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L’offensive diplomatique du Maroc continue de susciter un grand intérêt à la fois des pays africains y compris ceux qui ne font pas partie des sphères d’influence de notre pays, et de la part des grandes puissances qui y ont vu l’émergence d’un nouveau pole apte à jouer un rôle prépondérant de puissance-relais dans un continent à la recherche de stabilité et de développement.
Cette offensive dont le point d’orgue a été les visites effectuées par Sa Majesté le Roi dans trois des pays qui forment traditionnellement l’axe des alliances de notre pays en Afrique et surtout au Mali considéré comme une chasse gardée de l’Algérie, a également suscité l’hostilité de la diplomatie algérienne.
L’Algérie a en effet répliqué sur plusieurs fronts :
-Au Mali d’abord ou elle a réussi par la terreur, la manipulation et le chantage à reprendre la main sur le processus de réconciliation inter-malien. Beaucoup d’observateurs y compris parmi la classe politique malienne doutent des chances de réussite de la médiation algérienne.
Dans le dossier malien l’Algérie fait le vide et ne tolère aucune autre initiative concurrente ou complémentaire. La médiation du Président Blaise Compaoré et les accords d’Ouagadougou ne sont plus qu’une lointaine référence ; la CEDEAO et l’UA elle-même, sont tenues à l’écart.
-Au niveau de la CEDEAO où, profitant de la présidence en exercice du Ghana, l’Algérie s’est arrangée pour se faire inviter et empêcher que notre pays soit invité au dernier Sommet de cette organisation si importante pour notre pays.
-Au niveau du dossier libyen, l’Algérie, malgré qu’elle sait ne pouvoir rien apporter à la résolution de la problématique qui se pose dans ce pays, s’est démené pour réunir les pays voisins immédiats en ignorant le processus qui avait été initié auparavant et auquel elle avait été associée.
-Même le G5 , dont la création a été suscité par la France pou mettre le SAHEL à l’abri des luttes d’influence entre le Maroc et l’Algérie, est la cible de la diplomatie algérienne qui cherche à le torpiller.
Toute cette débauche d’énergie n’a pour finalité que d’isoler le Maroc et de contrer son offensive diplomatique en Afrique.
Notre pays devrait mettre en échec ces tentatives et prendre des initiatives pour accentuer davantage son leadership notamment dans sa zone de proximité mais aussi à l’échelon continental.
A cet égard la CENSAD constitue la meilleure réponse aux initiatives algériennes Cet espace qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge est l’endroit idoine dans lequel notre pays peut faire prévaloir son leadership et démontrer l’inanité du jeu de l’Algérie.
A cet effet trois mesures sont urgentes :
1/ Arrêter la date du prochain Sommet
2/Réunir l’atelier ministériel sur la Migration prévu de se tenir au Maroc
3/Convoquer la réunion à Rabat des plénipotentiaires pour l’adoption de la Stratégie CENSAD pour le SAHEL
Le deuxième axe de renforcement du positionnement de notre pays concerne la création de l’espace Nord-Ouest-Africain, une idée qui a longtemps fait l’objet de propositions mais qui n’a pas pu être mise en œuvre pour ne pas indisposer l’Algérie. Il s’agit de réunir dans le cadre d’un forum de coopération politique et économique les pays de cette région de l’Afrique : MAROC-SENEGAL-CAP VERT-MAURITANIE et l’Espagne à travers les ILES CANARIES.
Une réunion préparatoire entre les hauts fonctionnaires pourrait être organisée par notre pays au cours de laquelle les axes de coopération pourraient être discutés.
Une mission de consultation pourrait être entreprise auprès de ces pays avant d’entamer les démarches devant conduire à la tenue de cette réunion préparatoire.
Le troisième axe concerne la conclusion d’un accord de coopération économique et d’investissement avec l’UEMOA et avec la CEDEAO. A cet effet les Ministères concernés devraient entreprendre des démarches urgentes dans ce sens.
