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Premièrement : Introduction générale :
– Les grands changements et les mouvements sociaux et politiques puissants qui ont secoué la région maghrébine, en particulier la Tunisie et la Libye, ont donné naissance à de nouvelles élites, des acteurs politiques, économiques et médiatiques. Cela a obligé la diplomatie marocaine à fournir des efforts particuliers pour tisser des liens de coopération avec ces nouvelles élites, dans le but de renforcer les relations de coopération avec ces pays et de servir les intérêts supérieurs du Maroc, principalement la question de l’intégrité territoriale du pays.
– Le Maroc affirme que la stabilité de la Tunisie et de la Libye constitue un élément clé de la stabilité et de la sécurité maghrébines. Le pays œuvre pour accompagner ces deux nations pendant cette période et les aider à surmonter cette phase de transition, en soutenant les efforts fournis par leurs dirigeants pour atteindre les objectifs fixés.
– Le Maroc cherche à explorer tous les moyens qui pourraient aider à restaurer la confiance et normaliser les relations avec son voisin, l’Algérie, et à ouvrir les frontières terrestres fermées par une décision algérienne, développer les relations commerciales, mettre en place des projets communs, ainsi que trouver une solution aux questions en suspens entre les deux pays.
– Le Maroc veille à renforcer ses relations fraternelles avec la Mauritanie, qui représente l’approfondissement stratégique du Maroc en Afrique. La septième session de la commission mixte maroco-mauritanienne, qui s’est tenue à Nouakchott les 23 et 24 avril 2013 sous la présidence des chefs de gouvernement des deux pays, a donné un nouvel élan aux relations bilatérales, avec la signature de 17 accords de coopération dans divers domaines.
Deuxièmement : L’Algérie :
Relations politiques :
– Les relations entre le Maroc et l’Algérie ont oscillé entre tensions et détente, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, en raison de plusieurs facteurs, principalement la question des frontières terrestres fermées et celle du Sahara marocain.
– La rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, en marge de la quatrième session du Forum arabo-turc, qui s’est tenue à Rabat le 11 novembre 2011, a constitué une occasion pour développer la coopération bilatérale dans des domaines tels que l’énergie, l’agriculture, la culture, l’éducation, la jeunesse, le sport et la communication, ce qui a donné des signes positifs dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays.
– À l’initiative du Maroc, et pour affirmer la bonne volonté et le désir sincère de surmonter les périodes difficiles dans les relations avec le voisin algérien, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution, qui donne la priorité au Maroc pour les relations extérieures dans l’espace maghrébin, M. Saad Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a effectué une visite en Algérie les 23 et 24 janvier 2012, la première du genre depuis 2003. Lors de cette visite, il a eu des entretiens officiels successifs avec le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le ministre d’État et représentant personnel du président Abdelaziz Belkhadem, ainsi qu’avec le président de la République algérienne, M. Abdelaziz Bouteflika.
Deuxièmement : Tunisie
– Position du Maroc concernant les développements en Tunisie :
– Face aux développements politiques observés en Tunisie, le Maroc a réaffirmé sa solidarité forte et sincère avec le peuple tunisien et a exprimé son soutien au dialogue national fructueux entre les différentes composantes politiques et les forces vives tunisiennes en vue d’instaurer la paix, la stabilité et l’harmonie.
– Le Maroc veille à soutenir la Tunisie en cette période pour surmonter les difficultés de cette phase transitoire et atteindre les objectifs politiques annoncés.
– Le Maroc cherche à renforcer la coordination et la concertation avec la Tunisie pour activer le travail maghrébin commun, dynamiser les institutions et structures de l’Union du Maghreb arabe, considérant cela comme une priorité et un cadre complémentaire à la coopération bilatérale, ainsi qu’un instrument d’intégration et de synergie entre les cinq pays maghrébins, tout en coordonnant les positions dans les forums régionaux et internationaux auxquels les deux pays participent, notamment le Groupe des 10, l’Union pour la Méditerranée et l’accord sur la création de la zone de libre-échange entre les pays arabes méditerranéens.
– Relations de coopération :
– Les mécanismes de coopération bilatérale maroco-tunisienne sont multiples, et en tête de ceux-ci :
La commission mixte supérieure, qui se réunit chaque année sous la présidence des chefs de gouvernement des deux pays. La 18ème session de cette commission devrait se tenir en Tunisie en 2013, après que la session précédente a eu lieu à Rabat le 15 juin 2012. Les deux pays s’efforceront d’élaborer une feuille de route à court terme, axée sur des domaines stratégiques et complémentaires entre eux, tels que les investissements conjoints et la création de partenariats productifs dans divers secteurs.
Le cadre juridique régissant les relations de coopération entre les deux pays offre de vastes possibilités pour développer la coopération dans de nombreux secteurs. Le nombre d’accords signés entre les deux pays s’élève à 168 accords, protocoles, mémorandums d’entente et programmes exécutifs.
