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Maroc Leaks : Texte complet de l’article sur Mohammed VI à 20.000 dollars

Richard Miniter, un journaliste qui n’arrive pas à arrondir ses fins de mois en raison de son incompétence, a trouvé dans le lobbying du Maroc une manne d’or. L'article à 20.000 dollars a été publié dans la version francophone du magazine Foreign Policy.

La guerre la plus inutile du monde

Entre une tour de roche volcanique inutilis­able et un océan de sable sans vie, où gît un amas de détritus incinérés laissés au gré du vent après le départ des nomades, me voila nez à nez avec un officier militaire du Front Polisario. “N’est-il pas beau mon pays?”

A mes pieds, les restes carbonisés d’une bouteille de Fanta sont la seule preuve que je n’ai pas re­monté le temps à 10 000 avant J.-C.

Le Front Polisario lutte depuis des décennies pour mettre la main sur cette étendue de désert du territoire du Royaume du Maroc. “ Sahara Occidental”, c’est le nom donné par le Front à cette zone de 266 000 kilomètres carrés, un vrai concentré de soleil et de stérilité, qui s’étale sur une superficie plus grande que celle du Royaume-Uni.

Des milliers de séparatistes et de soldats ont laissé leur vie dans ce désert depuis 1975. Le Maroc et les Nations Unies ont dépensé des mil­liards de dollars depuis pour se protéger des attaques armées contre les personnes et les biens. Entre-temps, plus de cent mille réfugiés arrivent à peine à subsister dans les camps sordides, où ils vivent tributaires de l’aide alimentaire et de produits importés.

La question reste posée : Pourquoi? Pourquoi un groupe rebelle tient-il à mettre la main sur cette partie du désert, au prix d’une lutte de plusieurs décennies? La vraie raison, celle que j’ai pu découvrir après un séjour d’une semaine dans les camps de réfugiés, proches de Tindouf en Algérie, administrés par les séparatistes, est un récit tragique de revanchisme, de culpabilité occidentale postcoloniale et de rivalité régionale.

Le paysage n’est pas beau, certainement pas à la manière d’Er-Rachidia, à l’Est du Sahara, dont les dunes – de la taille de gratte-ciel – se dépla­cent constamment ni de celle des vastes étendues désertiques du Nord du Darfour au Soudan. Trouver des terres plus inutiles relèverait presque de l’impossible. Moins de 0,02% de cette superficie est arable, les tem­pératures estivales peuvent y atteindre 60 degrés Celsius, la pluie y est rare, les vents chauds et humides du sirocco peuvent souffler à 60 km/h transportant du sable et érodant habitations et machines, et le souffle de l’harmattan réduit le plus souvent la visibilité à moins de trois mètres, selon le World Fact Book de la CIA. Le Front Polisario, groupe se faisant passer pour un mouvement de libération nationale sahraoui, prétend que cette zone est riche en ressources naturelles.

Au mieux, cette revendication est suspecte. Certaines parties du Sahara Occidental sont présentées comme étant riches en phosphates. Toutefois, ce minerai n’a pas de quoi rendre le Sahara Occidental riche. Le prix du marché mondial des phosphates n’a cessé de baisser en valeur con­stante depuis presque deux décennies, alors même que la demande mondiale pour ce minerai est en croissance. Aussi, l’exploitation des gisements phosphatés exigera des milliards de dollars en investissements dans les routes, les ports et la production d’énergie, en plus d’un régime juridique stable garantissant les droits de propriété, les contrats et les autres élé­ments nécessaires de l’état de droit. Le plus gros du Sahara Occidental – côté rebelles – s’étendant sur un mur de sable long de 2 000 kilomètres érigé par le Royaume du Maroc pour tenir le Polisario à distance, est une vaste étendue in­culte livrée à l’anarchie, dans laquelle les rebelles eux-mêmes n’arrivent pas à assurer un semblant d’ordre. A défaut d’infrastructures et de pou­voir légitime, aucune société minière digne de ce nom ne voudrait engager les vastes sommes nécessaires à l’extraction des phosphates. Enfin, il existe d’innombrables gisements phosphatés encore inexploités du côté marocain du mur de sable, où l’existence d’un régime juridique stable et les infrastructures routières rendent de tels in­vestissements plus profitables. Ainsi, l’idée sel­on laquelle les phosphates enrichiront le Front Polisario, et le people sahraoui qu’il prétend représenter, n’est rien de plus qu’un autre mirage du désert.