Le quatrième axe concerne la tenue en priorité des Commissions Mixtes avec les pays de la zone SAHEL ainsi qu’avec certains pays fragiles (Guinée Bissau, Sao Tome et Principe, Liberia, Sierra Leone) et les forums économiques avec le TCHAD et le NIGER. A cet effet il est urgent de trouver une solution au problème des ressources financières pour l’organisation de ces forums. La CGEM a fait savoir qu’elle n’avait pas les moyens de les organiser.
Au niveau de l’Union Africaine, il est souhaitable de poursuivre et de renforcer le travail de lobbying entrepris depuis cette année. Celui-ci a commencé à donner des résultats probants, qui augurent d’un changement notable dans l’attitude de certains pays.
La Présidente de la Commission a échoué dans ses tentatives de ramener la question du Sahara à l’Union Africaine, ce qui était son objectif principal.
Elle n’a pas pu présenter de rapport sur le Sahara et aucune décision qui soit hostile à notre pays n’a pu être prise lors des deux derniers Sommets.
P.S:. les sélections en couleur rouge se trouvent dans le document original
SOURCE :
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CONTRIBUTION DIRECTION AFRIQUE NOVEMBRE 2013
1/ Approche marocaine :
Le Maroc de par sa situation géopolitique, son ouverture, ses relations séculaires en Afrique de l’Ouest et dans toute la zone sahélo saharienne ainsi qu’en Afrique Centrale, sa coopération intense avec ces pays, et son rôle de pole et d’acteur de stabilité et de développement, a vocation à être le relais des actions des Etats-Unis et des autres partenaires pour le développement de l’Afrique ;
Menaces et défis en Afrique (sécurité et sous-développement) :
contribution du Maroc aux efforts de règlement des conflits en Afrique notamment dans le cadre de la MINUSMA-Mali, la MONUSCO-RDC, l’ONUCI-Côte d’Ivoire, en Afrique Centrale ;
Toutefois, les progrès enregistrés dans le rétablissement de la paix demeurent fragiles et aléatoires. Les rébellions et les insurrections ont souvent été maîtrisées par des accords négociés qui n’ont pas été suivis d’aménagements politiques significatifs ni d’autres mécanismes d’application (exp. Accord cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région, signé à Addis Abeba le 24/02/2013).
L’avènement du « Printemps arabe » a ouvert une fenêtre d’opportunité pour Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), qui a bien profité du fait que les nouveaux régimes de transition concentrent toute leur attention sur le processus de reconstruction ;
Cette phase d’incertitude et de transition, aiguë dans le cas libyen, a grandement facilité la circulation des armes et des miliciens dans la zone de contact entre le Sahel et le Nord du Maghreb, ce qui menace non seulement la sécurité du Maghreb mais aussi celle de l’Europe ;
Les conflits inter-Etats de l’Afrique et leurs conséquences transfrontières continuent d’entraver le développement des piliers d’ancrage sociaux indispensables pour assurer la stabilité de l’Etat. Le défi que doit relever l’Afrique subsaharienne n’est pas celui de l’édification de l’Etat mais plutôt celui de l’édification de la société ;
L’Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme englobe désormais le Maroc l’Algérie, et la Tunisie alors que, dans sa première phase (Pan-Sahel), elle était limitée au Niger, au Mali, au Tchad et à la Mauritanie. Le Général américain Wald a fait savoir que les Etats-Unis veulent intégrer la Libye à cette Initiative ;
Il existe des partenariats avec les entreprises africaines initiés sous les auspices de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
2/ Propositions du Maroc pour l’Afrique :
Le soutien aux régimes démocratiques des Etats sahéliens et à ceux qui s’engagent réellement dans la construction d’institutions légitimes pourrait prendre la forme de renforcement de compétences et d’appui technique destiné aux ressources humaines permettant de relever les différents défis en matière de lutte antiterroriste ;
Formation des cadres africains selon le schéma de la coopération triangulaire Maroc-USA-Pays de l’Afrique Subsaharienne (pays bénéficiaires) ;
Actions communes et accroissement de la coordination pour faire face aux défis qui menacent la paix et la sécurité dans zone sahélo saharienne : la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité transnationale, la sécurité, l’immigration illégale, les tendances séparatistes, l’instabilité, le fléau de la drogue, etc. ;
Renforcement du rôle de la femme africaine dans le cadre de la médiation (women’s empowerment) à travers l’organisation d’un Atelier régional axé sur l’éducation ;
Coordination accrue des actions en ce qui concerne le processus de réforme et de réflexion sur le Maintien de la Paix au sein des Nations Unies, notamment en ce qui concerne les OMP d’Afrique. Les Organisations régionales CEDEAO et CEN-SAD devraient être les interlocuteurs privilégies des partenaires pour la paix, la sécurité et le développement ;
Développement de synergie entre les entreprises marocaines et américaines ;
Mise en œuvre du cumul diagonal entre le FTA et l’AGOA ;
L’initiative régionale de la conférence des Etats riverains de l’Atlantique pourrait être mise à contribution pour l’organisation d’un séminaire sur les échanges de bonnes pratiques au bénéficie des acteurs économiques africains.
