Résumé :
La crise semble être dans une impasse, les deux parties étant profondément ancrées dans leurs positions. La France cherche à dialoguer mais n’a pas répondu aux préoccupations fondamentales de l’Algérie, ce qui a conduit l’Algérie à s’opposer à tout engagement. Le rejet des ouvertures par l’Algérie reflète sa frustration face à ce qu’elle perçoit comme de la duplicité de la part de la France et comme un mépris de ses priorités géopolitiques.
Mohamed Meselem
Le mercredi 22 janvier 2025, l’Algérie a été mentionnée à plusieurs reprises par deux hauts responsables du gouvernement français : la porte-parole du gouvernement Sophie Prima et, comme à son habitude, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Cela confirme que les Français semblent effectivement atteints d’une sorte de « manie algérienne ». De plus, Sophie Prima a fait des déclarations à la presse appelant au calme entre les deux pays.
Sophie Prima, porte-parole du gouvernement français, a également déclaré à la presse : « Personne n’a intérêt à une escalade entre la France et l’Algérie. » Elle a souligné la détermination du gouvernement de François Bayrou à « rétablir la relation avec ce pays au niveau de celles entretenues avec d’autres pays », des propos en ligne avec ceux tenus à plusieurs reprises par son collègue du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Bien que la porte-parole de Matignon ait tenté de dégager la responsabilité du gouvernement français dans l’aggravation de la crise en blâmant l’Algérie pour l’affaire Boualem Sansal, elle a exhorté les autorités algériennes à répondre à l’initiative lancée par le ministre français des Affaires étrangères pour qu’il puisse se rendre en Algérie et désamorcer les mines qui empoisonnent les relations bilatérales.
Contrairement au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qualifié de « porteur de bois de chauffage » pour ses efforts incessants visant à envenimer la crise entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé à plusieurs reprises les autorités algériennes à l’autoriser à se rendre en Algérie afin de rechercher des solutions à cette crise croissante. Cependant, la partie algérienne a refusé de répondre à ces demandes, exprimant que la crise avait atteint un point de non-retour, selon la porte-parole du gouvernement français.
À cet égard, la porte-parole du gouvernement français a déclaré que le ministre français des Affaires étrangères s’était proposé de se rendre en Algérie pour discuter avec le président Abdelmadjid Tebboune dans le but d’apaiser les tensions avec l’Algérie. Toutefois, le manque d’engagement de la partie française à corriger les erreurs commises depuis l’été dernier (notamment la décision de Macron de soutenir le régime marocain sur la question du Sahara occidental) a conduit la partie algérienne à rejeter tout dialogue avec Paris.
Le même jour, le ministre français de l’Intérieur a accordé un long entretien au magazine L’Express, dans lequel l’Algérie a été omniprésente dans presque toutes les questions posées, montrant l’étendue de l’obsession dont souffre Paris à propos de l’Algérie. Retailleau a énuméré toutes les initiatives entreprises par Macron sur la question mémorielle, mais il n’a pas obtenu la réponse escomptée.
Faisant preuve d’un déni évident, Retailleau a ignoré la responsabilité de la partie française, une réalité que seuls un patient ou une personne obsédée par l’Algérie pourraient nier. Il a complètement passé sous silence la position française complice du régime alaouite de Rabat, une question qui a provoqué l’effondrement des relations bilatérales et conduit au rappel de l’ambassadeur algérien à Paris il y a six mois, ainsi qu’à la réduction des représentations diplomatiques au niveau le plus bas (chargé d’affaires).
« Puisque la voie douce n’a pas suffi, il me semble que nous devons désormais examiner tous les moyens à notre disposition pour remettre la relation sur les rails », a déclaré Retailleau. Mais, selon le ministre de l’Intérieur français, le problème est qu’il n’y a pas d’interlocuteur de l’autre côté (en Algérie). Paris a laissé à l’Algérie aucune autre issue en raison de son ciblage persistant de l’Algérie et de ses intérêts géopolitiques dans la région du Maghreb.
Source : Echouroukonline, 22/01/2025
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