Maroc Leaks : Fiche sur le Mali et courrier confidentiel de l’Ambassadeur du Maroc à Bamako

Selon certaines analyses, la France compte installer une base militaire au Mali dans un lieu qui serait loin de la frontière algéro-malienne pour éviter tout malentendu avec l’Algérie.

Fiche Sur le conflit au Mali 27 août 2014

I. Situation politique :

Deux années après l’arrivée au pouvoir du Président Boubacar Keita, le Mali souffre, de l’avis presque unanime des observateurs, de plusieurs dysfonctionnements au niveau de la gouvernance malgré les engagements formulés par les autorités maliennes lors de la Conférence des donateurs pour la reconstruction du Mali, organisée le 15 mai 2013.

Le Mali fait face également à un problème d’instabilité au niveau du Gouvernement qui s’est manifesté par le limogeage en avril dernier de l’ancien Premier Ministre Omar Tatam Ly et son remplacement par Monsieur Moussa Mara qui a formé un nouveau gouvernement, le 11 avril 2014. La non appartenance de ces deux personnalités au parti présidentiel (RPM), qui détient la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, provoque toujours un malaise chez les partisans du chef de l’Etat, qui souhaitent la nomination d’un des leurs à ce poste stratégique.

Une autre manifestation de la mal-gouvernance réside dans l’omniprésence de fils du Chef de l’Etat, Karim Keita, qui occupe tous les espaces de la gestion des affaires publiques et installe un système de clientélisme, de népotisme et de passe-droits. Dans sa stratégie de conquête du pouvoir, à plus ou moins long termes, Karim Keita s’appuie sur l’expertise d’un allié de taille, l’ancien Ministre de la Défense, Soumailla Boubèye Maiga, et ses réseaux mis au service de l’Algérie.

Les relations du gouvernement malien avec les bailleurs de fonds traversent actuellement une crise de confiance notoire qui a provoqué la suspension de l’aide budgétaire européenne au gouvernement malien. Après l’annonce il y a quelque mois, par le FMI et la Banque Mondiale de leurs préoccupations concernant certaines transactions financières, allusion à l’achat d’un avion présidentiel et la passation suspecte d’un marché d’armement, l’Union Européenne a annoncé, en juin 2014, la suspension de son aide au Mali en raison du non respect par les autorités maliennes de ses engagements en matière de «bonne gouvernance» et de «réformes».

II. Situation militaire :

Malgré les efforts de la communauté internationale et du gouvernement malien, la quasi-totalité des villes du nord du pays, en dehors de Tombouctou et de Gao, sont aux mains de groupes rebelles rivaux.
Les autorités maliennes font preuve d’impuissance, voire d’un manque de discernement vis-à-vis des événements au nord du pays, comme il a été le cas lors de la visite du Premier Ministre malien, le 17 mai 2014 au nord du Mali, qui a provoqué une forte réaction militaire des groupes armés touaregs.

Ces difficultés s’accompagnent de plusieurs problèmes opposant les autorités maliennes à la Minusma. Il convient de signaler que la résolution du Conseil de Sécurité N°2164 (25 juin 2014) prolonge pour un an (juin 2015) la mission de la Minusma, ajoutant deux tâches supplémentaires à son mandat : la protection du Personnel des Nations Unies et l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel malien.

L’opération Serval qui a pris officiellement fin, le 31 juillet 2014, après plus d’un an et demi, n’a pas pu éradiquer totalement la menace terroriste sur le territoire malien. A cet effet, des soldats français engagés dans le cadre de la force Barkhane, ont bombardé, début août 2014, des positions jihadistes au nord du Mali. Pour rappel, la force Barkhane, qui a succédé à l’opération Serval, est composée de 3000 militaires français réparties sur les cinq pays du Sahel à savoir le Mali, le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso dont le but est d’élargir la lutte contre les mouvements djihadistes.

Signature d’un accord entre la France et le Mali : Conclu le 16 juillet 2014, l’accord de coopération militaire entre la France et le Mali vient conférer un cadre juridique à la présence militaire française au Mali. Cet accord définit en deux axes les domaines de la coopération en matière de la défense: l’échange de vues et d’informations relatives aux vulnérabilités, risques et menaces à la sécurité nationale et régionale, et l’organisation, l’équipement et l’entraînement des forces.

