Le texte rapporte une rencontre à Rabat entre Ouali Tagma, le Monsieur Afrique du Maroc et Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et représentant spécial de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) pour la République centrafricaine. Les discussions ont porté sur la crise complexe en Centrafrique, marquée par des tensions politiques, ethniques et religieuses, ainsi que par des interférences étrangères. Les musulmans, majoritaires dans les troupes de la Séléka, aspirent à créer un État indépendant dans le nord du pays, riche en ressources naturelles. Pour préserver l’unité du pays, une solution politique inclusive est nécessaire, soutenue par la communauté internationale. La nomination d’un Premier ministre musulman, Mahamat Kamoun, est vue comme une étape positive pour apaiser les tensions. Les pays voisins, comme le Congo et le Tchad, devraient être impliqués dans la résolution de la crise. L’engagement militaire de la France a permis de sécuriser partiellement la capitale. La mise en œuvre des accords de Brazzaville et la mission de l’ONU (MINUSCA) devraient favoriser un retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections. Le Maroc, crédible et expérimenté, est encouragé à jouer un rôle plus important, notamment en matière politique, sécuritaire et humanitaire, en collaboration avec l’OCI et l’Arabie Saoudite. Enfin, un rapprochement avec des pays comme le Tchad pourrait renforcer la position du Maroc dans la région.
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Fwd: projet de note sur la RCA
Moha Tagma [m.ouali.tagma@gmail.com]
Date d’envoi : mardi 26 août 2014 18:29
À : Lotfi Bouchaara
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From: redouane adghoughi red.adg@gmail.com
Date: 2014-08-26 16:18 GMT+00:00
Subject: projet de note sur la RCA
To: Moha Tagma m.ouali.tagma@gmail.com
Cc: « l.bouchaara » l.bouchaara@maec.gov.ma
Votre fidèle et dévoué serviteur a l’insigne honneur de porter à la très Haute Attention de Votre Majesté que j’ai reçu le 25 aout courant à Rabat, l’ancien Ministre sénégalais des Affaires Etrangères, Monsieur Cheikh Tidiane GADIO, Représentant Spécial de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) pour la République de Centrafrique.
L’état de situation au Centrafrique a constitué l’essentiel des discussions avec Monsieur GADIO qui a tenu à souligner les éléments d’information suivants :
· La République Centrafricaine traverse une crise très complexe, puisqu’à la question de lutte pour le pouvoir qui était à l’origine de la crise que traverse le pays depuis plus d’un an, se sont ajoutés d’autres dimensions, notamment, d’ordre ethnique et religieux. Cette évolution qui s’est aggravée par des interférences étrangères, pèse lourdement et directement sur l’unité et l’intégrité territoriale du pays.
· Les musulmans qui constituent 25 % de la population totale et qui sont principalement concentrés dans le nord du pays, forment la majorité des troupes de la SELEKA. Ces musulmans ne revendiquent plus seulement le partage du pouvoir, mais ambitionnent de plus en plus de créer dans le Nord du pays, une Etat indépendant, riche en ressources naturelles, notamment, en uranium, en diamants et en pétrole.
· Pour la préservation de l’unité de ce pays et de son intégrité territoriale, la communauté internationale devra, inéluctablement, favoriser l’adoption d’une solution politique qui s’appuie sur une approche globale et inclusive, à même de permettre la participation de tous les protagonistes.
· La nomination récente d’un Premier Ministre musulman, en la personne de Monsieur Mahamat KAMOUN est une ouverture très positive pour apaiser les revendications séparatistes qui devra constituer une ligne de conduite dans la recherche de solution politique durable et pérenne.
· Le Congo et le Tchad sont parmi les pays de voisinage avec lesquels il serait tout indiqué d’impliquer dans les efforts de recherche d’une solution à la crise centrafricaine.
· L’engagement militaire de la France a permis de sécuriser quelque peu la capitale et d’éviter l’éclatement du pays.
· La mise en œuvre des accords de BRAZZAVILLE permettra d’engager les phases de retour à l’ordre constitutionnel notamment par l’organisation d’élections auxquelles se présentera certainement l’actuelle Présidente de la transition.
· La Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA), qui compte 12 000 hommes sera opérationnelle à partir du 15 septembre 2014.
A l’issue de cette présentation, Monsieur GADIO a souligné que le Maroc dispose de tous les atouts pour jouer un rôle encore plus important dans le règlement de la crise en Centrafrique, eu égard à la crédibilité dont il jouit auprès de tous les protagonistes et à sa grande expérience en matière de coopération et d’aide humanitaire.
Il a avancé que Madame Catherine SAMBA-PANZA, la Présidente de transition, attache un très grand intérêt pour rencontrer Sa Majesté Le Roi et se tient à la disposition pour toute indication dans ce sens pour se rendre en visite dans notre pays.
Monsieur GADIO a précisé que le Maroc pourrait jouer un rôle central sur le plan politique et sécuritaire, notamment en matière d’organisation des élections, d’aide à la restructuration de l’armée, à la formation et l’organisation de la sécurité. Il a ajouté que sur le plan humanitaire, le Maroc pourrait organiser, en partenariat avec l’OCI et avec l’Arabie Saoudite, des opérations d’aide humanitaire d’urgence en faveur de l’ensemble de la population centrafricaine et sans discrimination.
Le renforcement du rôle du Maroc dans le règlement de la crise centrafricaine pourrait se traduire par un rapprochement avec plusieurs pays de la région, comme le Tchad qui ne cesse de s’imposer comme un allié incontournable dans la région du Sahel.
Votre fidèle serviteur
Redouane ADGHOUGHI
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
Maroc
Source :
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