Sahara Occidental : L’histoire des fertilisants disparus au Panama

Tras ser abandonadas en el puerto de Ciudad de Panamá, 3.000 toneladas de abono donadas por Marruecos a Panamá se han esfumado.

Un document confidentiel datée du 13 juillet 2012 révèle comment le Maroc tente de duper les Etats-Unis, qui voient la commercialisation de leurs phosphates perturbée par les phosphates offerts par le Maroc dans le cadre de sa « diplomatie des phosphates ». Voici le texte de ce document :

Dans une rencontre qui a réuni, le 12 juillet 2012, le chef du cabinet du Ministère des Affairres Etrangères et Mohamed El Kadiri, Secrétaire Général du Groupe Office Chérifien des Phopshates (OCP), ce dernier a déclaré que les phosphates sont des matières premières à la fois stratégiques, vitales pour la vie et consituent une part essentielle de la sécurité alimentaire mondiale. Cette matière première est plus importante que le pétrole dans le sens où « l’on peut se passer de voitures, mais pas de nourritre ».

En 2011, la prodution marocaine de phosphates a été de 28 millions de tonnes, plaçant le Maroc au 3ème rang mondial. De cette prodution, le Maroc exporte 20 millions de tonnes, ce qui fait de lui le 1er exportateur mondial de phosphates.

Cette fabuleuse richesse qui peut couvrir les besoin mondiaux pendant 600 ou 700 ans, fait du Maroc une cible. Ainsi, en vue de garantir leur approvisionnement en phosphates, les pays développés ont envisagé 2 options :

a. S’allier au Maroc, l’aider à se développer ;

b. Dominer le Maroc, l’affaiblir.

2 . Campagne contre l’OCP :

Depuis quelques années, l’OCP est confronté à une campagne virulente orchestrée par les ONG, en particulier, en Norvège, aux Etats-Unis d’Amérique, en Nouvelle-Zélande et dans une moindre mesure en Espagne. Ces activistes prennent prétexte de l’exploitation par l’OCP des mines de Phosboucraa pour appeler à un boycott de phosphates marocains. Or, la part de Phosboucraa, dans la production marocaine totale n’atteint que 2%.

En réaction, l’OCP a fait réaliser des études juridiques par de grands cabinets. Celles-ci démontrent, preuve à l’appui, qu’il ne contrevient à aucune convention ou résolution internationale.

  1. La stratégie commerciale de l’OCP à l’international :

L’Inde est le 7ème client du Maroc en matière d’importations de phosphates. Cependant, dans un souci de diversification de la clientèle, l’OCP dispose d’un bureau de représentantion au Brésil (à Sao Paulo), pays immense mais ne disposant pas de phosphates, et compte s’implanter en Afrique Subsaharienne, où les terres arables sont disponibles mais où l’agriculture reste faible. Face à ce constat, l’idée serait de mettre en place une sorte de « zone Atlantique Sud » : « Brésil-Afrique », dans laquelle il y aurait une forte demande marocaine de phosphates.

c. La diplomatie des phosphates :

Dans le cadre d’arrangement avec plusieurs de la Caraïbe et du Pacifique, l’OCP livre à ces pays, gracieusement, des phosphates. Cependant, l’OCP risque d’être épinglé par les Etats-Unis d’Amérique, voient leur « chasse gardée » envahie, l’accuseraient de « dumping ». Pour palier à ce scénario, M. El Kadiri propose le montage suivant :

L’AMCI achèterait à l’OCP les quantités nécessaires de phosphates, sachant que préalablement à leur livraison aux pays concernés, ces phosphates seraient payés grâce à un don de la fondation OCP*, elle-même alimentée par le Groupe de l’OCP.

De cette manière, les apparences seraient sauves et l’opération s’inscrirait dans un cadre légal.

d. Conclusions :

Le Secrétaire Général du groupe de l’OCP a émis les propositions suivantes :

  1. Organiser une réunion MAEC-OCP-AMCI afin de mettre au point une convention.
  2. A moyen terme, l’OCP pourrait accueillir les cadres-stagiaires de l’Académie Marocaine des Etudes Diplomatiques en vue de leur faire visiter le siège de l’OCP, la Mine de Khouribga et celle de PhosBoucraa.
  3. Organiser des briefings périodiauement au Ministère pour les cadres de l’OCP et vice-versa, à l’OCP, pour les diplomates.