Selon certaines analyses, la France compte installer une base militaire au Mali dans un lieu qui serait loin de la frontière algéro-malienne pour éviter tout malentendu avec l’Algérie.

III- Question touareg et retour de l’Algérie sur la scène malienne :

Après s’être opposé à toute opération militaire au Mali visant à déloger les groupes armés, opposition qui l’a mis un peu à l’écart durant les premiers mois de l’intervention française et onusienne au Mali, l’Algérie a signé ces derniers mois un retour spectaculaire dans la médiation entre les groupes armés du nord du Mali et le gouvernement malien.

Ce retour en force sur la scène malienne est d’autant plus significatif qu’il bénéficie désormais du soutien de la France, dont le chef de la diplomatie, Monsieur Laurent Fabius a déclaré, le 09 juin 2014, au cours d’une visite à Alger que « le dialogue au Mali passe par trois canaux : la CEDEAO, le Représentant spécial du Président malien et l’Algérie, dont l’efficacité est reconnue par les uns et les autres ».

L’Algérie se cherche une crédibilité internationale à ses initiatives de médiation. A cet effet, elle a profité de la tenue à Djedda les 18 et 19 juin 2014, de la 41ème du Conseil des Ministres de l’OCI pour faire connaître son rôle de médiateur dans la crise malienne. De même, lors du 23ème sommet de l’Union Africaine, tenu fin juin 2014 à Malabo, le Ministre algérien des Affaires Etrangères a fait part de l’enthousiasme de son pays pour jouer ce rôle de médiation.

Mais au-delà de ces considérations, il convient de signaler que l’Algérie, octroie un intérêt particulier au conflit au Nord du Mali pour lequel elle a créé en accord avec les autorités maliennes, le comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali, qui a tenu jusqu’à aujourd’hui six réunions dont la dernière s’est déroulée à Alger le 21 août 2014 sous la présidence des chefs de la diplomatie des deux pays.

S’agissant des résultats obtenus dans cette médiation algérienne, il convient de signaler qu’une déclaration de cessation des hostilités et une feuille de route des négociations entre les protagonistes ont été signés, le 24 juillet 2014, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien qui s’est déroulé du 17 au 24 juillet 2014 à Alger.

La feuille de route détermine d’une part les principes de références régissant les dispositifs de règlement du conflit, et d’autre part l’agenda des négociations ainsi que les thèmes et les mécanismes de déroulement de ces négociations.

Comme principes de base, les parties s’accordent à respecter l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali ainsi que la forme républicaine et la laïcité de ce pays. Le Mali et les groupes armés rebelles expriment dans ce cadre leur engagement à un règlement pacifique du conflit.

Au sujet de l’accompagnement de la médiation entre les Parties, la feuille dispose que l’Algérie mène cette médiation, en tant que chef de file, avec une équipe composée de la médiation de la CEDEAO, de l’ONU/MINUSMA, de l’UA, de l’OCI, de l’UE ainsi que d’autres Etats de la région.

IV- Relations Maroc-Mali

a- Coopération bilatérale

Marquées depuis plus d’une décennie par une léthargie due à la reconnaissance par le Mali de la pseudo-RASD, les relations bilatérales entre le Maroc et le Mali connaissent actuellement une certaine amélioration, sous l’effet de la nouvelle donne créée par les deux visites de Sa Majesté le Roi au Mali respectivement en septembre 2013 et février 2014.

Au cours de la visite royale au Mali au mois de février 2014, les deux pays ont procédé à la signature de 17 accords de coopération. Ces accords portent sur des actions de coopération dans les domaines de l’élevage, du transport aérien, du commerce, de la santé, des télécommunications, de l’énergie, de la formation professionnelle, de la micro-finance et du logement social.

Un Forum Economique maroco-malien a été organisé le 15 mai 2014 à Bamako entre les opérateurs économiques des deux pays.

Dans le cadre de cette nouvelle dynamique des relations bilatérales, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué une visite de travail au Maroc pour participer à Meknès aux 7ème Assises de l’agriculture, ainsi qu’à l’ouverture officielle du SIAM organisé du 24 avril au 3 mai 2014.

