UA : L’Algérie et le Maroc s’affrontent au Conseil de paix et de sécurité

Au dernier tour, l'Algérie a obtenu 30 voix tandis que le Maroc en a recueilli 15. Cependant, en raison des abstentions, aucun des deux pays n'a atteint la majorité des deux tiers requise pour gagner le siège au Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine.

Rivalité entre le Maroc et l’Algérie lors des élections cruciales de l’UA

Le drame de l’élection du Conseil de paix et de sécurité pourrait sembler insignifiant comparé à ce qui est attendu lors du prochain vote pour la direction de la Commission de l’UA.

Un affrontement diplomatique a éclaté entre le Maroc et l’Algérie à Addis-Abeba lors de la réunion du Conseil exécutif de l’Union africaine, où les ministres des Affaires étrangères se sont réunis pour élire les hauts dirigeants de la Commission de l’UA.

Comme prévu, la rivalité entre les deux puissances d’Afrique du Nord s’est transformée en une lutte acharnée pour un siège au Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPSUA), les deux pays bloquant la candidature de l’autre, ce qui a finalement conduit à une impasse électorale.

Au dernier tour, l’Algérie a obtenu 30 voix tandis que le Maroc en a recueilli 15. Cependant, en raison des abstentions, aucun des deux pays n’a atteint la majorité des deux tiers requise pour la victoire, ce qui a entraîné le report de l’élection.

C’est un résultat classique lorsque ces deux rivaux se rencontrent : des tensions croissantes plutôt qu’un consensus.

Les batailles de l’Afrique du Nord au sein de l’UA ont longtemps été marquées par une compétition féroce, en particulier entre le Maroc et l’Algérie, dont les différends éclipsent souvent les intérêts continentaux plus larges. La rivalité trouve ses racines dans leurs positions divergentes sur le conflit du Sahara occidental, le Maroc cherchant à obtenir la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur le territoire, tandis que l’Algérie soutient la lutte du Front Polisario pour l’indépendance.

Les compromis diplomatiques sont rares. Même l’année dernière, lorsque le président mauritanien a été nommé à la présidence tournante de l’UA, cela a été largement perçu comme une mesure visant à neutraliser les tensions entre Rabat et Alger.

Confrontation à enjeux élevés pour la direction de l’UA

Le drame de l’élection du Conseil de paix et de sécurité pourrait sembler insignifiant comparé à ce qui est attendu lors du prochain vote pour la direction de la Commission de l’UA.

L’Algérie et l’Égypte ont chacune présenté deux candidats — un homme et une femme — tandis que le Maroc et la Libye ont également proposé des candidates pour le poste convoité de vice-président.

C’est là que l’intrigue s’approfondit. Étant donné que le poste de président de l’UA réservé à l’Afrique de l’Est n’a que des candidats masculins, le poste de vice-président doit revenir à une femme d’Afrique du Nord, garantissant qu’une des candidates féminines obtiendra le poste.

La candidate de l’Algérie est Salma Malika Haddadi, une diplomate chevronnée et ancienne envoyée au Kenya. Le Maroc a proposé Latifa Akharbach, une journaliste devenue politicienne avec une expérience diplomatique significative. Les deux sont des candidates de poids, reflétant les ambitions féroces de leurs pays respectifs au sein de l’UA.

Dans un retournement de l’équilibre régional, la Libye a nommé Najat Hajjaji, tandis que l’Égypte a soutenu Hanan Morsy, une économiste bien connue et actuelle secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique à Addis-Abeba.

Les candidats de la Libye et de l’Egypte

Si l’Algérie et le Maroc ne parviennent pas à un compromis, la candidate de la Libye ou de l’Égypte pourrait émerger comme le gagnant inattendu.

Seuls les candidats nommés par le doyen du corps diplomatique de la région de l’Afrique du Nord peuvent officiellement se présenter à l’élection. Ironiquement, le doyen actuel est l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) — un État reconnu par l’Algérie, mais que le Maroc s’oppose fermement à reconnaître. Son rôle de doyen est une épine dans le pied de Rabat et un témoignage des profondes divisions de la région.

Les élections de cette semaine concernent plus que de simples candidats individuels — elles reflètent l’équilibre des pouvoirs plus large à travers le continent.

La bataille pour l’influence au sein de l’UA entre le Maroc et l’Algérie reflète leur rivalité politique et économique croissante, avec des craintes grandissantes que leur compétition ne prenne de nouvelles dimensions plus dangereuses.

Alors que le bras de fer géopolitique de l’Afrique du Nord se déroule à Addis-Abeba, une chose est certaine : les jours à venir détermineront non seulement l’avenir de la direction de l’UA, mais aussi l’évolution des dynamiques de l’une des rivalités les plus durables du continent.

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