Résumé
En octobre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé son intention de revoir l’Accord d’Association entre l’Union européenne (UE) et l’Algérie, signé en 2005. Cette décision intervient dans un contexte où l’Algérie a connu un renforcement notable de son économie et commence à remettre en question les conditions d’un accord qui, selon Tebboune, a été établi à une époque très différente pour le pays. Bien que l’Algérie entretienne des relations normales avec les États de l’UE, y compris la France, sa position reflète un mécontentement croissant face aux promesses non tenues et au manque d’investissements significatifs de la part de l’Europe.
Inégalités dans l’Accord d’Association
L’Accord d’Association, entré en vigueur en 2005, visait à établir un cadre de coopération dans divers domaines, notamment le commerce. Cependant, depuis sa signature, l’Algérie a subi un déséquilibre commercial considérable. Entre 2005 et 2019, le pays a importé des biens de l’UE pour une valeur de 320 milliards de dollars, tandis que ses exportations non pétrolières vers l’UE n’ont atteint que 15 milliards. Cette situation a suscité des critiques en Algérie, notamment de la part du président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), qui a qualifié l’idée d’une zone de libre-échange de « désastre pour l’économie nationale ».
L’accord d’association avec l’UE ne profite pas l’Algérie
Depuis 2020, l’Algérie a demandé à plusieurs reprises la révision de l’accord, arguant que l’UE n’a pas respecté ses engagements en matière de transfert de technologie et de mobilité des personnes. Malgré les promesses, les investissements européens en Algérie sont restés limités, se concentrant principalement sur le secteur des hydrocarbures. Dans ce contexte, la décision de Tebboune de revoir l’accord apparaît comme une réponse logique à un cadre qui n’a pas profité à l’Algérie comme prévu.
L’UE, de son côté, a réagi aux demandes algériennes en menaçant d’établir un panel d’arbitrage pour résoudre les différends. Cependant, la dépendance de l’Europe au gaz algérien, notamment après la réduction des importations en provenance de Russie, complexifie les négociations. L’Algérie s’est imposée comme le deuxième plus grand fournisseur de gaz de l’UE, renforçant ainsi sa position à la table des négociations.
Dans un cadre plus large, la révision de l’Accord d’Association n’a pas seulement des implications pour l’Algérie, mais pourrait aussi créer un précédent pour d’autres pays d’Afrique du Nord ayant signé des accords similaires avec l’UE. La volonté de l’Algérie de diversifier ses relations commerciales et de réduire sa dépendance aux marchés européens marque une avancée vers une plus grande souveraineté économique, à un moment où le pays cherche à renforcer ses industries émergentes et à gérer plus efficacement sa balance commerciale.
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