Les droits de pêche et de prospection pétro­lière pourraient certes s’avérer lucratifs, mais ces derniers portent sur des régions en dehors des côtes contrôlées par le Maroc : à des centaines de kilomètres du territoire administré par le Polisa­rio. Ainsi, la guerre n ’en est pas une pour les ressources ou les richesses.

Alors, est-ce une guerre pour l’auto-détermi­nation nationale? C’est en tout cas la présenta­tion qu’en fait le Polisario aux Nations Unies et à la presse internationale. Mais une visite aux camps permet rapidement de remettre en ques­tion cette vision.

Smara est le plus grand des cinq camps de réfugiés administrés par le Polisario dans le sud-ouest algérien. La culture ici est aux an­tipodes des déclarations publiques faites par les séparatistes. Par le truchement d’un interprète, j’ai pu échanger avec des marchands tenant des échoppes construites en petites briques crues. Tous se vantaient de proposer les articles les plus récents venant directement de Mauritanie.

Originaire du Wisconsin, Jessica van den Heuvel, travaille pour l’association à but non lucratif Shelter Now, comme enseignante bé­névole de langue anglaise pour les réfugiés du camp. Elle explique que les modes de la “mulfa,” vêtement de dessus aux couleurs vives dans lequel les femmes mauritaniennes s’enveloppent, sont mues par les changements saisonniers en Mauritanie. Lorsqu’une couleur ou un modèle ne sont plus au goût du jour en Mauritanie, il ne se passe pas une semaine avant qu’ils ne soient démodés dans les camps. Il en va de même pour les articles de bijouterie, les sacs et même les téléphones mobiles. L’argot mauritanien est sur toutes les lèvres. Malgré les proclamations et l’endoctrinement du Polisario, les résidents des camps n’essaient pas de créer une identité dis­tincte, mais singent celle de Mauritanie.

Ayant vécu avec une famille dans le camp de Smara et passé beaucoup de temps avec les étudiantes, van den Heuvel a pu glaner des informations sur la vie secrète des jeunes filles dans les camps. Lorsqu’elles atteignent l’âge de 9 ans, explique-t-elle, les fillettes commencent à trouver les moy­ens de prendre du poids. Voile des fillettes cherchant désespérément à prendre du poids dans des camps manquant désespérément de nourriture. Les fillettes plus grasses attirent beaucoup plus les jeunes hommes que les fillettes plus fines; ainsi les normes sociales dans les camps reflètent celles des tribus de la Mauritanie septentrionale, de laquelle la plupart des réfugiés s’approvisionnent en nourritures. Parfois, leurs mères les nour­rissent de force de lait dans l’espoir de les rendre plus attirantes. D’autres filles achètent des hormones animales de croissance sur le marché noir, dans l’espoir de devenir voluptueuses.

La couleur de la peau aussi est un aspect très important pour les jeunes filles. Même par temps chaud, les filles s’enveloppent de la tête aux chev­illes dans les mehlsas, portent leurs gros gants en laine (souvent de couleur rose indien ou orange brillant) et des lunettes de soleil en plastic trop grandes. Elles ne se couvrent pas la peau pour des raisons religieuses, mais plutôt sociales. Comme en Mauritanie, une jeune fille à peau claire a plus de prétendants et reçoit une dot plus élevée qu’une autre au teint plus foncé. Pour les jeunes filles qui ne pensent pas que leur teint est suf­fisamment clair, il existe un produit disponible sur le marché noir connu sous le nom “el nila.” Cette crème est dite contribuer au blanchiment de la peau. Les effets à long terme sur la santé de ce remède traditionnel ne sont pas connus, et pourtant presque toutes les futures mariées en achètent durant la semaine précédant leur mariage. Certaines jeunes filles achètent el nila pendant plusieurs années dans l’espoir de trouver le bon prétendant.