L’objectif, étant d’instaurer une coordination entre l’action diplomatique pure et la politique commerciale du Groupe de l’OCP, qui puissent servir, au mieux, les intérêts de notre pays.

Il convient de relever que l’Officie Chérifien des Phosphates a les moyens de conduire sa politiques, tout seul, mais a, tout compte fait, besoin de la couverture politique du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération.

  • « La Fondation OCP, organisme à but non lucratif, a vocation à matérialiser et à pérenniser les engagements sociaux et sociétaux du Groupe. Elle intervient dans l’éducation et la sécurité alimentaire à travers une méthodologie basée sur la recherche-action. La Fondation agit aussi bien au plan local qu’à l’international, dans le cadre de l Coopération Sud-Sud, avec l’Inde notamment ». (Site Internet officiel du Groupe OCP : http://www.ocpgroup.ma/)

Les fertilisants donnés au Panama provoquent un conflit politique

Le Maroc a fait don de 3000 tonnes d’engrais au Panama le 26 juillet 2014, alors dirigé par Juan Carlos Varela. L’ancien ambassadeur du Panama au Maroc, Demetrio Olaciregui, a révélé en 2022 qu’au début du gouvernement de Varela, le Maroc a fait don de 3.000 tonnes d’engrais pour soutenir les petits agriculteurs. Cependant, l’engrais n’est jamais parvenu aux agriculteurs, selon la presse panaméenne.

L’histoire de ce don racontée par des notes diplomatiques marocaines :

Rabat, le 21 Juin 2013

Note à l’attention de Monsieur le Ministre

Objet : Perspectives dans le développement des relations entre le Maroc et le Panama / Projet de visite au Maroc du Ministre panaméen des Relations Extérieures.

Réf : Mes Notes N° 754 du 06 mai 2013, N° 780 du 09 mai 2013 et N° 969 du 07 juin 2013.

Faisant suite à mes notes, citées en référence, relatives aux derniers développements intervenus entre le Maroc et le Panama, à la lumière des récents contacts initiés avec la partie panaméenne pour l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations bilatérales et du souhait exprimé par le Ministre panaméen des Relations Extérieures, M. Fernando Nuñez Fabrega, de réaliser une visite au Maroc, fin juillet 2013, j’ai l’honneur de vous faire part, ci-après, des appréciations de cette Direction à ce sujet :

1/ Des contacts entre le Maroc et le Panama ont été initiés au lendemain de la publication, le 31 mars 2013, d’un article de presse du journaliste panaméen, M. Demetrio Olaciregui, qui a rapporté des déclarations positives que le Ministre des Relations Extérieures du Panama, M. Fernando Nuñez Fabrega, lui aurait accordé à l’endroit du Maroc et de notre Cause Nationale. Selon ces articles, M. Fernando Nuñez Fabrega, investi, le 26 février 2013, en tant que nouveau Ministre des Relations Extérieures aurait affirmé que son pays « soutient le processus de négociations sur le Sahara sous les auspices des Nations Unies, dans le respect de l’intégrité territoriale du Royaume », en soulignant, entre autres, que le plan marocain d’autonomie constitue « une initiative qui devrait être abordée par les parties avec un esprit d’ouverture, de pragmatisme et de réalisme » ; des propos qui marqueraient une certaine prédisposition des responsables panaméens à se détacher du discours qu’ils ont tenu, jusque- là, sur la question du Sahara.

2/ Une dynamique de rapprochement en direction du Panama a, ainsi, aussitôt été engagée, à travers M. Demetrio Olaciregui Quintero, qui a été nommé le 22 avril 2013, en tant que nouveau « Directeur Général de l’Information Diplomatique » au sein du Ministère panaméen des Relations Extérieures, sachant qu’il s’est toujours estimé être, pendant ces dernières années, le seul à même d’apporter des éléments nouveaux favorables à la défense de notre Cause Nationale au Panama et à l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations bilatérales avec le Maroc.

