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Il y a 4 ans, le Maroc a pris une décision qui marquerait un tournant dans son histoire contemporaine, normaliser ses relations avec l’entité sioniste.
Ce geste, bien plus qu’un simple changement diplomatique, a révélé l’abandon de principes fondateurs pour la poursuite d’intérêts géopolitiques immédiats, au détriment de la cause palestinienne.
Le Makhzen, en cherchant à légitimer son occupation du Sahara occidental, a signé une «transaction de la honte», dans laquelle la dignité nationale et la souveraineté marocaine ont été sacrifiées pour un simple tweet sans portée juridique. Mais derrière cet accord se cache un processus bien plus insidieux, celui de la perte progressive de contrôle du Maroc sur ses propres affaires, tout en le livrant à un acteur extérieur aux ambitions coloniales.
Le message de la normalisation était clair, le Maroc met de côté les aspirations de son peuple, notamment son soutien historique à la Palestine, pour se rapprocher d’une entité coloniale, Israël, qu’il considérait naguère comme un ennemi.
En échange de ce rapprochement, le Makhzen a obtenu une reconnaissance formelle de son occupation du Sahara occidental par les États‐Unis, une victoire diplomatique qui a, cependant, fait éclater au grand jour l’ampleur de la trahison.
D’un côté, le Maroc s’efforce de protéger une cause qu’il présente comme une question nationale incontournable ; de l’autre, il a ouvert les portes à un allié qui œuvre contre l’intérêt de la région, fragmentant les peuples et les territoires pour servir ses propres intérêts expansionnistes.
En dépit de l’ampleur de l’échec de cette normalisation et des preuves nombreuses d’une coopération qui va bien au‐delà des simples échanges diplomatiques, le Makhzen continue de défendre cette décision avec acharnement.
La réalité est pourtant inéluctable, l’ONU, dans ses résolutions répétées, réaffirme que le Sahara occidental demeure une question de décolonisation, tandis que la collaboration avec Israël n’a fait que fragiliser la position du Maroc.
Ce dernier a cédé, au nom de l’intérêt stratégique et économique, à des forces extérieures qui fragilisent non seulement son propre peuple mais aussi toute la région.
Un aspect particulièrement inquiétant de cette normalisation est la transformation progressive du Maroc en un «protectorat» sioniste.
En témoigne l’intensification de la coordination sécuritaire et de renseignement entre le Makhzen et Israël, de plus en plus visible dans le paysage politique et militaire.
Le Maroc, sous couvert de sécurité, devient un terrain d’expérimentation pour Israël, qui y déploie ses technologies, ses stratégies militaires et ses réseaux d’in‐ fluence.
Cette intrusion va jus‐ qu’à la participation marocaine à des missions militaires conjointes avec l’entité sioniste et au transit de matériel militaire israélien à destination de la Palestine occupée, ce qui met à mal l’image du Maroc en tant que champion de la cause palestinienne.
Les révélations récentes sur les activités liées à cette normalisation sont accablantes. Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, plusieurs navires chargés d’armement israélien ont accosté dans le port de Tanger, consolidant le lien entre les deux entités.
Ce soutien tacite à l’occupation israélienne, bien que nié par le Makhzen, est visible dans les faits. Israël, loin de se contenter d’un simple partenariat économique, cherche à installer une présence durable dans les rouages de l’État marocain, notamment dans les secteurs stratégiques comme la défense et la sécurité.
Ce partenariat, soutenu par une répression féroce des voix dissidentes au Maroc, suscite une opposition de plus en plus marquée.
L’adhésion à la normalisation, en dépit de l’opposition populaire massive, s’accompagne de l’usage systématique de la répression. Le peuple marocain, qui n’a jamais cessé de soutenir la Palestine, se trouve aujourd’hui face à un régime qui impose cette alliance contre leur volonté.
Des manifestations en soutien à la Palestine sont violemment réprimées, et les militants qui s’opposent à la normalisation sont emprisonnés. La solidarité avec le peuple palestinien est désormais criminalisée, un retournement brutal de l’esprit qui a longtemps animé les rues marocaines.
La révolte populaire ne faiblit pas. Un récent sondage indique que plus de 95 % des Marocains rejettent cette normalisation. La rue marocaine, habituelle‐ ment silencieuse, a été secouée par ce qui est perçu comme une trahison, une alliance contre‐ nature avec une puissance coloniale qui a semé la destruction à travers toute la région.
L’opinion publique refuse de se résigner à voir son pays sombrer dans cette relation néo‐coloniale, une situation qui semble implacable. Dans cette dynamique, l’héritage colonial israélien au Maroc prend une tournure inquiétante.
Le sionisme, présent dans le royaume depuis la fin du XIXe siècle, sous le règne de Hassan Ier, semble aujourd’hui avoir trouvé une nouvelle forme d’implantation, sous couvert d’accords politiques et économiques.
Le Maroc, en cédant à Israël, expose son peuple à une «colonisation» moderne, non pas par la force, mais par l’entrelacement d’intérêts stratégiques, politiques et économiques qui vont bien au‐delà des frontières du royaume. Quatre ans après la normalisation, le bilan est accablant.
Le Makhzen a livré son pays aux intérêts israéliens, et le Maroc, une fois terre de résistance, se transforme en un terrain de jeu pour les ambitions expansionnistes d’un État étranger.
La souveraineté marocaine, l’intégrité de ses ressources et la volonté populaire sont désormais sous la menace d’une néo‐ colonisation progressive, qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les générations futures.
La situation actuelle est alarmante, mais il n’est pas trop tard pour rectifier le tir. La résistance contre la normalisation avec Israël doit s’intensifier, non seulement pour la dignité du Maroc, mais aussi pour la stabilité et l’unité de la région. Avant qu’il ne soit trop tard, les Marocains doivent se faire entendre et reprendre le contrôle de leur destin.
Source: L’Express
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