Au cours de cette année (2014), plusieurs Ministres maliens ont effectués des visites au Maroc, dont le Ministre de la Justice, garde des sceaux, le Ministre des maliens de l’extérieur. D’autres visites sont attendues, notamment celle du Ministre des Affaires Etrangères, celle du Ministre malien des Domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et du Patrimoine et celle du Médiateur de la République du Mali.

b- Le Maroc et le problème touareg 

Quelques semaines avant de se rendre au Mali, en visite officielle, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a reçu le 31 janvier 2014, Monsieur Bilal AG Chérif, Secrétaire Général du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad. Lors de cette audience, Sa Majesté a réitéré le souci constant du Maroc de préserver l’unité territoriale et la stabilité du Mali, ainsi que la nécessité de contribuer à une solution et à un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l’ensemble de ses composante. A cette même occasion le Souverain a encouragé le MNLA à continuer à s’inscrire dans le cadre de la dynamique régionale, initiée par l’ONU et la CEDEAO, selon une approche réaliste et efficiente, à même de parvenir à une solution définitive et durable à la crise actuelle.

Suite aux affrontements qui ont opposés au cours de la seconde moitié de mai 2014, les groupes armés touaregs aux forces militaires maliennes, le Maroc a joué un rôle crucial et discret auprès du MNLA pour parvenir au cessez-le-feu entre les protagonistes le 23 mai 2014.

Les autorités maliennes ont toujours sollicités la médiation du Maroc dans le conflit les opposant à certaines factions touaregs. Cette appréciation qui a été exprimé à plusieurs reprises par des hauts responsables maliens, a été réitéré par le Ministre malien des Affaires Etrangères, le 30 juillet 2014 à Bamako, lors des festivités de la fête de trône, qui a demandé la poursuite de ces efforts discrets du Maroc en faveur du retour de la paix et de la réconciliation dans son pays.

Depuis le déclenchement de la crise au Mali et notamment depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 au Mali le Maroc n’a cessé de réitérer « son attachement à la stabilité, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République du Mali ».

Après la proclamation unilatérale par le MNLA de l’indépendance de l’Azawad, le Maroc a réitéré le 07 avril 2012 la position du Maroc au sujet de la proclamation unilatérale par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) de l’indépendance du Nord-Mali vis-à-vis de la République malienne. Il a qualifié cette démarche de « totalement inacceptable pour le Royaume du Maroc eu égard à ses graves incidences sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la région tout entière ».

Le Royaume a appelé, le 17 mai 2012, à l’occasion de la présentation d’une aide humanitaire aux réfugiés maliens au Burkina Faso « les Maliens, toutes composantes et sensibilités confondues, à la réconciliation, à la concordance et à la tolérance, en mettant de côté les divergences pour réaliser la sécurité et la stabilité dans ce pays frère et faire face aux défis auxquels il fait face dans cette étape difficile de son histoire ».

Suite aux actes de destruction perpétrés par les groupes armés contre certains sites culturels et mausolées au nord du Mali, Le Maroc a indiqué dans un communiqué publié, le 30 juin 2012, qu’il suit « avec une grande préoccupation les développements dangereux qui se poursuivent au Mali frère et qui ont entraîné la destruction volontaire de sites historiques, culturels et religieux dans l’ancienne ville de Tombouctou ».

——————————————————–

Mali/réconciliations
Hassan Naciri [nacirih12@gmail.com]
Date d’envoi : vendredi 29 août 2014 02:03
À :
Lotfi Bouchaara

Depuis les pourparlers d’Alger ayant réuni le gouvernement malien représenté par plusieurs ministres et les groupes armés et en présence de plusieurs acteurs internationaux et régionaux avec l’Algérie comme chef de file, l’évaluation que l’on peut faire de la situation est comme suit :

Gouvernement : soulagement total et remerciements à satiété de l’Algérie et des parties présentes à Alger. Le Gouvernement apprécie beaucoup ce déblocage de la situation au moment où il faisait objet d’une pression internationale sans précédent afin d’engager les pourparlers prévus par l’Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013. Le gouvernement ne cesse d’encourager les différentes parties à faire progresser le processus afin d’aboutir à un accord définitif de paix.

Les groupes armés : ils ont fait à leur tour l’objet de pression de toute part y compris cette fois ci de l’Algérie et ont fini par accepter de se rendre à …. Mais fait inédit, ils ont abandonné les revendications radicales de l’indépendance et même l’autonomie.

L’Algérie : elle se réjouit de pouvoir enfin reprendre sa main après plusieurs tentatives. Le plus remarquable est que le retour de l’Algérie a exclu de facto le médiateur Burkinabé de la CEDEAO qui a travaillé assidûment durant la crise de 2012-2013, et qui a réussi quoi qu’on en dise à rétablir la situation au Mali.