3/ Dans cette logique de rapprochement, et à l’instigation de M. Demetrio Olaciregui, le Ministère panaméen des Relations Extérieures a par la suite publié, le 08 mai 2013, un communiqué précisant que « le Gouvernement panaméen considère que la proposition d’un statut d’autonomie pour le Sahara Occidental, présenté par le Royaume du Maroc au Conseil de Sécurité de l’ONU, mérite d’être traitée avec ouverture, pragmatisme et réalisme sur la table des négociations, afin de faire sortir ce différend de son statut actuel ». Le même communiqué, qui « exhortait les parties à faire preuve de volonté politique et de bonne foi pour parvenir à des accords mutuellement acceptables », signalait, entre autres, que « le Panama reconnaît que la solution au différend sur le Sahara Occidental constitue une demande urgente de la communauté internationale, du fait que la situation d’instabilité dans la région du Sahel représente une menace pour les pays voisins et compromet le bien être futur de leurs populations ».

4/ Suite à ce communiqué, les contacts avec la partie panaméenne se sont poursuivis, à travers M. Demetrio Olaciregui, notamment en marge de la 43ème session de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Etats Américains tenue au Guatemala du 04 au 06 juin 2013, et à laquelle le Maroc a pris part. Il convient de préciser que ces contacts sont intervenus dans le prolongement d’une rencontre, tenue auparavant à La Haye, entre des agents de la DGED et le Président panaméen, M. Ricardo Martinelli, à l’occasion de la récente visite qu’il a réalisé aux Pays-Bas, en compagnie de son Ministre des Relations Extérieures, dans le cadre d’une tournée l’ayant mené dans divers pays européens, dont notamment en France.

Lors de la rencontre au Guatemala, le Ministre panaméen des Relations Extérieures, à qui une invitation verbale a été formulée pour qu’il effectue une visite au Maroc, a exprimé sa disposition pour la réaliser, à compter du 30 juillet 2013, en précisant qu’elle pourrait éventuellement s’étendre sur une période de trois jours jusqu’au 01er ou 02 août, en fonction de son agenda, ce, afin d’initier une dynamique à même de permettre l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations bilatérales entre le Maroc et le Panama. Cette visite interviendrait suite à un déplacement du Ministre panaméen des Relations Extérieures en Grande Bretagne le 29 juillet 2013.

La partie panaméenne a, à cette occasion, fait part du souhait de pouvoir bénéficier de la mise en place d’une coopération bilatérale en matière de phosphates, avec, entre autres, la livraison d’un chargement de 30.000 tonnes de phosphates à un prix préférentiel, en plus de la réactivation des projets d’accords de coopération actuellement en instance entre le Maroc et le Panama, notamment en matière portuaire, maritime, et commerciale.

5/ Suite à cette rencontre, le Ministère panaméen des Relations Extérieures a publié, le 19 juin 2013, un communiqué annonçant, entre autres, que le chef de la diplomatie panaméenne,
M. Fernando Nuñez Fabrega, se rendra en visite officielle au Maroc, fin juillet 2013, pour poursuivre le processus de renforcement des relations bilatérales. Le même communiqué précise également que l’un des thèmes qui sera débattu à Rabat est « l’ouverture d’une Ambassade du Panama au Maroc ».

Aussi, et à la lumière de ces éléments, il va sans dire que le Panama semblerait vouloir montrer qu’il marque un meilleur intérêt pour le Maroc, en multipliant les déclarations positives sur la question du Sahara et sur les perspectives pour l’établissement d’une coopération dans divers secteurs porteurs, mais tout en s’abstenant d’évoquer l’éventualité d’un retrait de la reconnaissance de la pseudo « RASD ».