L’accord de libre-échange bilatéral signé à Rabat le 16 mars 1999, et l’accord sur la création de la zone de libre-échange entre les pays arabes méditerranéens (Maroc, Tunisie, Égypte, Jordanie) signé à Agadir le 25 février 2004, entré en vigueur le 27 mars 2007, constituent les principales bases de la coopération économique et commerciale entre les deux pays.
– Récemment, de nombreuses visites ont eu lieu entre les responsables des deux pays, parmi lesquelles :
– La visite de Son Excellence le Président de la République tunisienne, Mohamed Moncef Marzouki, au Maroc du 9 au 11 février 2012, où il a été reçu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.
– La visite de M. Abdelilah Benkirane, Premier ministre, en Tunisie le 24 mai 2012.
– La visite de l’ancien Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, au Maroc le 15 juin 2012.
– La visite de M. Karim Ghalb, Président de la Chambre des représentants, et de M. Saad Eddine El Othmani, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, en Tunisie pour participer aux célébrations du 14 janvier 2011, commémorant la révolution.
Troisièmement : La Libye
– Position du Maroc sur les développements en Libye :
– Le Royaume du Maroc considère la « nouvelle Libye » comme un partenaire clé dans la construction de l’espace maghrébin et dans la réalisation des ambitions des peuples maghrébins en matière d’intégration et de développement, tout en renforçant les relations entre les deux pays dans divers domaines économiques, sociaux et culturels. Il accorde également une grande importance à la dimension humanitaire de ces relations, notamment la nécessité de prendre en charge les affaires des ressortissants des deux pays.
– Depuis le début des événements en Libye en février 2011, le Maroc a adopté une position claire et constante en soutien au peuple libyen frère qui lutte pour la démocratie, la liberté et le progrès, tout en veillant constamment à préserver l’unité, la souveraineté, la sécurité et la stabilité de la Libye.
– Le Maroc s’est activement impliqué dans les efforts internationaux visant à trouver une solution à la crise libyenne. Il a toujours appelé à une approche globale qui intègre les dimensions sécuritaire, politique et humanitaire, et qui permette à toutes les composantes du peuple libyen de surmonter les séquelles de la période précédente.
– Le Maroc n’a pas hésité à fournir une aide humanitaire d’urgence pour alléger la situation difficile des milliers de réfugiés de différentes nationalités ayant fui vers les terres tunisiennes. Il a ainsi installé un hôpital de campagne dans le camp de réfugiés de la région de Ras Jdir, à la frontière entre la Libye et la Tunisie, et a pris en charge le traitement de près de 104 blessés libyens à l’hôpital militaire de Rabat.
– Le Royaume du Maroc a contribué à la réintégration de la Libye au sein de la communauté internationale, en pilotant le processus d’adoption d’une résolution par le Conseil des droits de l’homme à Genève en septembre 2011, recommandant à l’Assemblée générale des Nations Unies de lever la suspension du droit de la Libye à être membre de ce conseil.
– Le Maroc participe régulièrement et activement aux séances du Conseil de sécurité consacrées à l’examen de l’évolution de la situation en Libye, et propose, dans ce cadre, des suggestions pour soutenir les autorités libyennes dans l’achèvement de leur transition politique, la construction d’un État de droit et la gestion des différents défis.
– Le Maroc œuvre à établir un partenariat prometteur avec la « nouvelle Libye », en commençant par identifier les besoins de la Libye pour accompagner les efforts des autorités libyennes dans la construction d’une économie diversifiée, en capitalisant sur les domaines où le Maroc possède une grande expertise, en attirant les investissements libyens dans notre pays et en créant des partenariats entre les acteurs économiques des deux pays.
– Le domaine de la sécurité fait partie intégrante de l’approche intégrée adoptée par le Maroc pour développer sa coopération avec la Libye. Ainsi, le Maroc reste prêt à mettre son expérience et son expertise à la disposition de la Libye pour soutenir et accompagner ses efforts visant à instaurer la sécurité, en réponse aux demandes des autorités libyennes, notamment en matière de formation et de renforcement des capacités.
– Dans le cadre de cette même approche, le Royaume du Maroc est également disposé à permettre à la « nouvelle Libye » de bénéficier de l’expertise marocaine en matière de justice transitionnelle et de construction des institutions.
– Dans le cadre de l’attention particulière portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, à la communauté marocaine résidant à l’étranger, ce ministère s’efforce de porter l’attention qu’elle mérite à la communauté marocaine en Libye, notamment en raison de sa contribution à la construction de l’économie libyenne et de son soutien aux changements survenus en « nouvelle Libye ». Le Maroc, par ses contacts avec les responsables libyens, œuvre pour améliorer la situation de la communauté marocaine et établir des bases systématiques claires pour attirer la main-d’œuvre marocaine à l’avenir.
