne pas de circonstances atténuantes. Tout ce qui s’est passé s’est passé sous ses ordres. On peut même le considérer comme le chef de gang qui a commis des actes criminels. Des poursuites judiciaires ne sauraient être évitées », a dit Moustapha Ndjekk Sarr, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement.

Le déficit budgétaire « recalculé » par la Cour, pour l’année 2023, est par exemple de 12,3 % contre les 4,9 % annoncés. La Cour a également pointé « une dette bancaire importante contractée hors circuit budgétaire » et « non retracée dans les comptes de l’État ».

Selon le site mauritanien CRIDEM, « le Royaume du Maroc a informé de manière discrète l’ancien président sénégalais, Macky Sall, qu’il n’était plus le bienvenu sur son territoire et qu’il devait quitter le pays ».

« Les nouvelles autorités sénégalaises auraient transmis, via les canaux diplomatiques, un message clair au Maroc : si Macky Sall venait à être réclamé par la justice sénégalaise, Rabat devrait impérativement collaborer pour son extradition, sous peine de voir les relations entre les deux pays connaître un revers inouï », indique le site citant « des sources généralement bien informées ».

Si l’information s’avère véridique, l’ancien président a été rattrapé par la malédiction de ses méfaits contre des réfugiés qui, depuis 50 ans, attendent dans la Hamada de Tindouf de pouvoir jouir de leur droit à l’autodetermination et à l’indépendance.

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