Sur le terrain, le Nord du Mali continue de subir les affres de la crise qui ont été exacerbées par les événements de Kidal qui ont conduit les groupes armés à mettre la main sur presque 74 pour cent du nord du pays.

Depuis quelque temps la région connait plusieurs incidents et violences prenant pour cibles les forces des Nations unies ainsi que les civiles.

Prochains pourparlers:

Les prochains pourparlers sont prévus le 1erseptembre et à la veille de cette échéance les différents protagonistes réels ou potentiels s’activent pour renforcer leurs positions et peaufiner leurs plan de négociations. La situation est pourtant loin d’être simple :

D’une part la cohérence entre les différents groupes est loin d’être acquise, d’autre part, les nouveaux acteurs dont la proximité avec le gouvernement n’est pas à exclure remonte à la surface avec des nouvelles revendications et demandes de participation aux pourparlers. Ceci étant, beaucoup reste à faire concernant le contenu du statut juridique revendiqué par les groupes armés réunis à Ouagadougou, mais aussi du côté du gouvernement. On ignore jusqu’à présent que sera l’offre à mettre sur la table pour faire avancer les choses, sachant que le Président dans une dernière sortie médiatique a rappelé ses deux nons : Non à l’indépendance, non à l’autonomie mais oui à la régionalisation.

En tout cas, le Mali s’efforcera de pousser le processus vers l’aboutissement et l’on en a besoin tant sur le plan interne qu’externe. Quant aux groupes armés, ils doivent s’attendre à vivre des moments difficiles politiquement, car cette fois ci le processus se déroule avec un minimum de transparence et sous la pression croisée des différents partenaires régionaux et internationaux. Les groupes armés qui ont affirmé avoir abandonner l’indépendance et l’autonomie n’ont plus de marge pour tergiverser. Le Mali ayant un besoin pressent des partenaires étrangers ne peut accepter d’être désigné de doigt comme responsable d’un quelconque blocage.

P.S : les interlocuteurs étrangers des groupes armés doivent tenir compte de deux choses : – les groupes armés et notamment le MNLA ne jouissent pas d’une bonne presse à Bamako : ils sont perçus comme de simples bandits manipulés par l’étranger .Toute relation avec ces groupes est très mal perçue à Bamako malgré les apparences – tout le contenu des entretiens avec ces groupes parviennent à Bamako et dans les capitales de la région. Aucune discrétion n’est garantie.

—————————————————–

Fwd: Mali/développements
Hassan Naciri [nacirih12@gmail.com]
Date d’envoi : vendredi 29 août 2014 02:04
À :
Lotfi Bouchaara

Envoyé de mon iPad

Début du message transféré :

Expéditeur: Hassan Naciri nacirih12@gmail.com
Date: 28 août 2014 22:08:34 UTC+1
Destinataire: smezouar@maec.gov.ma
Objet: Mali/développements

Décidément, la prochaine phase des pourparlers d’Alger semble être l’objet de plusieurs convoitises. Ainsi, depuis l’annonce du report de la date du démarrage de ces discussions pour le 1 septembre prochain, l’on assiste à une multiplication des groupes armés. Et, bien évidemment, ils réclament tous une place dans ces pourparlers au risque de faire parler les armes. Il convient de préciser que ce qui motiverait la création de ces groupes c’est notamment la fragilité des autorités maliennes qui semblent vouloir accéder à toutes les revendications formulées par ces mouvements, y compris les plus farfelues

Pour le gouvernement, la seule ligne rouge qui vaille c’est la non-remise en cause de l’intégrité territoriale ainsi que le caractère républicain et laïc de l’Etat. C’est ainsi que ce dernier a notamment procédé à la libération des terroristes identifiés pour avoir commis de nombreuses atrocités au nord du pays lors de l’occupation narcojihadiste en 2012. C’est notamment le cas de l’ex-chef de la police islamique de Gao, Yoro Ould Daha et le juge islamique de Tombouctou, Ag Alfousseyni Houka Houka. Ces deux hommes ont ordonné des arrestations suivies de tortures de toutes sortes, des amputations de membres, des lapidations, des lynchages, des exécutions à la hache et au coupe-coupe.

