Etiquettes : Algérie, Maroc, relations bilatérales, Sahara Occidental,
A Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs De Sa Majesté le Roi
-A tous nos postes diplomatiques-
Objet : Maroc-Algérie/ Récents développements des relations Bilatérales.
POINTS DE DISCUSSION
Ces dernières semaines, plusieurs responsables algériens ont multiplié les déclarations liant la normalisation des relations bilatérales à trois conditions prédéfinies, à savoir :
La fin de la soi-disant campagne de diffamation menée par les réseaux médiatiques marocains. Cela est faux.
La fin du trafic de drogue et de contrebande ‘marocains’ sur le territoire algérien. Il s’agit d’une allégation mensongère.
La normalisation des relations bilatérales entre les deux pays conditionnée à la résolution de la question du Sahara marocain. Il s’agit d’une nouvelle position.
Je tiens à préciser que cette triple conditionnalité est une approche dangereuse et inacceptable, résultant d’une logique obsolète qui rappelle une idéologie archaïque, évoquant la culture et les réflexes de l’ère de la guerre froide.
Le bon voisinage et la coopération sont des valeurs universelles et internationales qui ne devraient en aucun cas être conditionnées par un état d’esprit particulier ou une humeur changeante.
Aujourd’hui, nul n’a le droit de prendre en otage le destin d’une région et de deux peuples frères.
Première condition : soi-disant campagne de diffamation menée par les réseaux médiatiques marocains
- Je réfute complètement cette allégation.
- Au contraire, il ne se passe pas un jour sans que le Maroc n’appelle l’Algérie à l’établissement d’une relation forte.
- Il ne se passe pas un jour sans que le Maroc ne réitère son engagement à renforcer le Grand Maghreb et à la création d’un Nouvel Ordre Maghrébin, comme l’a appelé Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
- Bien au contraire, il ne se passe pas un jour sans que le Maroc ne subisse des attaques discriminatoires et injustes de la part de la presse algérienne.
Deuxième condition : Allégations liées au trafic de drogue et à la contrebande
- Aujourd’hui, le Maroc et sa jeunesse sont victimes de la profusion de substances psychotropes et de drogues dures, introduites frauduleusement depuis le territoire algérien.
- À cet égard, je souhaite poser trois questions :
- Pourquoi ces questions n’ont-elles jamais été évoquées par l’Algérie lors des précédentes rencontres avec les responsables marocains ?
- Pourquoi l’Algérie n’a-t-elle toujours pas répondu à la demande officielle du Maroc de mettre en place un comité conjoint Ministère des Affaires Étrangères / Ministère de l’Intérieur pour traiter cette question ?
- Depuis quand la fermeture des frontières et l’arrêt de la coopération douanière sont-ils une solution pour lutter contre le trafic ?
- Le Maroc ne recevra de leçons de personne.
- Aujourd’hui, la communauté internationale et les relations bilatérales reconnaissent les actions du Maroc contre le trafic de drogue.
- Tous ceux qui doutent des efforts du Maroc sont invités à consulter le Département d’État américain et les institutions spécialisées de l’ONU qui ont tous salué les actions du Maroc dans ce domaine.
- Lorsque la confiance et la volonté politique prévalent, cela se traduit par une coopération bilatérale concluante et fructueuse. Notre coopération avec l’Espagne et plusieurs États africains en est la preuve.
- La lutte contre toute forme de trafic est avant tout une responsabilité partagée. C’est à l’Algérie de s’engager pleinement dans une approche concertée pour s’attaquer à ces phénomènes.
Troisième condition : Conditionner la normalisation des relations bilatérales entre les deux pays à la résolution de la question du Sahara marocain
De cette condition, on peut voir que l’Algérie place son soutien aux ennemis de notre intégrité territoriale au-dessus de toute autre considération, qu’il s’agisse des relations bilatérales, de la construction d’un Grand Maghreb, ou même de la création d’un espace méditerranéen pacifique et prospère.
Aujourd’hui, nous constatons que l’Algérie a unilatéralement rompu l’engagement, conclu au plus haut niveau et réitéré à plusieurs reprises, de séparer la résolution de la question du Sahara marocain de l’évolution de nos relations bilatérales.
Je considère que l’Algérie se contredit elle-même. Ce que nous avons ici est un nouveau discours. Qui plus est, il s’agit d’une nouvelle position.
L’Algérie est appelée à clarifier sa position :
Si elle se considère comme partie prenante du différend régional, alors l’Algérie doit s’engager, de bonne foi et dans un esprit de compromis, à la recherche d’une négociation politique, basée sur les paramètres définis par le Conseil de sécurité. De plus, la dernière résolution du Conseil de sécurité, la résolution 2099, appelle l’Algérie à remplir ses responsabilités internationales envers la population des camps de Tindouf en permettant un recensement, leur protection et leur libre circulation.
Cette résolution vient renforcer la position marocaine et couronne les efforts et les actions menés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Si l’Algérie ne se considère pas comme partie au différend, alors il faut s’interroger sur l’objectif de cette conditionnalité.
En tout état de cause, le Maroc continuera, comme il l’a fait par le passé, à agir sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de bonne foi, en faveur de l’émergence d’une relation forte avec l’Algérie, fondée sur le principe du bon voisinage et du respect mutuel, qui sont les valeurs fondamentales de la politique étrangère du Royaume.
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