SOURCE :
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A cet égard, La Tribune des Lecteurs a écrit :
L’Algérie en offensive diplomatique sur le Sahel : Sécuriser la région contre les prétentions marocaines
Par Farid Larbaoui
L’Algérie va se réapproprier le Sahel dans une offensive diplomatique pour la sécurité et le développement de la région. Pour contrecarrer les visées du Maroc qui veut se placer comme un interlocuteur privilégié des pays subsahariens, l’Algérie entame un processus de consultation sécuritaire avec ces voisins sahéliens. Le Maroc, faut-il le rappeler, n’est pas un membre du CEMOC (comité des Etats-majors adjoints opérationnel) qui regroupe les pays de la région sahélienne et dont l’Algérie en fait partie.
Les efforts pour la lutte anti-terroriste et la surveillance des frontières contre les incursions des narcotrafiquants ont été jusque-là payants. Le Maroc pour sa part, a toujours dénigré ces initiatives en cherchant à les saper. Certains estiment que » malgré son rôle limité au Sahel, le Maroc tente d’enrichir les discussions sur la prolifération des armes dans la région « . Mais ce pays qui ne possède pas de frontières directes avec les pays sahéliens, aura du mal à convaincre de son apport du moment qu’il reste le pays pourvoyeur en drogue faisant fi des lois internationales.
Pour ce qui est du cadre sécuritaire, il faut savoir que le consensus des Etats Sahéliens suite à l’aggravation de la crise malienne a salué d’un commun accord le rôle crucial de l’Algérie dans son apport à la stabilité politique et sécuritaire dans le pourtour Sahélien. L’enjeu du développement s’inscrit aussi comme une étape décisive qu’elle veut porter toujours sur son épaule.
Le ministre des AE, Ramtane Lamamra, a toujours réitéré que » la coopération d’ordre économique fait partie de l’initiative algérienne pour la région « . Les autorités algériennes ont d’ailleurs piloté plusieurs projets dont le transport, la construction et l’énergie qui constituent la nouvelle feuille de route pour désenclaver la région. Cela ne s’arrête pas à ce niveau puisque la traditionnelle relation qu’entretient l’Algérie avec ces voisins du Sud est impulsée par le grand projet du gazoduc qui relie Alger à Abudja au Nigeria en passant par le Mali et le Niger.
Cette manne qui devrait profiter à ces Etats doit les inciter à mieux considérer l’offre algérienne. Le Makhzen marocain qui veut concurrencer l’Algérie dans son espace géopolitique immédiat ne pourrait rivaliser sur ce point. Le Maroc, pour des raisons stratégiques liées à son expansion dans le Sud saharien, espère récolter le maximum de soutien pour sa politique dans le Sahara occidental. A ce niveau, cette politique a réussi à obtenir des pays sub-sahariens à ne pas reconnaître la RASD. Un choix que devrait, à cet effet, assumer ces pays.
F. L.
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