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A près maintenant de onze mois de guerre à Ghaza, force est de constater que les chances qu’un accord soit finalement passé entre le Hamas et Israël lequel mettrait fin aux hostilités sont bien plus faibles aujourd’hui qu’elles ne l’étaient au début de la guerre. En fait, n’était l’administration américaine qui redouble de pression en ce sens à mesure qu’approche l’élection du 5 novembre, une élection plus que cruciale, existentielle pour elle, l’idée même en serait déjà abandonnée.
Ceux-là mêmes qui y tiennent le plus, les démocrates, n’y tiendraient plus autant si la présidentielle était passée, et qu’elle était remportée par eux. Car si elle était perdue, même pour eux le problème ne se poserait plus ; leur propre survie politique les préoccuperait exclusivement à ce moment. Or mêmes eux qui sont menacés de tout perdre en perdant cette élection, ne peuvent rien contre la résistance que leur oppose depuis des mois le gouvernement israélien.
La raison en est simple : ils seraient en plus grand danger s’ils sévissaient réellement contre lui, et ce, en prenant des mesures concrètes en vue de lui forcer la main, comme de lui couper les vivres, mais alors ils pousseraient une partie importante de leur électorat soit à s’abstenir le moment venu, soit à se reporter sur le candidat républicain.
Le gouvernement Netanyahou ne ferait rien qui serait en faveur des démocrates et d’eux seuls, d’autant moins d’ailleurs qu’il préfère de loin Donald Trump à Kamala Harris. Pour que ce gouvernement se montre plus sensible aux arguments des démocrates, il faudrait à tout le moins que tout se mette à les désigner comme les vainqueurs du 5 novembre.
Les chances pour qu’à l’approche de ce jour le suspense quant à l’issue cesse sont nulles. Il faudra pour cela attendre que le scrutin soit complètement terminé. Et encore, il se pourrait que même alors le résultat ne soit pas facile à donner. Si en plus des allégations de fraude sont proférées alors que le décompte n’est pas fini, c’est la porte ouverte sur toutes les éventualités, y compris sur le pire : une éruption de violence, une tournure des événements que les concernés n’excluent pas, tout en faisant mine de l’ignorer.
Or si l’administration américaine est incapable d’imposer un accord, sinon celui dont voudrait le gouvernement Netanyahou, et qui serait plus justement appelé reddition du Hamas, qui le pourra ? Personne. Seulement d’ici à la tenue de la présidentielle américaine, il reste encore plus de deux mois, un temps pendant lequel tout peut encore arriver, et d’abord une extension de la guerre, un développement que cherchent à éviter les Américains, en même temps qu’un argument dont ils se servent volontiers pour amener le gouvernement Netanyahou à de meilleurs sentiments.
En quoi ils se trompent, car une guerre régionale, les Israéliens la souhaiteraient plutôt, dès lors qu’ils ne seraient pas les seuls à la mener, mais aux côtés de leurs alliés américains et occidentaux, et peut-être arabes. De leur point de vue, une guerre régionale, c’est en tout et pour tout une guerre de tous contre l’Iran, dans laquelle ils se font fort d’entraîner un certain nombre d’Etats voisins, avec pour double résultat la destruction d’un ennemi implacable et son propre enracinement au Moyen-Orient. Ils ne voient pas que l’Iran a d’autres alliés, à travers le monde, qui le moment venu prendraient fait et cause pour lui.
La guerre régionale qu’Israël appellerait plutôt de ses vœux déborderait vite les limites idéales qu’il lui assigne dans sa simplicité d’entité protégée par les puissances de ce monde.
Le Jour d’Algérie, 27/08/2024
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