S’agissant du nouveau groupe le » mouvement populaire pour le salut de l’Azawad » (MPSA) qui a été créé, son secrétaire général se nomme Boubacar Sadek Ould Taleb. Il est membre fondateur du mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Il avait récemment claqué la porte de celui-ci pour protester contre la nomination à sa tête de Hanni Ould Sidi Mohamed, qui n’est autre que le jeune frère de l’actuel ministre de la réconciliation nationale, Boubacar Sadek Ould Taleb avait ainsi contesté le rapprochement du mouvement avec les autorités maliennes. Une situation qui avait notamment conduit le mouvement à se scinder en deux dont une partie a rejoint les indépendantistes du MNLA tandis que l’autre affirme son attachement à l’unité et à l’intégrité du Mali. Pour sa part, même s’il réclame l’indépendance des régions du septentrion malien, le MPSA n’a pas pour autant rallié le MNLA. Il dit faire cavalier seul pour parvenir à cette fin. Par ailleurs, le MPSA entend également participer à la seconde phase des pourparlers d’Alger. Au cas où ses deux revendications ne sont pas satisfaites, le mouvement n’exclut pas de recourir aux armes.

Il convient de rappeler que Boubacar Sadek Ould Taleb était également l’un des créateurs, en avril 2013, de la » Convergence des mouvements et associations arabes pour l’unité et le développement de l’Azawad ». Il semble donc clair et sans équivoque que c’est un individu qui ne fait que passer d’un mouvement à l’autre en fonction de ses intérêts du moment. Chose qui peut fragiliser voire décrédibiliser ses prises de position. Il faut aussi noter que même si le MPSA parle au nom de toutes les communautés du septentrion malien, dans son bureau politique composé environ de 12 membres, on dénombre une majorité d’Arabes et environ 3 Touaregs. Mais, visiblement, cela est devenu une habitude que chaque groupuscule qui vient de se former revendique sa représentativité dans le nord du pays. Le hic, dans tout cela, c’est qu’au-delà des revendications habituelles, tous voudraient participer à la prochaine phase des pourparlers d’Alger. C’est dire l’enjeu que ces discussions peuvent constituer. Mais, au regard de la situation, un nouveau report n’est peut-être pas à exclure.

Massiré DIOP

Source: L’Indépendant

—————————————————–

Fwd: Mali/développements
Hassan Naciri [nacirih12@gmail.com]
Date d’envoi : vendredi 29 août 2014 02:04
À :
Lotfi Bouchaara

Envoyé de mon iPad

Début du message transféré :

Expéditeur: Hassan Naciri nacirih12@gmail.com
Date: 28 août 2014 21:58:48 UTC+1
Destinataire: smezouar@maec.gov.ma
Objet: Mali/développements

Entamées le mardi dernier et suscitées par la multiplication des mouvements , les discussions entre les principaux mouvements armés du Nord à Ouagadougou doivent aboutir aujourd’hui à une plate-forme commune autour d’un statut particulier pour les régions du nord. Une position commune qui sera défendue lors de la seconde phase de négociations décisives avec le gouvernement, à partir du 1er septembre à Alger.

Il est loin le temps où les trois groupes Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) – tentaient d’exclure du processus de paix trois autres mouvements armés accusés d’être « tropproches » de Bamako, à savoir la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), le Mouvement arabe de l’Azawad-dissident (MAA-dissident), et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). Face à la montée de nouvelles organisations, en vue de peser lourd dans la seconde phase de négociations décisives avec le gouvernement, à partir du 1er septembre à Alger, les six organisations ont décidé de s’asseoir autour d’une même table pour tirer les choses au clair. Depuis mardi 26 août, elles se réunissent quotidiennement au Joly Hôtel de Ouaga 2000 pour régler leurs différends et se mettre d’accord sur une plateforme de revendications communes.

Les dessous d’un rapprochement

Selon plusieurs sources, ce rapprochement aurait été mené conjointement par le MNLA et la CPA. « Il y a eu des tensions, des frustrations, des problèmes d’égos, mais les ponts entre les différents groupes n’ont jamais été véritablement coupés », glisse une source diplomatique proche du dossier. Selon elle, la récente création de nouveaux mouvements touaregs, tel le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), les aurait par ailleurs poussés à accélérer leur rapprochement pour former un front commun solide face aux nouveaux venus.

