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Hicham Alaoui, cousin germain du roi du Maroc Mohammed VI, un « prince banni » selon le titre de son récit autobiographique paru il y a 10 ans, mis à l’écart en raison notamment en raison de ses opinions politiques. Il est enseginant chercheur à l’Université de Berkeley en Californie.
Il est l’auteur de « Islam et démocratie. Comment changer la face du monde arabe ». C’est un ouvrage qui vient de paraître aux Editions du Cherche Midi.
C’est une étude de cas du Printemps Arabe dans la Tunisie et l’Egypte. Le régime autocratique s’effondre dans un cas, mais dans un cas il y a une amorce de démocratisation. Dans l’autre cas, il y a une reprise en main autoritaire. Dans son ouvrage, Hicham Alaoui tente d’expliquer les raisons de ces deux trajectoires aussi différentes.
Il ne parle pas du Maroc, mais il a certaines phrases qui en parlent. A propos des monarchies, que soit il y a une révolution qui les renverse soit il y a une sorte de pacte qui fait qu’elles s’inspirent des monarchies constitutionnelles à l’espagnole ou à l’anglaise pour créer quelque chose d’authentique qui respecte l’émancipation des gens. Il s’agit principalement de faire en sorte à ce que marocains, jordaniens, et tous ceux qui vivent en monarchies accèdent à la citoyenneté. Ce n’est pas le cas aujourd’hui puisque ce sont des régimes autoritaires. Ce modèle qu’il appelle depuis des années de ses voeux pour le Maroc.
Selon lui, « au Maroc, il ne peut pas y avoir des islamistes ou des laïques suppléatifs au pouvoir. Ils doivent être des parties prenantes à part entière d’un processus de démocratisation. Cela veut dire vivre sous l’égide d’une monarchie morale et non pas sous le pouvoir coércitive d’une institution tutélaire ».
« Les islamistes, le PJD en l’occurrence, n’était pas comme Ennahdha », affirme celui qui était dénommé le « prince rouge » en raison de ses positions de gauche. « On ne se trouvait dans cette situation d’être à part égale avec d’autres forces politiques, mais c’est un choix qu’ils ont fait dont ils en était satisfaits. Ils ont tout fait pour rester dans ce paradigme. Ils ont appuyé toutes les décisions prises, même la décision de normaliser avec Israël ».
« Mon point de vue, ajoute-t-il, est que, autant tendre la main à nos concitoyens juifs qui ont quitté le Maroc et avec qui ont a une histoire passée et on a un futur passé, et être tolérant à l’égard du judaïsme, mais aller à son encontre est une chose, reconnaître, travailler, coopérer avec un gouvernement qui, lui, mène une politique très, très reprochable et criticable à l’égard des palestiniens en est une autre. Moi, je suis en désaccord et c’est mon opinion ».
Ses relations avec le roi Mohammed VI
Hicham Alaoui avait demandé de ne pas être enterré dans un lieu qui a un lien avec la monarchie et être déchargé de son titre de prince. Il a attend toujours la réponse du palais. « J’ai tout le temps qu’il faut, dit-il. L’important de mon égard c’est d’être courtois, même courtois à l’égard du chef de famille, être déférend à l’égard dy symbol de la nation qui est le roi, mais d’avoir ses propres opinions et être un homme libre, intellectuellement libre et, à tout point de vue, c’est ça l’important ».
« Maintenant, souligne Alaoui, dans des situations comme ça, vous savez qu’on peut passer de l’appaisement à la tension très facile parce que les conditions sous-jacentes sont les mêmes. Je n’ai pas à parler pour les autres mais j’ai à parler pour moi-même. Je suis quelqu’un de serein, je compte rester serein et je compte rester surtout responsable et exercer un jugement que je pense être responsable et productif vis-à-vis de tout le monde ».
A la question de si Mohammed VI est un bon roi : « Je ne dirai qu’il est bon ni mauvais. Il est comme tout le monde, il a des qualités et des défauts. Du reste, c’est aux nouvelles générations de prendre le flambeau de la lutte, de faire ses bilans et de tirer les conclusions de leur expérience. Moi, j’ai la mienne et aujourd’hui j’ai pris mes distances et je compte garder mes distances et être le chercheur, l’intellectuel, l’entrepreneur entreprenant que je suis et m’en tenir à ma sphère privée ».
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