Résumé
Le document fait état d’une escalade des problèmes de sécurité dans le nord du Cameroun en raison des affrontements fréquents entre l’armée camerounaise et Boko Haram. Une récente attaque contre la brigade de gendarmerie de Kousseri, qui visait à libérer des membres de Boko Haram détenus, a fait des victimes. Les autorités confirment que Boko Haram dispose de cellules dormantes dans la région, ce qui témoigne d’une forte organisation et d’une grande capacité opérationnelle.
Les opérations de sécurité à Kousseri se sont intensifiées, avec notamment des perquisitions et une présence accrue des troupes le long de la frontière entre le Nigéria et le Cameroun. Toutefois, des difficultés persistent en raison de l’afflux de réfugiés nigérians, qui suscite des inquiétudes quant à l’infiltration de Boko Haram.
En outre, le Cameroun a temporairement fermé un pont clé vers le Tchad, le soupçonnant d’être une route pour le trafic d’armes. Il existe également des tensions entre le Cameroun et le Tchad, avec des allégations selon lesquelles les autorités tchadiennes sont impliquées dans la contrebande d’armes pour déstabiliser le Cameroun.
L’instabilité est encore plus manifeste dans l’est du Cameroun, où des individus armés ont récemment enlevé 18 personnes, qui ont ensuite été secourues par les forces de sécurité. Le gouvernement dément les allégations nigérianes selon lesquelles les écolières enlevées ont été emmenées au Cameroun pour y être mariées de force.
Les autorités soulignent leur engagement à maintenir la sécurité nationale, à assurer la stabilité et à coopérer avec les pays voisins, tout en réaffirmant que le Cameroun ne doit pas servir de base à la déstabilisation régionale.
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CONTFINENTIAL 09 mai 2014
A Monsieur le Ministre des Affaires Etrangéres et de la Coopération
Rabat
Destinataire principal: CAB1-DG7/3
Destinataire pour information: CAB2- SG/4.
Objet: Cameroun /problèmes sécuritaires.
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que I’extrême nord camerounais connait depuis quelques jours des accrochages entre I’armée camerounaise et des éléments de la secte Boko Haram.
L’attaque, par Boko Haram, de la brigade de gendarmerie de Kousseri, dans la nuit du 04 au 05 mai courant, qui a fait quatre morts, avait pour objectif la libération de quelques éléments de la secte détenus dans ladite brigade.
Ces accrochages fréquents à l’intérieur du territoire camerounais viennent confirmer, comme souligné dans des correspondances précédentes, que la secte dispose de cellules dormantes au nord du pays, à même d’opérer avec efficacité en tout moment et en tout lieu. La maîtrise de l’environnement, le nombre d’assaillants, les armes utilisées et leur capacité à se fondre dans la population sans laisser de trace, montrent, selon les observateurs le degré d’organisation de la secte. Les trois religieux enlevés le mois dernier seraient toujours détenus au Cameroun dans des endroits tenus secret. On parle déja de leur affranchissement contre la libération des membres de la secte détenus au Cameroun.
Selon des imams contactés sur place, Kousseri a été durant la semaine dernière en état de siège. Les forces de sécurité ont procédé à des fouilles et des contrôles des habitations de la ville à la recherche des membres de la secte. L’armée camerounaise a doublé sa présence et ses effectifs tout au long de la frontiére de I’extrême nord avec le Nigéria. Elle est toutefois confrontée au flux de personnes nigérianes qui fuient les zones de combat pour trouver refuge au Cameroun, avec les risques sécuritaires que cela engendre à travers l’infiltration d’éléments de Boko Haram.
Par ailleurs les autorités camerounaises ont fermé pendant trois jours le pont liant la vile camerounaise de Kousseri au Tchad, point d’accès servant au trafic d’armes en provenance du Tchad.
Selon des officiels camerounais, le Tchad tient à sa revanche pour l’échec qu’il a subi en RCA, et pour la position camerounaise qui a été à I’opposé de celle que soutenait N’djamena dans ce pays depuis le renversement de Bozizé. A Yaoundé, on estime que le Tchad ne fait rien pour empêcher ce trafic qui a fait de la ville de Kousseri un grand entrepôt d’armes destiné à la déstabilisation du Cameroun. lls soulignent que ce trafic mené par le régime tchadien, par l’intermédiaire des ZAGUA, ethnie du président tchadien, tend à mettre la pression sur le Cameroun et à occuper cette ethnie qui tire bien profit de ce trafic.
L’insécurité au nord du Cameroun devient de plus en plus alarmante, à cause notamment de I’absence de coordination entre les pays voisins et des divergences au sujet de I’approche à suivre pour rétablir la sécurité dans la zone. Le Nigéria, avec ses moyens, est incapable à lui seul de réussir cette épreuve. Il en est de même pour le Cameroun qui ne dispose pas de moyens nécessaires et qui, en plus, subit les conséquences des troubles dans les pays voisins (réfugiés, trafic d’armes, enlèvement et incursion sur son territoire..).