Selon Ibrahim Ag Assaleh, leader de la CPA, l’objectif de cette rencontre, censée s’achever jeudi, est de signer un « protocole d’entente » entre les groupes avant de gagner Alger. De son côté, Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, affirmait à Radio France international (RFI) qu’il souhaitait profiter de ces trois jours pour « parler à cœur ouvert, de manière franche et sincère (…) afin d’harmoniser les points de vue des uns et des autres ».

Rassemblés par la presse

——————————————————–

Fwd: Mali/ développements
Hassan Naciri [nacirih12@gmail.com]
Date d’envoi : vendredi 29 août 2014 02:05
À :
Lotfi Bouchaara

Envoyé de mon iPad

Début du message transféré :

Expéditeur: Hassan Naciri nacirih12@gmail.com
Date: 28 août 2014 21:16:46 UTC+1
Destinataire: « smezouar@maec.gov.ma » smezouar@maec.gov.ma
Objet: Mali/ développements

Derniers Développements au Mali

Une commission des responsables des mouvements armés est en conclave à Gao pour définir les contours de la mise en application du document relatif à la cessation des hostilités signé le jeudi 24 juillet à Alger. Les discussions ont porté sur la question du repli des combattants du MNLA sur leurs bases initiales avec leur retrait d’Anéfis et d’autres localités du septentrion malien. Les échanges ont porté aussi sur l’arrêt immédiat de toutes velléités offensives sur l’ensemble des régions du nord, la libération par les groupes armés notamment le MNLA, le HCUA, la MAA de l’axe routier Gao-Anefis-Tessalit-In Hallid et l’interdiction de toutes formes d’agissement des mouvements armés.

  • Une délégation de la communauté internationale s’est rendue lundi 4 août à Kidal pour tenter de convaincre les séparatistes touaregs de rejoindre les autres groupes armés à Gao et de s’inscrire dans l’esprit de l’accord obtenu à Alger le 24 juillet dernier. Lequel oblige tous les groupes armés à taire les armes.Le MNLA refuse de prendre part à cette réunion malgré l’insistance de la communauté internationale.
  • Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a animé une conférence sur la sécurité au Sahel au Centre des études stratégiques et internationales de Washington. Le président Keïta a indiqué que le Mali se relève d’une grave crise grâce à l’intervention de la communauté internationale. «La France a pris la tête d’une opération internationale qui a permis d’éviter le pire dans lequel une horde d’extrémistes voulaient le plonger », a souligné Ibrahim Boubacar Keita qui a précisé que le pays n’est pas totalement hors de danger car la guerre revêt à présent un caractère asymétrique avec des attaques suicides et des véhicules piégés contre les forces armées maliennes, onusiennes et françaises.

Il a évoqué le processus de dialogue avec les groupes armés en expliquant que les deux parties se sont accordées sur les thèmes de pourparlers qui seront forcément inclusifs.

« On ne peut pas développer sans la paix. Comment construire si les chantiers sont attaqués, si les ouvriers sont tués ? C’est pourquoi la seule alternative c’est la paix », dira-t-il. Pour lui, la paix permettra de mettre fin à la récurrence des rébellions et de libérer la zone de tous les trafics qui alimentent les groupes armés en ressources financières.

Sur les pourparlers, le Président Keïta a été catégorique : pas d’autonomie, pas de fédéralisme. « Nous proposons la régionalisation dans le cadre d’un Etat laïc », a-t-il précisé.

  • les leaders du MNLA qui avaient participé à la rencontre d’Alger sont presque tous rentrés à Ouagadougou, Les derniers sont arrivés en début de semaine. Ils entendent organiser une réunion en vue d’échanger sur la feuille de route et se préparer pour les négociations futures.
  • Le samedi à 16 août, une base de patrouille Minusma à Ber, une localité de la région de Tombouctou, a été la cible d’une attaque au véhicule suicide. Cette attaque a entraîné la mort d’un Casque bleu, cinq (5) autres soldats de la paix ont été blessés dont deux (2) grièvement. Les victimes sont actuellement en cours d’évacuation pour traitement médical. Cette attaque est la troisième perpétrée contre la Minusma cette semaine. Deux Casques bleus avaient déjà été blessés sérieusement dans leur véhicule suite à l’explosion d’une mine au nord d’Aguelhok jeudi. Le lendemain, vendredi 15 août, lors d’une patrouille, un autre véhicule a été endommagé par une mine, blessant un soldat de la Minusma.
  • Le nouveau groupe armé d’autodéfense (Gatia) qui a officiellement été créé dans le nord du Mali assure avoir officiellement demandé aux autorités maliennes et internationales de participer aux prochains pourparlers de paix d’Alger, qui doivent reprendre le 1er septembre. Le Gatia, essentiellement composé de Touaregs de la tribu des Imrads que l’on trouve dans les trois régions du nord du Mali, est plutôt proche de Bamako.
  • le Président malien, Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, a accordé une audience le 22 août courant à l’ambassadeur des Etats unis d’Amérique au Mali, Mme Mary Beth LEONARD. L’audience avait pour objet d’évoquer la coopération bilatérale et de tracer les perspectives des relations entre les deux pays.