Une autre enseignante d’anglais me disait que les femmes qui avaient un niveau d’éducation un peu plus élevé aspiraient se marier à un mauri­tanien pour quitter les camps. “Plusieurs étu­diantes se sont d’ailleurs mariés à des maurita­niens.”

Au moins auprès des femmes, les camps – composantes de base de toute culture – sont l’équivalant social d’une colonie mauritanienne, et non d’une identité sociale distincte.

Quant aux jeunes hommes, eux aussi aspirent aller en Mauritanie à la recherche d’un travail. Sans travail, il leur est quasiment impossible de se marier dans les camps. Je me suis arrêté une fois pour parler à un groupe de garçons qui s’apprêtaient à jouer au football. L’un d’eux se plaignait des exigences irréalistes des jeunes filles prétendant au mariage: de l’argent pour équiper la maison avec des théières, de la vaisselle et des casseroles, de la literie, des vêtements pour bébé, et bien sûr une maison pour elle. Un autre gar­çon ajouta: “Dans les camps, ca peut prendre 10 ans pour gagner autant d’argent”.

Par contre en Mauritanie, ils peuvent con­duire des camions ou les surveiller contre les trafiquants de drogues, les contrebandiers de cigarettes ou les vendeurs d’armes. Certains ont même cherché à se faire recruter par les brigades armées d’Al Qaeda au Maghreb, affiliées à la tristement célèbre organisation terroriste. Au moins les garçons des camps auxquels j’ai parlé ne veulent pas rester pour se créer une identité autre; ils veulent juste aller vers le sud pour se trouver un travail et une femme.

Et les téléphones mobiles amènent de plus en plus les gens à mettre en doute le discours of­ficiel sur le Maroc. L’un des commerçants, Mo­hammed, qui n’a voulu me donner que son pré­nom, m’a carrément fait un cours sur la cause du Polisario et la perfidie du Maroc. Puis je lui ai demandé s’il parlait à sa famille au Maroc: “toutes les semaines,” m’a-t-il répondu.

A ma question sur ce que les membres de sa famille lui racontaient sur leur vie au Maroc, il a répondu : “Il fait bon vivre au Maroc. Il y a du travail, des écoles.”

Il n’est pas le seul à me dire ceci. Presque chaque habitant du camp ayant un téléphone portable me dit la même chose. En communiquant di­rectement avec les membres de leurs familles, ils savent que la vie au Maroc est différente de celle que la propagande du Front Polisario ne cesse de leur décrire. Ils entendent parler de mariages avec des tables gorgées de nourriture, de cous­ins achetant des voitures neuves et de possibili­tés de travail leur permettant de vivre dans des maisons équipées des services d’eau potable et d’électricité. A un réfugié vivant dans un cube en briques crues, où l’eau doit être transportée dans de lourds fûts en plastic et l’électricité provient de panneaux solaires alimentés par des batteries de voitures, ceci semble un autre monde.

