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Ils s’appellent Abdallahi ould Mohamedi et Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou. Le premier est le patron du groupe Sahara Media à Nouakchott. Le deuxième est un ancien ministre et Directeur-adjoint du Geneva Centre for Security Policy et professeur associé à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève.
Les deux individus ont exécuté des missions commandées par la DGED, le service de renseignement extérieur marocain dirigé par Mohamed Yassine El Mansouri, ami d’enfance du roi Mohamed VI. Ces missions avaient le même objectif : accuser le Front Polisario d’accointence avec la mouvance terroriste au Sahel. Au moment des faits, le Maroc menait une campagne intense visant à diaboliser l’Algérie et le Front Polisario en vue d’imposer sa colonisation du Sahara Occidental.
1. Abdallahi Ould Mohamedi
Son nom figurait dans les listes de médiatisation de la propagande de la DGED :

Après avoir été dénoncé par le hacker Chris Coleman, Ould Mohamedi a supprimé de son site Sahara Media tous les articles publiés contre le Front Polisario et l’Algérie.
Le 30 septembre 2011, Ould Mohamedi était l’invité de Faculté de Communication Blanquerna Universitat Ramon Llull de Barcelone pour participer à une communication sur le terrorisme. Voici ses réponses:
Q . Quels liens y a t-il entre Al Qaïda et AQMI original?
R . Pratiquement aucune. AQMI est un cocktail de bandes qui forment un crime multinationale et qui opère entre l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et la Libye.
Q . Du crime?
R . Ils ont besoin plus d’argent que d’une idéologie.
Q , Où est l’entreprise?
R. Aaa, dans la contrebande, la drogue et les armes. Des centaines de millions de dollars.
Q . Que diriez-vous des enlèvements?
R . Bien sûr, de l’Ouest.
Q . Qui est impliqué?
R . Des jihadistes libyens qui ont combattu en Afghanistan et maintenant ils sont contre Kadhafi. Ils sont des Salafistes. Ça c’est la base idéologique. Les patrons sont des Algériens, Touareg, Toubou et le Polisario. Chaque groupe contrôle une zone. Certains fonctionnaires et politiciens de tous les gouvernements font partie de cette entreprise.
Q . Du gouvernement algérien?
R. Non pas le président Bouteflika, mais des gens de son administration dans le sud de l’Algérie. C’est la même chose dans le nord et l’est du Mali et à l’Est de la Mauritanie. AQMI a besoin de s’enrichir.
Q . Y a t-il une lutte entre eux?
R . Oui, il y a une semaine un groupe du Polisario s’est confronté aux Maliens et Nigériens en un point sur la frontière entre le Mali et l’Algérie. Tous étaient des trafiquants de drogue. Le motif de la confrontation au sujet d’une tonne de drogue de haschich et de cocaïne. Il y a eu quatre morts.
Q . Combien de personnes compte AQMI?
R. Avec ses armes, les groupes peuvent former entre 400 et 700 personnes en plus de 300 autres hommes comme soutien.
Q . Est t-il difficile à les éplucher?
R. Seule une action coordonnée de tous les gouvernements du Sahel peut les anéantir, mais jusqu’ici, seule la Mauritanie a essayé vraiment. L’Algérie n’est pas décidé, car elle doit couper les ailes du Polisario qu’elle voit necessaire pour faire pression sur le Maroc.
Q . L’Europe et les Etats Unis peuvent t-ils aider ?
R. Ils sont des hypocrites. Ils veulent juste faire la sale guerre pour tuer. Ils seront heureux s’ils convertissent Mali en un nouveau Iraq et Mali, sans aucun recours contre AQMI, de devenir un nouveau Afghanistan.
Q . Le «printemps arabe» peut changer cette dynamique?
R. Dans le désert, il n’y a pas de pluie, donc pas de printemps. Par ailleurs, la révolution libyenne a renforcé les groupes armés que forment AQMI. Les jihadistes qui se déplacent plus librement et les mercenaires qui ont combattu aux côtés de Kadhafi sont désormais dans le désert.
Q. La guerre est-elle réinventée?
R. Il y a une nouvelle guerre dans le Sahel, plus proche de l’Europe et elle sera longue et va nourrir le terrorisme. La région est hors de contrôle, dominé par des bandes armées de trafiquants. Seuls l’Algérie et le Maroc, le Mali et la Mauritanie, peuvent la corriger.
Q. Le Maroc et l’Algérie sont-ils sur le même côté?
R . Il est très difficile. Mais il est essentiel. L’Algérie devrait résoudre le problème du Front Polisario et le problème du Sahara Occidental. Mais le régime actuel n’a pas envie de faire ce pas, ce qui l’interesse, c’est maintenir le conflit. Il est nécessaire que le printemps arrive en Algérie, ensuite la pluie dans le désert.


La DGED payait tous ses déplacements vers la France, l’Espagne et les EAU :
2. Mohammed Mahmoud Ould Mohamedou
Né le 3 avril 1968, Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, est professeur d’histoire internationale a l’Institut de Hautes études internationales et du développement à Genève. Précédemment à l’Université Harvard, il a enseigné également à Sciences Po Paris. En 2008-2009, il a été ministre des Affaires extérieures de la Mauritanie.
Le 8 janvier 2011, l’agence marocaine officielle de presse MAP rapporte ses déclarations au New York Times :

Ses échanges avec les responsables de la DGED ne laissent aucun doute sur ses liens avec les barbouzes marocains. Dans ce mail, il demande de remettre une « note confidentielle » à Yassine Mansouri :


Dans un autre mail, Ould Mohamed remet à la DGED un document sur une conférence à Addis Abeba sur le terrorisme organisé par l’Institut des Etudes de Securité (ISS) sous le titre de « Un regard critique sur les révolutions nord-africaines de 2011 et leurs implications » :

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