Etiquettes : Union Européenne, Allemagne, France, Hongrie, Grèce, extrême droite, politique,
par Abdou BENABBOU
Les bouleversements politiques que connaissent en cette fin d’année plusieurs Etats européens ne sont pas seulement de simples tressaillements épisodiques dus aux habituelles alternances qu’ils ont connues. L’Espagne, l’Allemagne, la Grèce, la France, la Hongrie et d’autres encore vivent une étape de profondes turbulences où les grandes décisions de chacun d’eux ne se jouent plus au sein de leurs institutions. Elles s’éloignent des ressorts des gouvernements. Leurs finalités ont été maintenant transférées dans la rue.
Les politiciens assermentés et incarcérés dans les réserves parlementaires n’ont plus que le souci de prêcher dans l’air des ententes aléatoires au nom d’une démocratie pervertie sinon totalement dépassée. La stérilité des alliances politiques est en parfait décalage avec la colère et les manifestations démultipliées des rues.
Le meilleur exemple dans l’instant est français. Un nouveau chef de gouvernement tente après son prédécesseur censuré de raccommoder le restant à sauver. L’incongru dans sa tentation de sauvetage est qu’il s’allie avec une minorité partisane et dénie la majorité écrasante qui a l’assentiment et le soutien des plus larges couches de la société. Le jeu laconique, basé sur des filouteries et des entêtements conjoncturels, s’il réussit, n’est pas à la hauteur d’une situation économique et sociale désastreuse d’une profondeur inouïe et dans laquelle l’Europe entière est ensevelie.
A la veille de Noël, la population en est à l’obligation de se focaliser sur le recyclage des cadeaux après celui des vêtements et des appareillages obligeant la politique et les gouvernances à se recycler. L’aura de la face sociale s’est ternie comme le sont devenus les visages des gouvernants promis à l’hibernation par leurs gouvernés. Les recettes ne sont plus au cœur des parlements mais à trouver dans l’entassement des manifestants et des grèves qui s’étendent et se multiplient.
L’Allemagne n’est plus en reste. Sa carrure d’empire économique ne brille plus. Elle s’applique avec peine et dans le secret à renouer ses liens avec ses adversaires et ses ennemis d’hier quitte à bafouer les premiers préceptes de l’Union européenne.
Source : Le Quotidien d’Oran, 15/12/2024
#Europe #France #Allemagne #UnionEuropéenne #Grèce #Hongrie