Cette Direction estime ainsi qu’il serait tout indiqué de s’assurer des véritables intentions du Ministre panaméen des Relations Extérieures avant l’éventuelle réalisation de sa visite au Maroc et l’envoi d’une invitation par notre pays dans ce sens, de manière à déterminer, dans un premier temps, si le Panama est réellement disposé à adopter un changement de la position officielle qu’il maintient actuellement sur la question du Sahara, en contrepartie de l’établissement d’une coopération bilatérale fructueuse, sachant que ce pays reconnaît toujours la pseudo « RASD ».

Les instructions de Monsieur le Ministre sont sollicitées en l’objet.


Re: DEMANDE PANAMEENNE URGENTE SALAHEDDINE MEZOUAR
Vous avez répondu le 23/09/2014 13:58.

Date d’envoi : mardi 23 septembre 2014 14:54

À :
floudaya
Bien reçu Farida je fait le point avc DG AMDI Envoyé de mon iPhone
Le 23 sept. 2014 à 12:46, « floudaya » floudaya@maec.gov.ma a écrit :

Monsieur le Ministre,

Faisant suite à notre entretien d’hier, j’ai l’honneur de vous faire part, ci-après, de la teneur de la réunion de ce jour avec le Chargé d’Affaires a.i. panaméen à Rabat, M. Pablo Garrido Arauz :

  • Le diplomate panaméen a été instruit par son Ministère afin d’effectuer une démarche urgente auprès de notre Département pour l’informer de ce qui suit :
  • Notre pays a bien voulu offrir au Panama un don de près 3000 tonnes de fertilisants (156 conteneurs) livrées depuis plus de deux mois et se trouvant actuellement dans un port panaméen ;
  • ce don a été accordé avant l’investiture, le 1er juillet 2014, de l’actuel Président panaméen, M. Juan Carlos Varela et la mise en place du nouveau gouvernement du Panama, sachant que la livraison de ces fertilisants a été gérée par l’ex-Ambassadeur du Panama à Rabat, M. Demetrio Olaciregui, qui, avant son départ définitif du Maroc, n’en aurait laissé aucune trace au niveau de son Ambassade et n’en aurait pas informé son successeur, l’actuel Chargé d’affaires
    a.i. panaméen ;
  • le Ministère panaméen des Relations Extérieures, vient à peine de s’enquérir de ce don et n’en avait jamais été informé auparavant, sachant que cette livraison de fertilisants aurait été coordonnée à travers l’Agence Marocaine de Coopération Internationale, avec l’entremise de l’ex-Ambassadeur panaméen à Rabat ;
  • en conséquence, l’entreposage de ces 156 conteneurs de fertilisants au port a engendré, depuis plus de deux mois, un coût total de 1.000.000 (un million) de dollars US, que le gouvernement panaméen est dans l’impossibilité de régler aux autorités portuaires privées ;
  • le Chargé d’affaires a.i. a indiqué que la seule solution préconisée par son Département pour éviter que les frais d’entreposage au port ne puissent s’élever davantage consiste à revendre ces fertilisants à une compagnie privée, à un prix presque dérisoire, afin de permettre le paiement du montant de 1.000.000 de dollars que le Gouvernement panaméen doit régler aux autorités portuaires ;
  • Aussi, le Ministère panaméen des Relations Extérieures souhaite vivement connaître l’avis de notre Département quant à la solution proposée, sachant qu’il n’entreprendrait pas une telle démarche si elle venait à être interprétée par notre pays comme un geste abusif ou inamical, en tenant compte du fait que seule cette revente est de nature à débloquer l’impasse administrative et financière face à laquelle ce pays se trouve actuellement confronté.

Il convient de signaler qu’une rencontre bilatérale entre Monsieur le Ministre et la Vice-présidente et Ministre des Relations Extérieures du Panama, Mme Isabel de Saint Malo de Alvarado, a été dollicitée à New York en marge des travaux de la 69ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, et qu’elle constituera l’occasion de traiter de cette question ; les autorités panaméennes souhaitant obtenir une prompte réponse en l’objet.

Les instructions de Monsieur le Ministre sont sollicitées en l’objet.

Bien à Vous,

Farida.


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