Maroc Leaks : Documents onusiens obtenus par effraction

Ban Ki-moon dénonce l’espionnage marocain

Selon une dépêche de Reuters publié le 12 avril 2012, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a suggéré que le Maroc aurait espionné la MINURSO, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental, compromettant potentiellement sa capacité à fonctionner efficacement.

Reuters ajoute que son rapport au Conseil de sécurité de l’ONU a mis en évidence les difficultés rencontrées par la mission, notamment les restrictions de mouvement et les possibles violations des communications confidentielles. Le Maroc, qui revendique la souveraineté sur le Sahara occidental, n’a pas officiellement répondu aux allégations.

L’agence indique que le Front Polisario a critiqué l’ONU pour avoir édulcoré le rapport sous la pression marocaine. Ban a exhorté le Conseil à renouveler le mandat de la MINURSO et à élargir son personnel afin d’améliorer la surveillance, mais des désaccords persistent, en particulier sur l’inclusion d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme, à laquelle le Maroc et son allié, la France, s’opposent.

Dissimuler les violations au Sahara Occidental

Le 17 juin 2015, The Guardian informait d’un rapport fuité de l’ONU accusant le Maroc d’intercepter les communications de l’ONU et d’utiliser des tactiques peu éthiques pour influencer l’organisation concernant le Sahara occidental. Le rapport, basé sur des correspondances marocaines fuitées datant de 2012 à 2014, suggère que le Maroc visait à étouffer l’examen par l’ONU des violations des droits de l’homme dans le territoire occupé.

Selon le journal, les tactiques incluaient l’interception de messages internes de l’ONU, des dons stratégiques pour influencer le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, des pressions contre les missions d’enquête et le blocage d’un mandat pour les casques bleus de l’ONU afin de surveiller les droits de l’homme.

Les fuites, publiées par une source anonyme (une allusion au hacker Chris Coleman, indiquent que l’ambassadeur du Maroc a explicitement fait référence aux communications interceptées de l’ONU.

En effet, le hacker français Chris Coleman a apporté quelques détails sur l’espionnage marocain en apportant quelques documents confidentiels subtilisés à l’ONU. Selon un courrier envoyé au ministre marocain des AE par Lotfi Bouchaara, Chef de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de 2013 à 2016, un des documents est « interne et confidentiel » et contient « les éléments de lanagage pour Ban Ki-moon pour sa rencontre avec le chef de la délégation algérienne en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU » .

Surveiller les activités de l’Algérie

La rencontre avec S.E. M. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, le 21 septembre 2014, a abordé plusieurs sujets clés : le processus de réformes constitutionnelles en Algérie, encouragement à poursuivre le soutien aux négociations au Sahara Occidental, appui aux initiatives en faveur des droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf, et encouragement à coopérer avec la MINURSO, nécessité d’améliorer les relations bilatérales avec le Maroc, remerciements pour le rôle de l’Algérie dans le processus de paix et encouragement à de larges consultations au Mali, invitation à soutenir le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général en Libye, M. León et discussion élargie sur la situation dans la région du Sahel.

Le président tchadien aussi

Un autre document sur une rencontre du SG Ban Ki-moon avec le président tchadien Idriss Déby dont les points principaux sont :

-Le Tchad a maintenu une stabilité relative depuis 2010, malgré les crises régionales entraînant un afflux massif de réfugiés et de rapatriés, pesant sur son économie et sa société. Politiquement, le parti du Président Déby domine, l’opposition étant fragmentée. Les élections pourraient être retardées pour des raisons logistiques, suscitant des tensions. Le gouvernement est marqué par une forte instabilité ministérielle.

-Sur le plan sécuritaire, le Tchad joue un rôle clé dans la lutte contre Boko Haram, accueille du personnel militaire étranger et mène des opérations régionales. Il a fermé sa frontière avec la RCA en raison des violences et fait face aux défis humanitaires liés aux rapatriés. Son engagement au Mali via la MINUSMA a entraîné de lourdes pertes, suscitant des menaces de retrait. Actif au Sahel, il plaide pour des réformes sécuritaires à l’ONU.

-Par ailleurs, le Tchad lutte contre le braconnage en instaurant un moratoire sur la vente d’ivoire. Il héberge aussi des bases militaires françaises dans le cadre de l’Opération Barkhane, renforçant son rôle stratégique dans la sécurité régionale.

Un espion au DPA

A New York, le Représentant Adjoint du Maroc à l’ONU Lotfi Bouchaara parle de « nos sources au sein du Secrétariat » de l’ONU au sujet d’un « document confidentiel contenant des éléments de langage sur la thématique des droits de l’homme, non encore finalisés, préparés à l’attention du Secrétaire Général de l’ONU, pour son entrevue lundi prochain avec Mohamed Abdelaziz ».

Un email peut laisser croire que cette taupe est M. Kishore Deraya, Directeur adjoint politique au Cabinet du SG qui fait des confidences à Nasser Bourita dans cet email envoyé le 12 mail 2012 lorsque les marocains ont annoncé le retrait de confiance de M. Christopher Ross.

A cela s’ajoute d’autres documents de la MINURSO obtenus par effraction :

Rapport d’Abdelaziz Hany sur les événements de Dakhla de septembre 2011


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