La diplomate américaine a réitéré l’engagement des Etats-Unis d’Amérique à accompagner le Mali, tout comme elle a renouvelé la volonté de son pays d’aider le Mali à tourner la page de la crise et à progresser dans la voie de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Le Chef de l’Etat a remercié les Etats-Unis pour leur soutien multiforme au Mali, l’accueil et l’attention particulière dont sa délégation et lui même ont fait l’objet lors du Sommet de Washington.

Le Président IBK a fermement condamné l’assassinat ignoble du journaliste américain James Foley par des terroristes de l’Etat Islamique, avant de présenter ses condoléances au président Barak Obama et au peuple américain.

Face au regain de la menace terroriste, le Président malien a lancé un vibrant appel à la vigilance et à la détermination à l’ensemble de la Communauté internationale. En outre, il a souhaité davantage de synergie d’actions en vue d’enrayer le fléau terroriste qui ignore les frontières et les valeurs du monde civilisé.

  • Des groupes armés touareg et arabes discutent à Ouagadougou, avant de retrouver le 1er septembre à Alger le gouvernement malien pour des négociations de paix. « Nous voulons nous concentrer pour harmoniser nos points de vue sur certaines questions avant la rencontre avec Bamako », a déclaré à l’AFP Mohamed Ag Assaleh, président de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA). « Il y a aucune doute que beaucoup viendront car c’est une rencontre importante pour tout le monde », a indiqué un proche de MNLA, (Mouvement national de libération de l’Azawad), le principal mouvement armé du Nord du Mali.
  • Plusieurs membres de la communauté arabe notamment viennent de mettre sur pied un nouveau groupe politico-militaire dénommé ‘’mouvement populaire pour le salut de l’Azawad’’ MPSA. Aussitôt créé, ses leaders ont dévoilé leur motivation. Ils comptent ainsi mettre tout en œuvre pour une participation à la seconde, phase des pourparlers d’Alger prévue le 1er septembre prochain. Dans le communiqué rendu public à cet effet, ils réclament également l’indépendance des régions septentrionales du Mali. Et menacent de recourir aux armes au cas où ils n’obtiendraient pas gain de cause par rapport à ces deux revendications.
  • la Direction générale du Développement et la Coopération (Europe Aid) de l’Union européenne, à travers son Directeur Afrique de l’Ouest et Centrale Pierre AMILHAT, vient de faire parvenir une lettre au gouvernement malien. Dans cette lettre adressée au Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération Internationale en date du 17 juin 2014, l’Union Européenne sollicite du gouvernement malien « copie du contrat d’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’achat de fourniture et d’équipements militaires ».

Le Directeur Afrique de l’Ouest et Centrale (Europe Aid) a également sollicité tous les éléments s’y référant, pour lesquels des discutions sont en cours avec la FMI. La Commission de l’UE est pleinement disposée à financer un « audit des principaux marchés publics lancés par le gouvernement » en plein coordination avec le Bureau du Vérificateur Général, afin d’appuyer l’administration malienne à « un meilleur suivi et une meilleure mise en œuvre des réglementations nationales », souligne la lettre.

  • Au Mali, c’est la grève. Une grève générale qui concerne tous les secteurs, dans le public comme dans le privé. L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), première centrale syndicale du pays, avait lancé cet appel pour jeudi 21 août, mais également pour vendredi 22. L’Union a annoncé une série de revendications sociales.

Le Président de la république s’est réuni hier avec les représentants des syndicats à ce sujet

Source :

#Mali #Sahel #Maroc #Touaregs #Algérie

Visited 16 times, 16 visit(s) today

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*