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par B. Habib
Géopolitique de guerre, énergie, conflits et contrôle des ressources de pays dominés militairement … autant de facteurs qui favorisent et définissent le temps de paix ou de guerre dans le monde. On consent à admettre que l’énergie est de tout temps au cœur des défis et des enjeux mondiaux. C’est la nouvelle arme, à l’origine de tous les conflits, sont unanimes à dire des experts en géopolitique.
Lorsque le Monde bascule vers un amenuisement de ressources énergétiques, il est très vite à la quête de conflits afin de s’approprier routes et voies maritimes, richesses minières dont le pétrole, le gaz et l’or afin de s’assurer son économie et faire marcher son industrie militaire en manque d’exploitation. Comment engranger de tels dividendes?
La guerre d’Israël contre Ghaza d’une superficie de 360 km2, n’est qu’un prélude à l’appropriation de la mer de la bande vers la Mer Rouge ou la Méditerranée. C’est une côte qui borde l’Egypte au sud-ouest et Israël au nord-est et qui peut, par conséquent, servir de «fenêtre» supplémentaire pour l’entité sioniste sur la mer pour le trafic maritime et le transit de ses troupes militaires.
La Syrie qui est elle aussi une alternative pour l’Etat hébreu afin d’empêcher l’incursion à nouveau du régime de Hezbollah, est dans le collimateur du projet sioniste d’extension au Moyen Orient ; la preuve est qu’aussitôt la chute du régime d’Al Asaad, après 12 ans de conflit et de guerre civile, alimentée par des parties étrangères, Israël a annoncé sa légitimité sur le Golan, territoire qu’elle occupait depuis la guerre de 1967 puis récupéré par la Syrie.
Les experts considèrent que c’est la carte énergétique mondiale qui est en train de se dessiner en raison des conflits au Moyen-Orient. Tout compte fait, pour l’expert en énergie et enseignant en stratégie, Mourad Preure, les récents évènements en Syrie et la situation globale dans la région ne sont autres qu’une lutte pour «prendre le contrôle sur les sources énergétiques et les routes maritimes».
«Ce qui se passe en ce moment en Syrie, en particulier, et au Moyen-Orient, d’une manière générale, est un conflit pour le contrôle des sources énergétiques et des routes maritimes», indique M. Preure, à l’occasion de son passage, ce mardi, dans l’émission «L’invité du Jour» da la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
Après la Syrie, le Liban et Ghaza, à qui sera le tour? Pour le moment, les pays du Golfe qui sont en abondance énergétique, ne représentent pas un danger pour l’Occident ni pour Israël d’ailleurs. Deux raisons: la première est que certains de ces pays ont normalisé avec l’Etat hébreu en contrepartie de dividendes économiques. La seconde est que des pays du Golfe offrent une solution énergétique à l’Occident.
Le noyau du prochain conflit énergétique se trouverait, ce faisant, en Iran ou en Irak, selon des experts qui avertissent sur le danger qui guette plus l’Iran. Selon l’expert Mourad Preure, la situation va impacter plusieurs pays dans la région dont l’Iran. «Incontestablement, il va y avoir des effets seconds sur l’Irak.
L’Iran sera également impacté, directement et indirectement car, avec la Russie, il avait la main sur l’équilibre géopolitique et géostratégique dans la région», prévient M. Preure, avant de poursuivre : «Aujourd’hui, l’Iran se retrouve affaibli et l’équilibre moyen-oriental prend une autre dimension car la chute d’un ordre est toujours suivie par le désordre, le chaos».
Concernant la répercussion de cette situation sur les marchés pétroliers, l’intervenant précise que ces derniers ne connaissent pas de réels bouleversements, en raison du surapprovisionnement des marchés, mais cela ne va pas durer. «Pour le moment, il n’y a pas de crainte de rupture d’approvisionnement. De ce fait, le cours du pétrole est marqué par une légère hausse, toutefois, cette situation risque de ne pas perdurer et de se développer d’une manière inconnue, car aucun expert au monde ne peut prédire comment la situation va évoluer en Syrie et les répercussions qu’elle aura sur les marchés», affirme M. Preure.
Interrogé sur la transition énergétique et son impact sur le futur des conflits, l’invité de la Chaîne 3 a estimé que cette transition qui est en train de se faire au pas de course, est une illusion. Pire encore, ce changement et cette allure s’avèrent désastreux pour bon nombre de secteurs dont celui de l’industrie automobile.
M. Preuve poursuit et étaye son argumentaire, en citant comme exemple l’industrie automobile allemande où des marques telles que Volkswagen sont forcées de fermer des usines ou encore l’action du groupe automobile multinational franco-italo-américain «Stellantis» qui a perdu 50% de sa valeur en une année.
Pour le consultant international en questions énergétiques, ce n’est pas demain la veille que les énergies vertes vont remplacer les hydrocarbures. «Le pétrole et le gaz représenteront 50% de la consommation mondiale de l’énergie en 2050 et continueront à être source de conflit», a-t-il jugé, avant de conclure: «La Chine est le premier importateur mondial de pétrole et de gaz. Si on souhaite étrangler la Chaîne, on étrangle le Moyen-Orient».
Le Carrefour d’Algérie,10 Décembre 2024
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