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Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, en poste de 2008 à 2012, puis de 2017 à 2020, ne rate aucune occasion pour étaler au grand jour tout le mal qu’il pense des Algériens. C’est même devenu une tradition chez cet ancien diplomate, dont l’attitude à l’égard de notre pays s’inscrit en porte-à-faux avec le statut qu’il est supposé défendre, au-delà des aléas et des vicissitudes de l’après-retraite. Sa dernière intervention médiatique a porté sur l’attentat qui a visé une synagogue en France.
Dans une interview accordée à Marianne, il est revenu sur les conséquences d’un tel événement sur les relations bilatérales algéro-françaises, s’emparant du « profil du suspect », qui selon l’hebdomadaire « suscite les interrogations ». Il s’agit, d’après les médias français d’un Algérien de 33 ans, présent en France depuis plusieurs années en situation régulière, qui « portait un drapeau palestinien au moment de son passage à l’acte ».
À la question de savoir s’il y avait eu des précédents, l’ancien ambassadeur est allé de sa rhétorique truffée de sous-entendus, faisant l’amalgame entre ce qui s’est passé durant la Guerre de libération nationale en Algérie et sur le territoire français, le GIA pendant les années 1990, l’attentat du RER B à la station Saint-Michel de Paris, le 25 juillet 1995, et l’affaire Mohamed Merah. S’il ne le dit pas explicitement, il le suggère fortement : ceux qui avaient pris les armes contre la France coloniale sont des « terroristes ».
Selon lui, « l’attentat contre une synagogue, dans le contexte actuel, cela veut dire quelque chose » et « risque de relancer la question de l’immigration régulière de l’Algérie vers la France ». Sans donner de détails, il estime par le biais d’un raccourci qui le force à dévoiler son indifférence par rapport à la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste contre Ghaza, que le conflit israélo-palestinien fait aussi monter l’antisémitisme en Algérie. « Sans aucun doute », soutient-il.
« L’antisémitisme en Algérie, aujourd’hui, est lié à l’opposition à l’État d’Israël, qui est l’un des vecteurs de la politique étrangère algérienne. L’antisionisme et l’anti-Israël ont démocratisé l’antisémitisme, alors même que la communauté juive était importante dans le pays, ce qui est paradoxal », plaide-t-il dans une tournure plus qu’équivoque.
« Aujourd’hui, la détestation d’Israël et la défense des Palestiniens brouillent la frontière entre antisionisme et antisémitisme, les deux notions étant souvent liées », décrète-t-il, dans un style qui se rapproche de celui des barbouzes et non des diplomates.
En conclusion, il livre le fond de sa pensée et de sa rancœur : « Je ne serai pas surpris que le suspect de l’attentat de la Grande Motte ait été élevé en Algérie, avec cette culture algérienne de l’antisionisme, voire d’antisémitisme. »
Mohamed Mebarki
L’Est Républicain, 28/08/2024
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