Certes, les seules personnes dans les camps qui parlent aux membres de leur famille au Maroc sont les hauts responsables. Le gouverneur Bu­nia, qui administre le camp de Smara, dans lequel vivent 43,000 personnes, me disait, non sans une certaines fierté, qu’il n’avait pas parlé à sa fa­mille en 35 ans. Mouloud Said, le Représentant du Polisario à Washington, DC, me disait avec tristesse qu’il n’avait pas parlé à son père pen­dant des décennies, et qu’il n’allait plus pouvoir le faire désormais. Ce dernier est décédé dans un hôpital ultramoderne marocain. Said n’est pas si impitoyable qu’il y paraît; il sait qu’une vis­ite au Maroc lui aurait coûté son travail. Ceci me rappelle mes derniers jours de l’Allemagne de l’Est, durant lesquels seuls les hauts fonction­ naires communistes ne regardaient pas la télévision ouest-allemande ou ne parlaient pas à des membres de leur famille vivant dans la partie Ouest plus prospère.

Le gouverneur adjoint des camps d’El Aauin siège sur un petit trône capitonné éventré. Il commence par la leçon d’histoire habituelle, cata­loguant la guerre avec le Maroc et les souffrances du people sahraoui. Mais, il faut le dire, l’homme est plus intéressant que ses propos.

Il est né en 1964 à Tirus, village marocain proche de la frontière mauri­tanienne. Lui non plus n’a pas vu les siens depuis des décennies. Lorsque je lui demande si la guerre contre le Maroc est un jihad, il répond “Oui, c’est un jihad parce que nous avons été agressés et notre pays spolié.”

Il est visiblement amer de voir quelques quatre à cinq mille personnes quitter le camp chaque année pour le Maroc. Il prétend qu’ils “vivent dans des maisons très spacieuses à Rabat” et qu’ils perçoivent une alloca­tion mensuelle de $1300 Euros.

A un officier militaire nommé par le Front Polisario pour contrôler mes allers et venues à l’intérieur du camp, j’ai posé la question : « qu’est-ce qui différencie les personnes du Sahara Occidental de celles de Mauritanie ou du Maroc? » Il prit le temps de réfléchir et finit par concéder qu’eux aussi enroulent leur turban et s’habillent exactement de la même manière que les peuples du désert du Maroc et de la Mauritanie. Il reconnaît que le dia­lecte et les pratiques religieuses sont aussi identiques. Il finit par ajouter : “Mais nous montons nos chameaux de manière différente.”

Une différence qui ne justifie certainement pas une guerre qui perdure depuis des décennies.

Pour trouver la cause réelle de la guerre, j’ai demandé à rencontrer le chef du Front Polisario: Mohammed Abdel Aziz. Je l’ai trouvé dans une enceinte fortifiée, à l’intérieur d’une salle avec des chaises et des canapés par dizaines. De toute évidence, c’est la salle du trône où l’homme fort reçoit les délégations étrangères.

Il se met alors à me réciter la litanie habituelle de décisions légales onus­iennes et internationales qui, supposément, promettent la terre au Front Polisario.

Je n’ai pas pris la peine de remettre en question ses propos. Certes, les cartes remontant au 7e siècle montrent la région comme appartenant au Royaume du Maroc, période à laquelle Moulay Rachid, fondateur de la dynastie alaouite, avait unifié le Maroc sous son règne, au milieu des an­nées 1800. Depuis lors, les cheikhs sahraouis avaient fait allégeance à travers des engagements connus sous le nom de Dahirs, et ont été nommés par le Roi du Maroc comme chefs de leur tribu.

Toutefois, je lui rappelle ce que l’un de ses aides, Khadad, m’avait dit quelques jours auparavant. Ne se donnant pas la peine de chasser la mouche s’attardant sur son visage, Khadad fulmine des propos sur le fait que le Maroc est un état policier, comptant des prisonniers politiques par dizaines. Je lui ai demandé pourquoi il n’acceptait pas l’amnistie of­ferte par le Roi, assortie d’une villa en bord de mer au sud du Maroc? Sa réponse était des plus révélatrices: “Après 35 ans, il est difficile d’accepter le fait de devoir ‘se la boucler et être marocain’.

J’ai demandé à Abdel Aziz si ce sont tout simplement les années de souffrance dans les camps qui rendent politiquement difficile toute décision d’accepter tout compromis, amnistie et autonomie, dans un Maroc unifié.

