Rapport de réunion Interne sur la rencontre avec l’envoyé britannique au Sahel M. Stephen O’Brian
Le Ministre Délégué a reçu le 3 mai 2013, l’Envoyé Spécial du Royaume-Uni pour le Sahel, M. Stephen O’Brian, pour une réunion sur la situation sécuritaire générale dans la région du Sahel-Sahara. Étaient également présents à la réunion le Secrétaire Général des Affaires Étrangères, M. Nasser Bourita, et l’Ambassadeur britannique à Rabat, M. Clive Alderton.
Le Ministre Délégué a souhaité la bienvenue à l’Envoyé du Royaume-Uni au Maroc, et a réitéré sa gratitude pour le traitement reçu à Londres lors de la dernière visite des délégations marocaines, et a également exprimé ses remerciements pour le soutien du Royaume-Uni à New York lors du vote de la question du Sahara aux Nations Unies. Les réunions tenues à New York avec l’Ambassadeur du Royaume-Uni aux Nations Unies sont un exemple de la compréhension qui prévaut entre les deux pays.
Au cours des dernières années, le Maroc s’est exprimé avec ferveur sur les dangers qui menacent la région du Sahel. La situation dans la région aujourd’hui est la conséquence de ces mêmes menaces contre lesquelles le Maroc a mis en garde la communauté internationale et les organisations internationales. La région, qui s’étend de l’Atlantique à la Corne de l’Afrique, n’est pas la seule en danger, car la menace s’étend bien au-delà de la rive méditerranéenne, pour mettre en péril plusieurs partenaires du Maroc.
La récente adoption de la Résolution 2100 du Conseil de Sécurité autorisant une opération de maintien de la paix des Nations Unies au Mali est très bien accueillie par le Maroc, mais le Ministre Délégué met en garde qu’indépendamment des efforts déployés par la France pour assurer l’intégrité territoriale au Mali, une opération de maintien de la paix à elle seule ne suffit pas. Les vastes problèmes de prolifération des armes qui infestent des pays de la région, tels que le Nigéria et la Libye, et le manque de partage d’informations de ces mêmes pays, donnent une libre circulation aux djihadistes dans le Sahara.
Avec des pays qui ne parviennent pas à coopérer et une présence croissante de djihadistes, le Ministre Délégué encourage fortement un partenariat Maroc-Royaume-Uni plus fort et plus actif sur le front de la sécurité, dans l’attente d’une coopération de fond et de façade entre les deux pays.
Aucun pays ne peut lutter seul contre le danger invisible du terrorisme et de l’insécurité, par conséquent, le Maroc appelle à un effort mondial pour une solution globale à la région. Le Ministre Délégué a souligné l’importance de progresser vers une approche régionale. Une telle stratégie nécessiterait un dialogue et une coopération avec les pays de l’UMA, en particulier l’Algérie.
Compte tenu du refus de l’Algérie d’ouvrir ses frontières et d’engager un dialogue avec le Maroc, la Ministre Déléguée a demandé à ses partenaires britanniques de persuader l’Algérie de faire preuve de plus de transparence et de coopération. Le rôle de l’Algérie dans la sécurité régionale est vital, et le Maroc est prêt à aller de l’avant avec son voisin sur les aspects sécuritaires dans la région.
L’ouverture des frontières et le lancement de l’espace de l’UMA ouvriraient la voie à la création d’emplois, à la relance économique et à un nouvel espoir pour les prochaines générations du Maghreb. Se tournant vers l’avenir, le Ministre Délégué a évoqué la possibilité de créer un espace africain commun, qui comprendrait la CEDEAO, le CENSAD et l’UMA, où un dialogue économique, social et sécuritaire pourrait avoir lieu, afin de mieux intégrer la région au continent africain.
Sur la question du Sahara, le Ministre Délégué a souligné les innombrables efforts que le Royaume du Maroc a entrepris pour garantir les droits de l’homme, construire un processus démocratique dans la région, ainsi que les nombreuses initiatives courageuses lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce sujet. Dans un esprit de stabilisation du Sahel, le Ministre Délégué a demandé le soutien de l’Envoyé britannique sur la question du Sahara, expliquant qu’une résolution du différend renforcerait le contrôle des frontières et mettrait fin à la contrebande, au trafic et aux mouvements djihadistes dans la région.
Quant à l’Envoyé britannique, après avoir exprimé sa satisfaction quant à la croissance et à l’intensification des relations Maroc-Royaume-Uni, il a évoqué la confiance qui vient maintenant consolider les relations bilatérales. La nomination d’un Envoyé Spécial du Royaume-Uni pour le Sahel par le Premier Ministre britannique témoigne de l’importance stratégique que revêt la région pour le Royaume-Uni. Préoccupé par la stabilité internationale, l’Envoyé britannique a exprimé que la région Sahel-Saharienne, que l’on considérait auparavant comme une « frontière » qui arrêtait les mouvements terroristes vers la Méditerranée, est en réalité un port pour la libre circulation incontrôlée des groupes terroristes.
La situation au Mali a forcé le monde à ouvrir les yeux sur une situation contre laquelle le Maroc met en garde depuis des années. Conscient des ramifications d’une telle situation, l’Envoyé britannique soutient pleinement une solution africaine à un problème africain, affirmant qu’il est prêt à coopérer avec le Maroc et les autres pays du Sahel pour trouver cette solution africaine.
Dans le cas du Maroc, l’Envoyé britannique se tient prêt à aider le Maroc à occuper la position de leader régional, car le vide en matière de leadership n’est toujours pas comblé. L’Envoyé britannique souhaite poursuivre le dialogue avec le Maroc sur le front de la sécurité, en discutant des mécanismes nécessaires pour propulser la région vers la stabilité et la prospérité. L’Envoyé britannique espère faire des collaborations en matière de sécurité entre le Royaume-Uni et le Maroc un catalyseur sur le front de la sécurité, afin de faire avancer les choses.
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