L’affaire de Mehdi Hijaoui, ancien numéro deux de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignement extérieur marocain), prend une tournure explosive. Selon le journal espagnol El Confidencial, Hijaoui aurait fui le Maroc pour se réfugier en France, où il aurait été victime de pressions et de menaces, avant de se rendre en Espagne. Craignant une extradition vers le Maroc ou une élimination par les services marocains, il a disparu mystérieusement, laissant planer de nombreuses interrogations sur son sort et les conséquences de sa défection.
Qui est Mehdi Hijaoui ?
Mehdi Hijaoui était un haut responsable du renseignement marocain, occupant le poste de numéro deux de la DGED, sous la direction de Yassine Mansouri, un proche du roi Mohammed VI. Son rôle au sein de l’appareil sécuritaire lui a permis d’avoir accès à des informations hautement sensibles, notamment sur :
-Les opérations secrètes du Maroc à l’étranger
-Les relations entre Rabat et ses alliés internationaux, notamment Israël,
-Le programme d’espionnage Pegasus et ses ramifications en Europe,
-La corruption d’élites politiques et économiques européennes impliquées dans des affaires avec le Maroc.
Une fuite mouvementée : de la France à l’Espagne, puis vers l’inconnu
Après son départ du Maroc, Hijaoui s’est d’abord installé en France, où il aurait rapidement été confronté à des menaces mettant en danger sa sécurité et celle de sa famille (son épouse et sa fille en bas âge). Face à ces pressions, il s’est ensuite rendu en Espagne, espérant y trouver une protection plus efficace.
Cependant, d’après El Confidencial, les autorités espagnoles auraient tenté de le convaincre de retourner volontairement au Maroc, tout en le plaçant sous contrôle judiciaire. Redoutant une extradition forcée ou un possible assassinat orchestré par les services marocains, Hjjaoui a décidé de disparaître, ne se présentant plus aux convocations judiciaires. Il est désormais considéré comme en fuite par la justice espagnole.
Une onde de choc pour le Maroc et ses services de renseignement
1. Un coup dur pour le renseignement marocain
La défection de Mehdi Hijaoui est une véritable catastrophe pour la DGED et pour Rabat. Ce haut responsable détient des secrets compromettants qui pourraient mettre en péril de nombreuses opérations clandestines marocaines, notamment en Europe et en Afrique.
2. Une menace pour les agents et les alliés du Maroc
Avec un tel niveau d’informations en sa possession, Hijaoui pourrait révéler l’identité d’agents marocains infiltrés et exposer les réseaux d’influence du Maroc dans plusieurs pays. Ses révélations potentielles pourraient effrayer de nombreux politiciens et hommes d’affaires européens corrompus, qui ont pu bénéficier de pots-de-vin en échange de leur soutien aux intérêts marocains.
3. Une intensification de la rivalité entre les services marocains
L’affaire Hijaoui risque d’exacerber la lutte interne qui oppose la DGED, dirigée par Yassine Mansouri, et la DGST/DGSN, sous le contrôle d’Abdellatif Hammouchi. Ce dernier est un acteur puissant de l’appareil sécuritaire marocain et son rivalité avec Mansouri ne fait plus mystère. Cette tension interne s’inscrit dans un contexte où le régime marocain traverse une période d’instabilité, notamment en raison de l’état de santé préoccupant du roi Mohammed VI, qui semble de plus en plus absent des affaires du pays.
4. Des tensions diplomatiques avec l’Espagne
Alors que Madrid et Rabat ont connu un rapprochement ces dernières années, cette affaire pourrait rouvrir des tensions diplomatiques. Si l’Espagne est perçue comme ayant collaboré avec le Maroc pour forcer le retour de Hijaoui, cela pourrait entraîner des critiques et des pressions de la part d’ONG et d’organisations internationales. De l’autre côté, si Hijaoui trouve un nouveau refuge en Europe et commence à divulguer des informations sensibles, cela pourrait affaiblir considérablement la position du Maroc sur la scène internationale.
Quel avenir pour Mehdi Hijaoui ?
Le sort de Mehdi Hijaoui reste incertain. Plusieurs scénarios sont envisageables :
Un asile dans un pays européen : Il pourrait avoir trouvé refuge en France, en Belgique ou en Allemagne, où il pourrait bénéficier d’une protection en échange d’informations.
Une opération d’exfiltration ou d’assassinat : Les services marocains pourraient tenter de le retrouver pour l’éliminer, comme cela a été observé dans d’autres affaires impliquant des défecteurs de services de renseignement.
Une coopération avec des agences étrangères : S’il négocie des informations sensibles avec des services occidentaux (français, espagnols, américains), cela pourrait causer un tremblement de terre diplomatique pour le Maroc.
Conclusion
La disparition de Mehdi Hijaoui est un événement majeur qui risque de déstabiliser le renseignement marocain et d’exposer au grand jour des pratiques controversées du régime. Son exil forcé illustre également les failles au sein du pouvoir marocain, où les tensions internes et la lutte d’influence entre les différents clans se font de plus en plus visibles.
Les prochains jours seront décisifs : Hijaoui restera-t-il introuvable ou refera-t-il surface en révélant des informations explosives ? Une chose est sûre : son départ constitue une menace sans précédent pour les services secrets marocains et pour l’ensemble du régime.
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