Le défi est énorme pour les autorités camerounaises qui sont appelées à faire face au trafic d’armes en provenance du Tchad, aux pressions du Nigéria et aux menaces de Boko Haram, qui continue d’utiliser le nord Cameroun comme base de repli contre les attaques de l’armée nigériane.
Les autorités nigérianes et camerounaises attendent beaucoup de I’attention que les américains et les européens ont manifesté ces derniers temps vis-à-vis des méfaits de la secte Boko Haram. Leur expertise pourrait aider à réduire la capacité de mouvement des éléments de la secte et leur capacité de nuisance. Le rétablissement de la sécurité, reste toutefois, tributaire de la décrispation des relations entre les pays concernés et leurs implication directe, dans le cadre d’une approche globale de la question sécuritaire, à trouver les solutions communes et même de lutter contre l’insécurité qui prévaut dans la sous région et qui menace la stabilité dans la sous région.
Cameroun, Sécurité transfrontaliére: L’intégralité de la déclaration du gouvernement camerounais :
Dans la nuit du 01er au 02 mai 2014, des individus armés ont intercepté quatre véhicules servant au transport en commun et au transport des marchandises dans la localité de Yokofiré, 43 km de la ville de Garoua Boulai dans la région de l’Est. Au cours de cette agression, les dix-huit personnes circulant à bord desdits véhicules ont été prises en otage par les assaillants qui ont par la suite pris la fuite.
Informées de cette situation, les autorités ont immédiatement mis en mouvement les forces de défense et de sécurité stationnées dans la zone, en particulier le Groupement Polyvalent d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GPIGN), à l’effet de rechercher les assaillants et de libérer les personnes prises en otage.
Sous la pression des éléments du GPIGN qui étaient parvenues à localiser, puis à encercler la zone de repli des assaillants, les dix-huit otages ont été libérés en deux temps : d’abord, deux d’entre eux le 3 mai 2014, puis les seize autres le 4 mai 2014.
Par ailleurs, dans la nuit du 04 au 05 mai 2014, aux environs de 02 heures du matin, une trentaine d’assaillants non encore identifiés, ont pris d’assaut, à la roquette, la Brigade de Gendarmerie de Kousseri dans la région de l’Extréme-Nord.
Cette attaque avait pour but la libération d’un suspect interpellé et mis aux arréts le 03 mai 2014 par les éléments de nos forces de défense au cours d’un contrôle dans la localité de Zigué, également située dans région de l’Extrême-Nord.
Le bilan de cette attaque fait état de deux morts, I’Adjudant-chef DAPSIA Denis de service en permanence à l’unité et le gardé à vue Ibrahim BOUBA, de nationalité camerounaise, et de trois blessés gardés à vue dans les locaux de la Gendarmerie. Nos forces de défense ont été mises en alerte et sont actuellement en opération de ratissage dans la ville de Kousseri et ses environs.
De plus amples informations seront communiquées a l’opinion nationale et internationale au fur et 2 mesure de leur disponibilité. Dans le même ordre d’idées, il y a des allégations venant du Nigéria, faisant état de ce qu’une partie des deux cent vingt-trois jeunes lycéennes enlevées récemment dans le Nord-Est du Nigeria, auraient été acheminées au Cameroun pour être mariées de force à des membres de la secte « Boko Haram ». Nous tenons à dire que de telles affirmations sont dénuées de tout fondement. Nous avons déja eu l’occasion d’affirmer que le Cameroun ne servira jamais de base arriére pour des activités de déstabilisation en direction à d’autres pays. Au contraire, notre pays souffre de la situation sécuritaire instable qui prévaut dans certains pays. Ainsi que je viens de vous l’exposer plus haut, il fait l’objet d’attaques lancées à partir de pays voisins et par des ressortissants de ces pays. Je voudrais redire toute notre disponibilité à coopérer de bonne foi avec les Gouvernements des pays voisins, pour lutter contre la criminalité transfrontaliére, dans le respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté de chaque pays.
Je voudrais également rassurer les populations camerounaises que le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, a donné des instructions fermes et fait prendre des mesures appropriées, pour que le Cameroun demeure cet havre de paix et de stabilité que beaucoup de pays nous envient. Nos forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre et veillent pour que les Camerounais et ceux qui habitent chez nous, puissent vaquer tranquillement a leurs occupations.
Le Cameroun, sous la sage direction de Son Excellence Paul BIYA, continuera résolument et avec confiance sa marche vers l’émergence.
Source : MINISTRE DE LA COMMUNICATION
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