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Maroc Leaks : Omar Hilale accuse la MINURSO de complicité avec le Polisario

Le Maroc a été déçu par le contenu et les recommandations du rapport du SG de l'ONU sur le Sahara Occidental qu'il considère dangereux aussi bien pour le Maroc que pour la Minurso.

Résumé : Réunion avec le Représentant spécial de l’ONU au Sahara : le Maroc critique vivement le dernier rapport du Secrétaire général, jugé dangereux et éloigné de la ligne de conduite établie de l’ONU. Le rapport est accusé de dédouaner l’Algérie, de considérer le Sahara comme un territoire non-autonome, et d’ouvrir la voie à des options risquées en reconnaissant la coopération d’entités non-étatiques. Le Maroc s’inquiète également des relations ambigües de la Minurso avec le polisario et de son manque de neutralité.

Objet : Question du Sahara marocain/Réunion avec le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Sahara, M. Wolfgang Weisbrod-Weber.

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai tenu, ce jour, une réunion, à sa demande, avec le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Sahara, M. Wolfgang Weisbrod-Weber (RSSG).

Cette réunion a porté sur le dernier rapport du Secrétaire Général sur la question du Sahara, les activités de la Minurso et la récente visite technique du haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) à Lâayoune.

1. Le rapport du Secrétaire Général :

Le Maroc a été déçu par le contenu et les recommandations de ce rapport, qui sont, au demeurant, dangereux, aussi bien pour le Maroc que pour la Minurso.

Le rapport n’a aucune logique et ne répond à aucun esprit de démonstration scientifique. Au contraire, il s’éloigne de l’essentiel et se démarque de la ligne de conduite de l’ONU déjà établie, en dépit des discussions préliminaires qui ont eu lieu avec le RSSG, avant son élaboration, afin d’éviter toute surprise ou dérapage de nature à compromettre les relations du Maroc avec la Minurso.

Le rapport est surréaliste car il crée un précédent dangereux et infondé, en établissant un parallélisme entre la coopération d’un Etat membre des Nations Unies avec le HCDH, et celle d’un acteur non-étatique (le rapport se félicité de la coopération du polisario avec le HCDH, se félicite de la mise en place du Conseil Sahraoui des Droits de l’Homme, etc…).

Le rapport dédouane l’Algérie de ses responsabilités par rapport à ses obligations internationales en tant qu’Etat concerné directement par le différend régional sur le Sahara (populations de Tindouf).

Le rapport, soumis au Conseil de sécurité, considère, pour la première fois, que le Sahara est un territoire non-autonome, alors que le Conseil est saisi de la question du Sahara en tant que différend régional sous le chapitre VI de la Charte de l’ONU.

Le rapport avance que l’exploitation des ressources naturelles au Sahara est contraire à l’article 73 de la Charte de l’ONU.

L’ONU innove en l’absence de toute logique politique et juridique et ouvre la porte à des voix périlleuses en reconnaissant aux entités non-étatiques non reconnues, tels Al Qaida, Al-Shabbab, etc…., la possibilité de coopérer avec l’ONU.

Il accommode l’Algérie, à plusieurs titres, et le polisario (Aucune référence n’est faite dans le rapport aux deux jeunes sahraouis abattus par l’Armée algérienne en janvier dernier).

Le rapport donne un ultimatum au Maroc, en vue de procéder, en 2015, à une évaluation globale du processus politique, alors que l’approche innovante de la diplomatie navette proposé par l’Envoyé Personnel de l’ONU est à sa phase de balbutiement.

Le RSSG et l’Envoyé Personnel dépassent largement les mandats qui leur a été confiés par le Secrétaire Général, et confirmés par l’entretien téléphonique entre Sa Majesté le Roi et ce dernier en août 2012 (pas de changement dans le mandat de la Minurso, la recherche de la solution politique mutuellement acceptable et l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie).

2. Les activités de la Minurso :

Le rapport dévoile que la Minurso entretient une relation ambiguë avec le polisario.

Aucune réponse claire et ferme n’a été donnée à ce dernier au sujet de l’inacceptabilité par le Maroc que les documents officiels de la Minurso soient tamponnés par le polisario. Il s’agit d’un acte inacceptable et non-négociable pour le Maroc, ai-je souligné.

La Minurso est entrain de perdre sa neutralité et son impartialité, en ajoutant que la réaction de l’ONU est en-deçà des attentes du Maroc.

Le Maroc va examiner ultérieurement la question des plaques numérologiques (we will come back to this issue), en attendant de tirer les leçons au sujet du devenir de nos relations avec la Minurso dans le contexte du rapport du Secrétaire Général de l’ONU.

Le Maroc s’interroge sur l’attitude de la Minurso, qui accepte d’être escorté par le polisario à l’est du mur du sable.

3. La visite technique du HCDH à Lâayoune:

La visite a été organisée sur la base des termes de référence agrées par le Maroc et le HCDH.

Le Maroc exprime son étonnement au sujet de l’encouragement de la Minurso de certaines ONGs séparatistes à rencontrer la délégation du HCDH à son siège.

Le Maroc considère, à ce sujet, que l’attitude de la Minurso est inacceptable et ne relève pas de son mandat. Ce à quoi, le RSSG a répondu que la Minurso n’a, à aucun moment, encouragé de telles rencontres. Ajoutant que les services de la Minurso ont été sollicités uniquement pour faciliter les aspects logistiques.

Les procédures spéciales qui ont visité le Sahara, ont tenu leurs réunions soit à l’hôtel où elles logeaient soit dans les lieux de résidence des ONGs séparatistes.

La Minurso doit comprendre qu’aucun traitement spécial ou préférentiel ne doit être accordée ni l’ASVDH ni au CODESA, ai-je conclu.

4. Appréciations générales :

La réunion s’est déroulée dans une ambiance tendue et a été marquée par la franchise.

Les messages transmis et véhiculés, et qui ont été très bien reçus par le RSSG, sont comme suit :

Le rapport est un complot contre le processus politique.

L’ONU est entrain d’ouvrir la voie à des options risquées.

Le référentiel de la facilitation onusienne et de la présence de la Minurso a été défini par l’entretien téléphonique entre Sa Majesté le Roi et M. Ban Ki Moon, Secrétaire Général de l’ONU en août 2012 (pas de changement dans le mandat de la Minurso, la solution politique mutuellement acceptable et l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie).

Le RSSG n’a trouvé aucun argument pour répondre aux griefs du Maroc, tout en restant dans l’incapacité de réagir, et en se contentant de préciser qu’il va rapporter ces éléments à New York.

Source :

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