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Le mouvement antidrogue demande à l’Europe de s’asseoir pour discuter avec le Maroc afin de freiner le narcotrafic en Andalousie

Il réclame que les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Espagne et de plusieurs pays européens, qui se réunissent ce vendredi lors d’un sommet contre le crime organisé, engagent un dialogue avec le principal producteur de haschisch au monde.

« Qu’ils s’asseyent avec le Maroc, car le narcotrafic doit être stoppé depuis les deux rives, depuis le point de départ et le point d’arrivée. » C’est ce que demande Francisco Mena, président de la coordination antidrogue Alternativas du Campo de Gibraltar, aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Espagne et de plusieurs pays européens réunis ce vendredi à Cadix pour la IVe Réunion ministérielle de la Coalition des pays européens contre le crime organisé.

Le sommet a été bien accueilli par le mouvement antidrogue du Campo de Gibraltar, qui insiste néanmoins sur la nécessité d’un dialogue entre « les deux parties » pour aborder ce problème, c’est-à-dire entre l’Europe, en tant que territoire récepteur de la drogue, et le Maroc, en tant que pays producteur de ces substances.

Mena a souligné que le pays africain « joue un rôle très important » dans cette question et que, pour cette raison, le dialogue doit se faire avec l’Union européenne et ne pas être « une négociation bilatérale entre l’Espagne et le Maroc », car « ce que l’on voit ici » n’est que « la partie émergée de l’iceberg du narcotrafic ». Il fait référence aux narco-lanchas qui arrivent par le fleuve Guadalquivir ou par le détroit de Gibraltar et rappelle que « la destination finale » de cette drogue est le marché européen.

Francisco Mena a positivement évalué la présence du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et du ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec les Cortes, Félix Bolaños, à ce sommet international. Il estime que cela montre que le gouvernement espagnol « accorde une grande importance » à cette réunion des ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Allemagne, de Belgique, de France, d’Italie, des Pays-Bas, de Suède et, bien sûr, d’Espagne.

Concernant cette quatrième Réunion ministérielle de la Coalition des pays européens contre le crime organisé, le représentant de la plateforme antidrogue a insisté sur « l’opportunité » offerte à l’Espagne d’expliquer « l’important travail réalisé » dans la province de Cadix par les agents de la Surveillance douanière, de la Police nationale et de la Garde civile, ainsi que de mettre en lumière « les risques qu’ils encourent ». Il a rappelé que des agents perdent la vie dans des « accidents collatéraux » et lors d’événements tels que ceux survenus à Barbate il y a un an, où deux gardes civils ont été tués après avoir été percutés par une narco-lancha.

Selon lui, il est « bénéfique » de renforcer la coopération avec les autres pays européens, « notamment en matière d’enquête et d’échange d’informations », car, comme il l’a souligné, « les grandes organisations criminelles » impliquées dans le narcotrafic et qui ne sont pas implantées en Espagne se trouvent dans des pays comme « la Suède, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni ». C’est pourquoi il a mis en avant l’importance de la coopération et de l’enquête internationale.

À cela s’ajoute le fait que, depuis Cadix, il est possible de montrer « la situation et la réalité » de la province en raison de sa proximité avec le Maroc, faisant de cette région « la première barrière contre le trafic de haschisch » en provenance d’Afrique. Il a également souligné l’importance du combat mené « ici » pour empêcher que « trop de drogue » ne parvienne aux autres pays européens.

Le sommet

Le Parador de Cadix accueillera ce vendredi à partir de 9h30 la IVe Réunion ministérielle de la Coalition des pays européens contre le crime organisé, à laquelle assisteront le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et le ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec les Cortes, Félix Bolaños.

L’Espagne accueille pour la première fois cette réunion, dont les précédentes éditions ont eu lieu à Amsterdam (2022), Anvers (2023) et Hambourg (2024), comme l’a rappelé le ministère de l’Intérieur.

La Coalition est née en décembre 2021 à Bruxelles avec pour objectif de renforcer la coopération dans la lutte contre la criminalité grave et le narcotrafic. Elle réunit les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, de France, d’Italie, des Pays-Bas et de Suède.

ABC, 13/02/2025

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