Il en convient en partie et me raconte une histoire sur une confronta­tion avec de jeunes radicaux lors d’une réunion de parti il y a de cela plusieurs années. Les jeunes hommes n’avaient pas connu la période 1975-1991 que les responsables du Front Polisario plus âgés appellent “les années de plomb” — les années de guerre, de famine et de morts. Ils n’ont connu que les années du cessez-le-feu après 1991 et pensaient que la guerre était le meilleur moyen de mettre un terme à la situation désespérée qu’ils vivent dans les camps. Il n’osait même pas essayer de les dissuader d’entrer en guerre avec le Maroc. Alors, oui, les souffran­ces dans les camps maintiennent une guerre qui, autrement, n’aurait aucun sens.

Mais il y a toutefois d’autres raisons à la guerre. Presque chaque haut responsable du Front Polisario, y compris Abdel Aziz lui-même, pos­sèdent des propriétés et des comptes bancaires en Europe, en particulier en Espagne. Au total, ils ont dû mettre la main sur quelques millions de dollars. Si la guerre se termine par une amnistie et par une solu­tion d’autonomie régionale, comme le Maroc le propose, les sommes d’argent conséquentes détournées des versements d’aide provenant de l’ONU, de l’UE, des gouvernements régionaux espagnols et français et des organisations non gouvernementales cesseront du jour au lend­emain. Les leaders du Polisario ont un intérêt économique à conserver le statu quo, même au détriment de leurs popu­lations dans les camps.

L’Algérie aussi a un intérêt dans la poursuite du conflit. Elle offre un abri sur son territoire au Front Polisario, et ses ambassades délivrent des visas aux journalistes, missionnaires et ONG membres — empochant au passage la somme de $135 par personne pour ce priv­ilège. Et plus important encore, l’Algérie en tire un avantage stratégique. Elle pense que ce conflit épuise et distrait le voisin marocain, et partant lui confère un semblant de leadership au Maghreb.

Enfin, le Polisario a pu vaincre sur le front de la politique internationale. En Europe, il a pu séduire la gauche et en Amérique, la droite. Les gouvernements régionaux espagnols de tendance gauchiste, y compris celui de Catalogne, finan­cent le quasi-état du Polisario. Presque toutes les écoles espagnoles dans les camps sont financées par soit une agence d’un gouvernement régional espagnol soit par une organisation à but non lucratif affiliée à l’Etat espagnol. Des camions arborant des plaques minéralogiques espagnoles parcourent les rues poussiéreuses des camps, où des citoyens espagnols tiennent des restaurants et des boutiques. D’autres gouvernements eu­ropéens y jouent également un rôle. Un gouver­nement local autrichien y sponsorise une école. Des subventions françaises sont utilisées pour soutenir un hôpital, et ainsi de suite. Sans ces moyens de survie et ces dons accordés par les Européens – évidemment rongés par les souve­nirs de culpabilité postcoloniale – le Polisario aurait tout simplement recherché une trêve. Ce que les anticolonialistes européens ne réalisent pas ou ne veulent pas admettre c’est qu’ils ont tout simplement créé une autre colonie en Af­rique —les camps Polisario.

Finalement, certains conservateurs améric­ains — dont la mère du Sénateur John McCain, l’ambassadeur du Président Reagan en Suisse et une pléthore d’actuels et d’anciens employés à Capitol Hill — ont donné un soutien médiatique important à la thèse polisarienne. Ces derniers semblent s’être laissé leurrer par les boniments à la graisse d’oie du représentant du Polisario à Washington.

Alors pourquoi cette guerre vaine — une bataille pour un mouchoir de poche en plein désert, sans valeur — dure-t-elle autant? : Il y a fort à parier que l’argent, la politique, la culpa­bilité et la crédulité y sont pour beaucoup.

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