– Le Maroc œuvre à renforcer la consultation et la coordination des positions avec la nouvelle direction libyenne pour activer le système de l’Union du Maghreb Arabe, en particulier dans le domaine de la sécurité, afin de faire face aux défis imposés par la situation dans la région du Sahel et du Sahara.
– Le Maroc œuvre pour la tenue de la 9e session de la commission mixte supérieure, afin d’évaluer les résultats de la coopération entre les deux pays et d’établir une nouvelle feuille de route pour la développer et la promouvoir au niveau des aspirations des deux peuples frères.
Quatrième : Mauritanie.
Le Royaume du Maroc et la République Islamique de Mauritanie entretiennent des relations fraternelles exceptionnelles fondées sur des bases solides de respect mutuel et un désir sincère de coopération fructueuse et constructive.
Les relations politiques maroco-mauritaniennes ont connu, depuis 1970, un développement tangible et continu dans divers domaines et à tous les niveaux. Ces relations ont également été renforcées par les visites historiques effectuées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le protège, à Nouakchott en septembre 2001, juin 2003 et mars 2005.
Les relations maroco-mauritaniennes s’organisent dans un cadre juridique riche et complet qui comprend près de 120 textes, entre accords, protocoles, mémorandums d’entente et programmes exécutifs, couvrant divers domaines économiques, sociaux, culturels et techniques. Cela donne lieu à des dizaines de comités sectoriels et de groupes de travail communs relatifs à ces domaines.
Le Royaume du Maroc et la République Islamique de Mauritanie ont travaillé à renforcer et à développer leurs relations de coopération en les élevant du cadre traditionnel à un partenariat stratégique solidaire et bénéfique pour les deux parties.
La commission mixte supérieure maroco-mauritanienne, présidée par les chefs de gouvernement des deux pays, arrive en tête des mécanismes de coopération entre les deux nations.
Suite à deux rencontres organisées après la 6e session de la commission mixte supérieure, à Rabat et Nouakchott, respectivement en mai 2008 et décembre 2009, un partenariat stratégique a été établi entre les deux pays. Les secteurs suivants en constituent les piliers : la formation professionnelle, l’emploi, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, le logement, l’urbanisme, l’énergie et les mines, les infrastructures, les transports, l’eau, l’aménagement du territoire, la décentralisation, l’agriculture et la pêche maritime, compte tenu de leur priorité en termes de développement pour les deux parties et de leur potentiel important pour la coopération.
Cette coopération a été marquée par l’évolution notable des relations de partenariat entre les deux pays à travers :
La signature de plus de 22 textes (accords, protocoles, programmes exécutifs et procès-verbaux),
La mise en œuvre de projets d’investissement importants, notamment dans les secteurs bancaire, des télécommunications et de l’interconnexion électrique.
L’échange d’environ 50 visites, que ce soit au niveau ministériel, de hauts responsables ou d’experts,
La participation de plus de 170 stagiaires, experts et fonctionnaires mauritaniens à des formations au Maroc dans des domaines prioritaires pour la Mauritanie,
L’envoi de plus de 40 formateurs marocains en Mauritanie pour partager l’expertise marocaine avec les frères mauritaniens,
L’inscription de 143 étudiants mauritaniens pour l’année universitaire 2012-2013 dans les universités et instituts marocains. Le nombre total d’étudiants mauritaniens actuellement inscrits dans diverses spécialités dans les institutions universitaires et les instituts de formation supérieure publics au Maroc dépasse les 847 étudiants, dont 795 bénéficient de bourses, faisant des étudiants mauritaniens le plus grand groupe d’étudiants étrangers dans notre pays (représentant environ 15 % de ce total et 59 % de l’ensemble des étudiants arabes).
L’augmentation de la part officielle des bourses d’études que le Maroc accorde chaque année à la Mauritanie, passant de 150 à 300 bourses.
La commission mixte supérieure maroco-mauritanienne, créée en 2000, a tenu sa septième session les 23 et 24 avril 2013 à Nouakchott. Lors de cette session, le Chef du gouvernement a effectué une visite en Mauritanie, au cours de laquelle il a présidé, aux côtés de son homologue mauritanien, les travaux de la réunion, qui ont été couronnés de succès, répondant aux attentes des dirigeants des deux pays. Onze accords et cinq programmes exécutifs de coopération, ainsi qu’un mémorandum d’entente dans des domaines vitaux pour les deux parties, ont été signés, couvrant des secteurs tels que le transport de personnes et de marchandises, le transit, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, le développement des ressources en eau, les ressources humaines, et bien d’autres.
Avec nos salutations distinguées.
Source : Documents de la diplomatie marocaine en arabe
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