Au Maroc, le véritable patron de la diplomatie est Sdi Yassine

La présence de Mansouri dans les réunions de la diplomatie marocaine a été révélée aussi par des câbles de Wikileaks.

L’ambassadeur des Etats-Unis a Rabat, Dwight L. Bush, a été convoqué par le ministre délégué aux affaires étrangères, M. Nasser Bourita en présence de Yassine Mansouri, le chef de la Direction générale des études et de la documentations (DGED, contre-espionnage extérieur).

Bourita avait l’ordre de transmettre au diplomate américain le malaise du régime après la publication du rapport du Département d’Etat, extrêmement négatif sur l’état des droits de l’homme au Maroc.

Selon le journaliste marocains Ali Lmrabet, « la présence de M. Mansouri dans une réunion diplomatique de haute importance confirme que le ministère des affaires étrangères est sous la coupe de la DGED.

Cela va dans le sens de toute la documentation publiée par le fameux et mystérieux « hacker » Chris Coleman ».

Selon lui, deux questions se posent :

1.- Pourquoi le ministère de l’intérieur et celui des affaires étrangères ont tardé un mois pour réagir après la publication du rapport ? Il y avait grève des traducteurs au Maroc ?

2.- Pourquoi et sur quelle base le patron de la Direction générale des études et de la documentations (DGED, contre-espionnage extérieur), Mohamed Yassine Mansouri, était présent dans la rencontre entre Bush et Bourita ?

Ce retard et la présence du patron des espions marocains explique le retard pris par le ministère marocain de l’Intérieur à réagir contre ce que son communiqué qualifie de « scandale » en référence au contenu du rapport américain. Il a attendu de recevoir l’ordre du palais.

La présence de Mansouri dans les réunions de la diplomatie marocaine a été révélée aussi par des câbles de Wikileaks, à l’instar de celui-ci sur une rencontre avec le Chargé d’Affaires de l’Ambassade américaine à Rabat, Robert P. Jackson :

Le MAE ET LE CHEF DE LA DGED DISCUTENT DU MOYEN-ORIENT ET D’AUTRES QUESTIONS RÉGIONALES

(C) Résumé et Introduction : Lors des conversations du 23 juin avec le Chargé d’affaires, principalement consacrées au Sahara occidental et à l’Algérie (septel), le ministre des Affaires étrangères Fassi Fihri et le chef du renseignement extérieur (DGED) Mansouri ont souligné l’engagement du GOM à travailler avec l’USG sur les questions régionales. Fassi Fihri a indiqué qu’il partait ce soir-là pour la réunion ministérielle de la Ligue arabe au Caire et qu’il se rendrait ensuite à la réunion du G8 à Trieste avec le Quartette. Il a regretté que l’opération de la Secrétaire l’empêche de se rendre à Trieste, mais espérait pouvoir voir le sénateur Mitchell et d’autres membres de l’USDEL sur place. Mansouri a loué le discours du Président au Caire et a partagé ses perspectives sur les récents développements en Mauritanie et en Iran. Fin du résumé.

Le Ministre des Affaires Étrangères se concentre sur la paix au Moyen-Orient

(C) Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a déclaré que l’acceptation par Netanyahu de l’État palestinien était au moins « quelque chose », mais tellement conditionnée sur Jérusalem, la démilitarisation et les colonies qu’elle était en pratique inutile. Cependant, c’était au moins un début et il a confirmé que le Maroc était disposé à continuer ses discussions discrètes avec le GOI. Les Israéliens n’avaient pas pu tenir leur réunion prévue au niveau U/S avec le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Amrani, mais la réunion bilatérale avait été reprogrammée pour plus tard dans la semaine à Barcelone. Fassi Fihri s’est également engagé à ce que le Maroc continue à s’engager publiquement avec Israël par le biais de l’UPM (Union pour la Méditerranée de Sarkozy) et d’autres mécanismes méditerranéens.

Mansouri a également la Mauritanie et l’Iran en tête

(C) Lors d’une conversation séparée avec le Chargé d’affaires ce soir-là, le Directeur général des études et de la documentation (DGED ou chef du renseignement extérieur) et conseiller de facto en sécurité nationale, Mohamed Yassine Mansouri, parlant « en tant que musulman et marocain », a loué le discours du Président au Caire comme étant « un espoir pour toute l’humanité ». Il a promis de continuer la coopération étroite sur les questions régionales.

(S/NF) Concernant la Mauritanie, en citant le meurtre ce jour-là d’un enseignant américain, il a souligné la sensibilité de la situation sécuritaire. C’est pourquoi il n’était pas envisageable de dissoudre le conseil d’État, dont le mandat est désormais strictement sécuritaire, toutes les questions liées aux élections à venir et au processus de paix étant entre les mains des autorités civiles. Il a accusé le Colonel Vall d’avoir provoqué les troubles à l’origine du problème actuel dans le processus de réconciliation, mais pensait que le Sénégal et d’autres partenaires pouvaient aider les Mauritaniens à le résoudre.

(S/NF) Concernant l’Iran, Mansouri, sans citer de source particulière, prévoyait une répression imminente et très sévère de l’opposition. De telles attitudes dures immuables dans le régime iranien ont contribué à la décision du Maroc de rompre les relations, a-t-il déclaré. Mansouri a également averti que les États-Unis ne devraient pas se concentrer sur la destitution potentielle du guide suprême, mais plutôt sur la nécessité de destituer le président Ahmadinejad.

Jackson

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