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Le magazine français Marianne a levé le voile sur une facette méconnue de Mohammed VI, dressant le portrait d’un monarque bien différent de l’image publique cultivée par le Makhzen depuis son accession au trône en 1999.
Longtemps présenté comme un souverain malgré lui, un homme simple et accessible que son peuple surnommait affectueusement « miskine » (le pauvre) en référence à sa santé fragile, Mohammed VI cache en réalité une personnalité plus complexe et autoritaire. Son enfance, marquée par la sévérité d’Hassan II qui n’hésitait pas à le fouetter, semble avoir laissé des traces profondes dans son exercice du pouvoir.
Selon les témoignages recueillis par le magazine français, le roi du Maroc se révèle être « un monarque colérique, violent, drogué au pouvoir et à sa position de toute-puissance ». Plusieurs sources évoquent des accès de violence physique envers ses collaborateurs. Un ancien diplomate marocain rapporte notamment avoir dû annuler un rendez-vous après avoir appris que le roi venait de frapper l’un de ses conseillers, les traces étant encore visibles sur le visage de la victime. Un cas particulièrement marquant est celui du professeur Mohamed Moâtassim, juriste et spécialiste en droit constitutionnel. En 2006, il aurait été violemment battu par Mohammed VI devant d’autres conseillers, un incident qui l’aurait conduit à une profonde dépression et à une tentative de suicide.
Si le roi a rompu avec les pratiques d’assassinats et d’enlèvements qui caractérisaient le règne de son père Hassan II, il a développé des méthodes de répression plus subtiles mais tout aussi efficaces. «Frapper sous la ceinture» en visant la réputation et l’honneur est devenu sa marque de fabrique. La propagande officielle le présente comme « le roi de la clémence, celui qui gracie plus qu’il ne châtie », mais les sources de Marianne affirment que c’est lui qui désigne personnellement « les cibles trop dérangeantes à son goût ».
Le souverain passe ses nuits à surveiller les réseaux sociaux, donnant régulièrement des instructions matinales pour réprimer tel ou tel opposant. Si les châtiments viennent de lui, leur mise en œuvre est orchestrée par son fidèle conseiller et ancien camarade de classe, Fouad Ali El Himma.
L’implication directe du roi dans la répression du mouvement Hirak de 2017 est confirmée par plusieurs sources. La condamnation à vingt ans de prison de Nasser Zefzafi, leader du mouvement, aurait été directement ordonnée par le palais. « J’ai essayé d’intervenir, je me suis battu pour essayer de dénouer cette crise et faire sortir ces hommes. Mais rien n’y faisait. Il y avait un blocage qui venait d’en haut. J’ai compris alors que ça venait de lui », confie un ancien diplomate marocain.
Depuis son divorce d’avec Lalla Salma en 2018, le roi s’est entouré de trois frères combattants de MMA : Abu Bakr, Omar et Ottman Azaitar. Ces Allemands d’origine marocaine ont rapidement pris une place prépondérante dans l’entourage royal, au grand dam du Makhzen traditionnel. « Les frères Azaitar ont éclaté le palais », confie une source proche du pouvoir, « Tout le monde s’est senti souillé par ces nouveaux venus au long casier judiciaire. En un rien de temps, ils se sont accaparés l’oreille et l’accès au roi. »
Chokri Hafed
Source : La Sentinelle
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