Dans un entretien exclusif accordé au journal Le Point, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait le point sur les principaux facteurs de tension entre Alger et Paris dont le Sahara Occidental qui a déclenché il y a six la crise la plus « grave depuis l’indépendance » comme le suggère l’historien Benjamin Stora.
« Dans les faits, elle a entraîné la quasi-rupture de toute forme de coopération avec Paris après la reconnaissance de la « marocanité » du Sahara occidental par Emmanuel Macron suivie de déclarations hostiles, des deux côtés de la Méditerranée », indique Le Point.
A la question de si la reconnaissance par la France de la « marocanité » du Sahara occidental l’été dernier a été le déclencheur de cette crise, Tebboune a déclaré : « Nous avons parlé avec le président Macron plus de 2 heures 30 en marge du sommet du G7 à Bari, le 13 juin dernier. Il venait de perdre les élections européennes et avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale ».
« Il pensait de bonne foi, affirme-t-il, qu’il pouvait compter sur les voix des Français originaires du Maroc et de l’Algérie pour, à l’issue du scrutin législatif, former une alliance centriste lui permettant de poursuivre sa politique. Il m’a alors annoncé qu’il allait faire un geste pour reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental, ce que nous savions déjà ».
« Je l’ai alors prévenu : « Vous faites une grave erreur ! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre. Et vous oubliez que vous êtes un membre permanent du Conseil de sécurité, donc protecteur de la légalité internationale, alors que le Sahara occidental est un dossier de décolonisation pour l’ONU qui n’a toujours pas été réglé. », conclue-t-il.
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