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L’Algérie n’a pas participé au vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur la prorogation de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), présentée par les Etats-Unis.
PAR AMAR R.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a, en effet, approuvé la prorogation pour une année supplémentaire – jusqu’au 31 octobre 2025 – du mandat de la Minurso, selon une résolution n° 2756, adoptée à l’unanimité de ses membres (13 voix pour et 2 abstentions : Russie et Mozambique), mais l’Algérie n’a pas participé au vote, car les amendements proposés par la délégation algérienne n’ont pas été pris en compte par le porte-plume. L’Algérie avait présenté deux amendements portant notamment sur l’introduction au sein de la Minurso d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme pour protéger le peuple du Sahara occidental, à défaut duquel le Conseil de sécurité perdrait sa crédibilité en raison de son usage du «double standard» vis-à-vis de toutes les autres missions des Nations unie. Intervenant suite à ce vote, le représentant de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, qui retenait difficilement sa colère, a expliqué les raisons qui ont justifié que l’Algérie ait refusé de participer au vote sur la résolution S/2756/2024.
La neutralité du porte-plume en cause
Dans son discours empreint de langage diplomatique, le représentant algérien a indiqué que le porte-plume (Pen Holder) du projet de résolution, à savoir les Etats-Unis, n’a pas respecté le principe de neutralité dans la préparation du projet final et des amendements convenus. «L’Algérie a décidé consciemment et de manière responsable de ne pas participer au processus de vote sur cette résolution pour diverses raisons», a-t-il affirmé, ajoutant que la résolution du Conseil de sécurité contredit le droit international et s’oppose au jugement de la Cour européenne statuant sur la souveraineté du peuple sahraoui sur son territoire et ses richesses.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a expliqué en ces termes : «Nos observations soigneusement documentées, qui sont basées sur des principes fondés sur un langage convenu dans le cadre de ce Conseil, n’ont pas été prises en compte, et pour dire les choses crûment, elles ont été délibérément ignorées, et nous en sommes surpris car cela est manifestement contraire aux exigences des notes 507 et 945 sur les méthodes de travail du Conseil de sécurité».
La deuxième raison de la décision de l’Algérie est liée au fait que «le projet de résolution ne contenait pas du tout les éléments qui faisaient l’objet de l’accord», ce qui remet en question «l’impartialité» du porte-plume sur la résolution relative au Sahara occidental.
Une question d’autodétermination
Rappelant que le Sahara occidental est une question de décolonisation, il a évoqué pour cela l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ainsi que la déclaration du président de la Cour internationale de justice (CIJ), selon laquelle «l’avis consultatif sur le Sahara Occidental en 1975 a considéré le droit à l’autodétermination plus qu’un principe», mais «un droit fondamental et inaliénable du peuple, selon la résolution 514 de l’Assemblée générale des Nations unies».
Battant en brèche les assertions du colonisateur au sujet des tables rondes, que certains présentent comme une solution pour régler cette question, M. Bendjama dira que lors des deux sessions qui ont eu lieu sous forme de table ronde, «les Sahraouis ont demandé à parler aussi d’autres options, notamment d’indépendance, comme le prévoit la résolution 690 du Conseil de sécurité. Mais la puissance occupante a dit et répété qu’elle accepterait de discuter de toute question, à l’exception de celle de l’indépendance, et cette position ferme a été réitérée il y a deux semaines par la puissance occupante marocaine».
Plus explicite encore, Amar Bendjama tranchera : «Table ronde ou table carrée, la question est le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. La question est de parvenir à un règlement pacifique de cette question, en tenant compte des droits inaliénables des Sahraouis.»
Source : L’Algérie aujourd’hui, 02/11(2024
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