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TANGER – Quand le poissonnier Mohsin Fikri est écrasé dans un camion poubelle, les Rifains en ont assez. Ils exigent que leur région soit enfin développée après des décennies de privation : ils veulent plus d’emplois, de meilleurs soins de santé et, plus important encore, la reconnaissance de leur lutte historique contre la colonisation.

Ils reçoivent également le soutien de la diaspora rifaine. Dans le mouvement social né après la mort de Mohsin Fikri, le combattant de la liberté du XXe siècle Abdelkrim al-Khattabi est une source d’inspiration importante. Dans les années 1920, il combattit presque avec succès les colonisations espagnole et française et, après la Seconde Guerre mondiale, il s’engagea pour la libération de l’ensemble du Maghreb : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. 

Lorsque le Maroc retrouve enfin son indépendance en 1956, cela a des conséquences négatives pour le Rif. Des politiques répressives sont en place et l’économie est instable. Alors que la demande de travailleurs invités augmente en Europe occidentale, de nombreux Rifains se dirigent vers le nord dans l’espoir d’un avenir meilleur. Mais l’histoire perdure, même à des centaines de kilomètres. 

Ce travail est le résultat d’années de recherche. L’auteur a étudié l’histoire des relations entre le pouvoir marocain et le Rif depuis l’époque précoloniale jusqu’à nos jours. Il s’est rendu à plusieurs reprises à l’étranger, a fouillé des archives et a rendu visite à d’éminents militants, familles et chercheurs. 

Par Yassin Akouh, journaliste indépendant belge pour les médias belges et internationaux. Il écrit principalement sur le Maroc, les mouvements sociaux et la géopolitique. Il s’engage également à promouvoir l’histoire du Rif. 

Source : Fonds Pascale De Croos, 21/01/2025

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